Cheikh al-Alawî - Dîwân - Toi qui ne comprends pas mes paroles

Toi qui ne comprends pas mes paroles
(Yâ man lam tafham maqâli)
Traduit par Abu Bakr Sirajuddin (Martin Lings)


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Toi qui ne comprends pas mes paroles,
Pourquoi parles-tu contre moi?
De l'esprit tu es dépourvu, Ignorant de la Divinité.
Si tu connaissais mon état tu confesserai mon excellence,

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Et me verrais parmi les hommes tel un soleil illuminant la création.
Mon Seigneur a exaucé ma prière et comblé mes besoins,
Guide et donateur à la fois.
Après m'avoir conduit, il m'a donné une robe de Sa béatitude

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Et apaisé ma soif à une coupe rare dont l'abreuvage
est plus précieux qu'un élixir ;
Il m'a exalté dans l'éminence d'un état plus élevé que les pléiades.
Si tu me cherches, Saint, c'est la seigneurie qu'il faut interroger,

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En portant ta quête au-delà de toutes les cimes
il se peu que tu me découvres.
Élevés, rares, secrets et inconnus sont mes pareils,
Car j'ai retrouvé le trésor enseveli qui fut mien :

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En moi demeurent cachées toutes choses.
Mais que peux-tu savoir de mes états
toi qui n'as pas la connaissance des élus?
Tu crois qu'en moi, il n'est que vide.

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Crois à ta guise : puisque le Bien-Aimé est mien
je ne m'occupe plus du monde.
Quelque jugement que mes détracteurs viennent à porter contre moi,
Mon cœur est mien, il reste mien, mes sens, je les leur donne.

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Dans mes jours maintenant sereins
je ne m'afflige plus des malheurs comme font les autres.
Eût-il perdu le monde, celui qui connaît Dieu
Par la même, déjà, serait consolé.

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Celui dont l'âme est vide et opaque le cœur
n'a d'yeux que pour cette vie éphémère.
Aveuglément, dans l'erreur il se jette
Pour amasser quelques biens en ce monde,
Il ne regarde pas la fin inéluctable

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De toutes choses ni la mort qui approche
il ne fréquente point d'homme parfait,
Mais, dans sa transgression sans issue enfermé,
Enraciné dans sa discorde, contre Dieu il lutte à jamais.

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Que mon seigneur exauce ma prière,
Pour qu'à jamais tourné vers Lui, je sois accueilli à jamais :
Protège-moi toujours et protège Tout le peuple de Mohammed ;
Qu'en béatitude s'épanche Ta beauté
Aussi longtemps que des adorateurs L'invoqueront

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Et que l'invoqueront des saints, sur le plus noble des prophètes,
Sur tous ses compagnons, sur toute sa maison, sur leurs héritiers qui dirigent,
Sur ceux qui cherchent et sur tout homme pieux et saint
Dans la lumière de mes vœux tous soient enveloppés !

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