Mohammed Benyelles - Shahaid & Fatawî (5-02)

Le connaissant par Allah Cheikh Mohammed Benyelles, natif de Tlemcen (Algérie), il représentait la tariqah Darqawiyya dans sa ville, il était d'abord un disciple du Cheikh Muhammad al-Hibri d'Ahfir ensuite il compta parmi les disciples du Cheikh Muhammad ben al-Habîb al-Bûzîdî qui l'autorisa a guider à son tour comme le dit Ben Yelles dans ces vers:

Par El-Hibri, j’obtins mon désir
Les litanies me fussent transmises
Quand à la station du guide
C'est d'El-Bouzidi qu'elle fut acquise


Le Cheikh Muhammad al-Hibri et le Cheikh Muhammad Ben al-Habîb al-Bûzîdî avaient le même maître, le Cheikh Muhammad Ben Qaddûr al-Wakîlî al-Karkarî , ils furent tous les deux autorisés à guider, mais le Cheikh Muhammad Ben Qaddûr al-Karkarî a demandé au Cheikh al-Bûzîdî avant de mourir de le succéder dans sa zawiyya en disant: "al-Bûzîdî a pris la gourde avec son couvercle", en indiquant qu'il était son héritier spirituel.

Après le décès du Cheikh al-Bûzîdî, Ben Yallis avec la plupart des disciples donnèrent le serment d'allégeance au Cheikh Ahmed al-Alawi en 1909 comme nous le raconte le Cheikh al-Alawi dans sa biographie en citant les moments ou il voulait quitter l’Algérie peu de temps après le décès de son Cheikh Muhammad al-Bûzîdî:

- "Lorsque les fuqaras ont décidé unanimement de m'empêcher de partir et le destin les a aidé en ce sens, ils ont décidé d'organiser une réunion générale dans la zawiya de sidi Cheikh al-Bûzîdî, cette réunion était présidée par les grands fuqaras parmi eux sidi al-Haj Muhammad Ben Yallis at-Tilimssani, qui se trouve acctuellement à Damas, il a pronnoncé un discours analysant la situation de la voie à cette époque, suite à celà tous les fuqaras m'ont fait acte d'allégeance par pronnociation et le reste suiva et ce fut ainsi à partir des grands fuqaras ".

Quand la France préparait la conquête du Maroc, pour échapper à la conscription éventuelle, et l’injustice de la colonisation qui interdisait au peuple algérien d’assister aux cours des savants, ou de se rassembler pour s’enseigner la religion. Beaucoup d’Algériens pieux préférèrent émigrer au Mashriq (Proche-Orient), c’était l’exode de Tlemcen ou les émigrants de la foi, Muhammad Ben Yallis et Muhammad Ben al-Hashemi en faisaient partie après qu’il fit campagne contre l’établissement de la conscription en Algérie peu avant la Première Guerre mondiale.

Muhammad Ben Yallis quitta l’Algérie avec son disciple Muhammad Ben al-Hashemi et immigra vers les pays du Châm. Il quitta donc son pays le 20 Ramadan 1329 H. (le 14 septembre 1911), transita par Tangers, puis Marseille, avant d’atteindre les pays du Shâm. Il passa avec son concitoyen quelques jours à Damas, puis il furent contraints de se séparer. A l’époque, les autorités turques étaient influentes et interdisaient aux émigrés maghrebins de se rassembler.

Ainsi, Muhammad Ben al-Hashemi, dut-il partir en Turquie, alors que le Cheikh Muhammad Ben Yallis resta à Damas. Après deux ans de séparation, Muhammad Ben al-Hashemi put retourner à Damas, où il retrouva le Cheikh Muhammad Ben Yallis.

Muhammad Ben Yallis mourut le mardi 26 Décembre 1927 / 11 Jumada II 1346 H (qu'Allah lui fasse miséricorde et lui accorde ses bienfaits et ses faveurs).

Parmi ses poèmes (çalli ya salam 'ala el wassila)

Ô Source de paix, que Ta proximité va au médiateur
Le Soleil des humains, l’aspect de Leïla

O échanson des amoureux, emplie le réceptacle des cœurs
D’un vin implicite qui revivifie les âmes

L’Éternelle Présence s’Est manifestée en lueurs
A effacé le voile qui couvrait la Face de Leïla

Lorsque s’est suspendu à l’Essence du Créateur
Le Désir des amoureux tant convoité

De l’espace de l’infini, en toute splendeur
S’Est manifesté la beauté de Leïla

Les oiseaux depuis les rameaux, en joie s’exprimèrent
Les fleures exhalèrent leurs parfums embaumant les jardins

Ont chanté par l’Amour si présent les notes des cœurs
Ô échanson chante encore la beauté de Leïla

Tu T’es manifesté ouvertement, Ô Source Primaire
En tout accord, tant en vin qu’en réceptacle des cœurs

Mes peines dissipées, la Sainte Présence prit de l’ampleur
Par l’impénétrable secret du Trésor celé de Leïla

Que le salut t’accompagne, ô l’As des humains, leur supérieur
Tant que le vin de proximité est servi dans l’Univers de Leïla



Traduit par Derwish al-Alawî, les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawî.

Note : Le premier colloque international du Cheikh Mohamed Benyelles Ettilimssani a été célébré du 26 au 30 novembre 2011 à Tlemcen.

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