Cheikh Alawi - Commentaire au sujet du Soufisme

Depuis le jour où je su discerner les choses, je n’avais cessé d’observer les différents cas de figure et la navrante condition dans lesquelles se trouvent les ordres soufis à cause des innovations introduites par des ignorants, et qui sont contraires au principe juridique (Charî’ah) laquelle reste la base de la doctrine des maitres soufis, au point que le mot « soufisme » (tassawwuf) est aujourd’hui déplaisant à entendre, plus pesant que l’acier et plus froid que la glace. Même le fait de le prononcer est considéré par les uns comme une infamie en raison des violations des principes juridiques (Charî’ah) commises par les autres, ses adeptes, ceux qui se disent appartenir aux ordres soufis.

Les deux protagonistes restent loin de la vérité, car les premiers ont été excessifs dans leurs conseils et critiques, au point que leurs paroles ne trouvèrent pas l’écho tant désiré, et la cause reste leur manque de sagesse dans leur exhortations à recommander le bien et interdire le mal. Allah dit dans un verset : « Par la sagesse et la bonne exhortation appelle les gens au sentier de ton Seigneur » Nahl, V125, et Il dit dans un autre verset : « Repousse (le mal) par la meilleure des façons possibles », Fussilat, V34. Quant aux autres, ils ont été très négligents et se sont dégradés au point qu’ils sont arrivés à un stade de désolation tel que nous l’observons aujourd’hui.

La plus équitable des solutions est que les uns doivent se défaire de leur excès en observant le verset recommandant la sagesse dans les recommandations et les interdictions, et les autres se démarquer de la négligence à observer ce que nous recommandent et interdisent Allah et Son messager, de sorte que les deux protagonistes puissent se retrouver au point du milieu qui est notre chemin, nous la Nation du milieu et de la voie droite.

Il est donc demandé aux frères s'ils veulent voir chacun des deux groupes assumer sa responsabilité d’une façon qui satisfait Allah et Son messager et l’ensemble de la Nation, de soigner sa fonction selon les principes juridiques (Charî’ah) tout en évitant ce qui est contraire aux enseignements de notre Loi Mohammadiyyah, et suivre les traces des prédécesseurs pas à pas. Enfin, celui qui refuse (ces conseils) à cause de sa vanité et son orgueil, qu’il sache qu’il est injuste envers lui-même, trompeur envers les autres : « Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d'Allah ? Allah vraiment ne guide pas les gens injustes ! » Qassas, V50.



Source : Journal Balagh Jazaïri , N°75. 29/06/1928
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Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi, Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi

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