Nous avons fait une erreur en appropriant cet article au Cheikh
al-Alawi (R) sans prendre le temps de vérifier. Nous nous sommes rendu
compte de cette erreur dernièrement en vérifiant tous les titres des
articles du Cheikh al-Alawi (R) dans les journaux dans un fichier PDF en
langue arabe intitulé "Cheikh Ahmad Al-Alawi auteur et journaliste" et l'article en question était absent "Les trois principes de la voie". Après vérification , nous avons constaté qu'il a été écrit par Cheikh Adda Bentounès (R) dans son livre "Défense des pratiquants de l’invocation",
qui est une traduction disponible sur le site Éditions la Caravane (lien expiré!).
Nous étions à cette époque certains que l'article ou plus exactement la
lettre (qui était à l'origine destinée aux disciples palestiniens de
Jérusalem) était écrite par cheikh al-Alawi en raison du style qui lui
est personnel, ce qui ne m'a pas échappé de dire : quelle ressemblance
de style de l'élève au style du maître ! qu'Allah les agrées. Nous vous
demandons pardon pour cette erreur dû au débordement de travail à
l'époque, al-Hamdu-lellahi.
A tous les hommes, sympathisants et
membres de la bienheureuse communauté Alawiyya, ainsi que ses enfants
dévoués. S'appuyant sur Dieu sur ce que je compte dire, avec l'intention
d'être utile, de manière à arborer le bien ou orienter vers sa
direction, et Dieu dit la vérité, et guide vers la bonne voie.
La voie [spirituelle] était dans une
époque révolue, un état [réel] et une locution [juste] et un acte
[influent]. Ce fut l'époque où le soufisme était semblable à l'étoile
inaccessible et à la mer innavigable, sauf pour celui qui acceptait
d'abolir son Ego et de s'annihiler de ses sensations. Puis est venue
l'ère où le disciple est sommé de suivre d'infimes traces des pieux
prédécesseurs, c'est-à-dire, par un état [réel] et une locution [juste],
sans pour autant qu'il accomplisse tous les actes [influents]. Alors
qu'aujourd'hui, il lui est requis d'accomplir ses prières à ses temps et
un peu d'amour pour ceux qui mentionnent Dieu.
Les maîtres de cette voie [spirituelle]
ont dit que les trois principes de la voie sont : la sincérité, l'amour
et la vénération. Et celui qui recueille ces qualités, est immaculé
(Soufi) face à la vérité. Et celui qui n'en dispose pas, est
prétentieux, et d'ailleurs, il est un malade qui demande le droit à un
traitement, et le traitement est qu'il ait la crainte de Dieu dans sa
furtivité et dans ses conversations discrètes. Allah dit dans son Livre
Onéreux : "Et quiconque craint Allah, Il lui donnera une issue
favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne
comptait pas." (Sourate at-Talâq, 2, 3)
La sincérité
Quant à la sincérité, que [les maîtres
de la voie] ont fait une des trois principes, elle se perpétue chez le
disciple dans sa doctrine, dans son culte et dans le comportement qu'il
est supposé avoir avec la création de Dieu.
Quant à sa doctrine, elle consiste à
croire que le lien qu'il l'attache au gens de Dieu, est le plus solide
des liens, et le plus éminent à jamais après la prophétie.
Quant à son culte, c'est d'adorer Dieu Seul et ne pas Lui associer qui que ce soit.
Quant au comportement qu'il est supposé
avoir avec la création de Dieu, est qu'il doit agir en convenance, en
considérant par là, qu'il est en constante présence avec Dieu. Allah dit
: "Il Est avec vous où que vous soyez" (Sourate al-Hadîd, 4). Et ceci
est connu chez les gens de Dieu par la station de la vigilance
(al-murâqabah), qui est inférieure à celle de l'accaparement optique
(al-Muchâhadah), car la personne l'atteint, en fonction de sa
disponibilité, par la force de ses perceptions, et l'aisance de sa
lucidité. Et Dieu est plus proche de Son serviteur selon le statut de
celui-ci.
L'amour
L'amour englobe également les doctrines, les cultes et le traitement vis-à-vis de la création de Dieu.
Quant à sa présence dans la doctrine,
c'est bien en évidence qu'il est le rare joyau qui n'accepte pas la
subdivision. L'imam des amoureux 'Omar Ibn al-Fâridh, qu'Allah soit
satisfait de lui, l'a évoqué, en disant : "Si par distraction, jaillisse
de mes pensées l'idée qu'une volonté émanant d'en dehors de Vous.
J'aurai statué sur mon abjuration !"
Ce qui veut dire, que l'amour s'accapare
du cœur jusqu'à ce qu'il ne reste seulement que le Bien-aimé. Et ainsi,
le cœur [du disciple] ne sera en aucun cas voilé de Dieu, même dans les
plus courts instants ou lors des raisonnements furtifs. Et c'est pour
cette raison que l'imam accompli, Sidi Abdu-Salâm Ben Mashîsh aurait dit
: "Seigneur, noie-moi dans la source pure de l'océan de l'Unicité, afin
que je ne voie, ni n'entende, ni ne sois conscient, ni ne sente que par
elle, en ascension et en descension." Ceci est une fin, réservée par le
Seigneur, seulement pour celui qui a obtenu Sa satisfaction. "Telle
sera [la récompense] de celui qui craint son Seigneur" (Sourate
al-Bayyinah, 8).
Cette fin, a été également signalée par
Ashraf al-Sharîf selon al-Bukhârî, qui a rapporté d'après Abû Hurayra,
qu'Allah soit satisfait de lui, qui dit : "Le Messager de Dieu, qu'Allah
lui accorde d'avantage de proximité et le couvre de Son salut, d'après
un hadith authentifié, [Allah, Exalté Soit-Il, dit] : "Quiconque porte
de l'animosité à l'égard de l'un de mes [saints] amis, je m'admet alors à
lui déclarer la guerre. Lorsque Mon serviteur s'approche de Moi avec
n'importe quel moyen, cela M'est plus aimable que ce que J'ai décrété
d'obligatoire pour lui. Et il continue de s'approcher de Moi par des
œuvres surérogatoires jusqu'à ce que Je l'aime, et si Je l'aime, Je
serai alors son ouïe par lequel il entend, sa vue par laquelle il voit,
sa main avec laquelle il frappe et son pied avec lequel il marche. Et
s'il M'adresse une requête, Je répond positivement, et s'il demande Ma
protection, Je la lui accorde !"(Rapporté par al-Bukhârî dans son
authentique).
Quant au fait que l'amour s'agrège au
culte, est que le disciple doit adorer le Tout-Puissant, par pure
loyauté à Son Essence, Exalté Soit-Il, non dans le but d'obtenir une
attribution dans ce bas monde ou dans l'au-delà. Car ces convoitises,
que les adorateurs attendent, ont été signalés par le Tout-Puissant dans
ce verset : "Parmi les hommes, il en est qui prennent, en dehors
d'Allah, des rivales, en les aimant comme on aime Allah. Or les croyants
sont les plus ardents en l'amour d'Allah." (Sourate al-Baqarah, 165).
Les cœurs des croyants ne sont pas totalement épurés de l'amour des
choses rivales. N'empêche que leur amour [des rivales] n'a pas surmonté
leur amour de Dieu, et ne les ont pas mis au même niveau comme l'ont
fait d'autres. Quant à l'impact des rivales, il reste encore accroché à
eux, car c'est une chose mêlée à l'intuition humaine. Encore est-il que
la Sunna et les obligations [juridiques] englobent [dans leurs droits]
les bonnes et les mauvaises choses. Et qui donc pourrait vivre sans
désirs, alors que l'homme est lui-même, et dans son ensemble, un désir,
comprends donc ! Enfin, nul n'est exempt des désirs, hormis celui qui
s'est affranchi de lui-même, [s'anéantissant] en son propre saint, afin
de ne ressentir de son âme que sa source [pure], comme le dit le
Tout-Puissant : "Nous leur montrerons Nos signes dans l'univers et en
eux-mêmes, jusqu'à ce qu'il leur devienne évident que c'est cela la
vérité." (Sourate Fasulat, 53).
Quant à la proportion de l'amour à
l'égard du comportement vis-à-vis de la création de Dieu, est telle que
l'avait dit le prophète, qu'Allah lui accorde d'avantage de proximité et
le couvre de Son salut. D'après Ibn Mâlik, qu'Allah soit satisfait de
lui, notre Seigneur le Messager de Dieu, qu'Allah lui accorde d'avantage
de proximité et le couvre de Son salut, a dit : "Aucun de vous ne
croira [vraiment], jusqu'à ce qu'il désire pour son frère ce qu'il
désire pour lui-même."(Rapporté par les deux Cheikhs, al-Bukhârî dans
son Sahîh, et l'Imâm Ahmad dans son Musnad. Rapporté également par
an-Nisâï et at-Tirmidhî et al-Dârimî dans leurs recueils de la Sunna).
Ce Hadîth nous renvoie vers un point très important et vers un bijoux
précieux, qui n'est recueilli que par celui qui renferme un cœur [sain],
ou qui prête l'oreille en étant tout témoin. Et nous même, si nous
l'examinons de près, sans aucun doute qu'il va nous amener à parler
longuement [au sujet de ses allégories]. Mais ce que nous voulons
montrer, est que la fraternité comprend deux compréhensions :
particulière et générale.
Quant à la compréhension générale, elle
est exposée dans le verset suivant : "Les croyants ne sont que des
frères. Établissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin
qu'on vous fasse miséricorde.", (Sourate al-Hujurât, 10). Et ceci fait
référence aux malentendus ou aux conflits entre les fidèles. Nous ne
devons pas les laisser ainsi à eux-mêmes, afin que les convenances
prescrites ne soient pas déconsidérées, comme la cohabitation et le bon
voisinage, et pour que l'animosité ne soit pas dans les cœurs des
croyants.
Quant à la compréhension particulière,
elle entend par là, que la foi en Dieu ne sera parfaite, que lorsque
l'un de vous se voit manifesté dans tous les croyants. Et c'est à ce
moment là, que les âmes s'unissent à ses yeux. Allah dit :"C'est Lui qui
vous a créés d'une seule âme." (Sourate al-An'âm, 189). Arrivé à ce
point, il convient au croyant de désirer pour son frère ce qu'il désire
pour lui-même. Et s'il n'est pas encore parvenu à cette fin, il est loin
de la station de l'amour. Nous citerons un exemple à cet effet, pour
que le croyant perçoive bien cela en lui-même. Disons que si l'un de
vous a des fils ou des filles, et se trouve à son voisinage les enfants
d'une autre personne, il est évident qu'il a tendance, par nature, à
être charitable envers ses enfants plus que les enfants de ses voisins.
Car il voit que ses enfants ont été conçus de lui-même, et ils se
rejoignent [dans la parenté]. Alors que les enfants des autres ne sont
pas de lui, et il n'est pas d'eux, mais ils sont ses agrégés dans le
voisinage et l'Islam. Et ceci est la plus faible des perceptions. Si
seulement il aurait réfléchi un peu, il se serait vu et le reste des
croyants, tous fils d'Adam et d’Ève, que la paix soit sur eux. Si ses
perceptions se surélèvent d'un niveau, il les trouvera les enfants du
vicaire (Khalifa) de Dieu sur la terre, lequel (Adam), Dieu a fait
prosterner pour lui Ses anges. S'il accroît encore plus ses perceptions,
Dieu lui accroîtra de ses lumières, de sorte qu'elles soient lumière
sur lumière, et Dieu est la Lumière des cieux et la terre, "Ainsi
avons-Nous montré à Abraham le royaume des cieux et de la terre, afin
qu'il fût de ceux qui croient avec conviction." (Sourate al-An'âm, 75).
La vénération
Quant à la vénération, il a été dit à
son sujet : celui qui considère les choses avec vénération, attire à lui
leurs faveurs, et sera pour Dieu vénérable. Et celui qui considère les
choses avec le mépris, elles se déteignent à son égard, et sera pour
Dieu méprisable. Aussi il est demandé à l'aspirant au cours des trois
principes, et en fonction qu'occupe son être dans la doctrine, de
considérer son modèle (maître) par la vénération, de manière
significative, dans la solennité et le respect, de telle sorte qu'il ne
s'engage pas dans une affaire, qui soit en rapport avec son cheminement
vers Dieu, sans avoir l'autorisation de son maître. Et ne doit pas voir
une éminence au dessus de son maître. Le prophète de Dieu, qu'Allah lui
accorde d'avantage de proximité et le couvre de Son salut, dit :"nul
n'est croyant, que si sa propre passion suit ce que j'ai amené",
(rapporté par al-Nawawî, Hadith authentique). Ce qui signifie, qu'il est
demandé au condisciple de remettre son âme entre les mains de son
accompagnateur, et ne doit prêter aucune attention aux autres. Allah dit
: "Ceux qui te prêtent serment d'allégeance ne font que prêter serment à
Allah : la main d'Allah est au-dessus de leurs mains." (Sourate
al-Fath, 10). Ce verset à lui seul, mentionne suffisamment la proportion
de celui qui exhorte à aller vers Dieu, par Sa permission, et comme une
lampe éclairante.
Quant à la fonction qu'occupe son être
dans l'adoration, il est demandé à l'aspirant de manifester en lui la
grandeur de Dieu lors de son orientation vers Lui. Et c'est en ce sens
que la prière est venue dans son prélude, marinée et rembourrée par la
l'incommensurabilité de Dieu (takbîr). Et cela nous donne le sentiment
que le serviteur doit être concentré dans la fierté de Dieu et Sa
grandeur. A chaque fois que l'individu prie et dit : "Dieu est le plus
grand", la locution de sa condition [spirituelle] lui dit : "répètes-la,
elle est plus grande de ce que tu dis et supposes". Il est certain
qu'il ne peut être conscient de cette vénérabilité et de cette fierté,
que s'il eut fréquenté les illustres et les éminents parmi les gens de
Dieu, les pieux.
Quant à la vénération dans les
comportements, est que l'aspirant doit se voir dépositaire de ce qui est
à sa disposition des moments de la vie. Par respect pour ce dépôt, il
ne doit dépenser son temps, que dans les méthodes qui procurent la
satisfaction à Dieu et à Son messager. C'est comme une fille chaste et
pudique, elle ne se marie qu'avec un homme qui lui est semblable.
Lorsque Dieu leur attribue une descendance, elle sera, en évidence, dans
la pureté et dans la pudeur. "Certes, Allah commande l'équité, la
bienfaisance et l'assistance aux proches. Et Il interdit la turpitude,
l'acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous
souveniez." (Sourate an-Nahl, 90)
O Allah, C'est Toi (Seul) que nous
adorons, et c'est Toi (Seul) dont nous implorons secours. Guide-nous
dans le droit chemin, le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs,
non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés. Amen. (Sourate
al-Fâtiha, 5, 6, 7), et que Dieu nous protège, et c'est Lui qui protège
les vertueux.
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