Cheikh al-Alawî - Dîwân - Toi qui veux connaître ma sagesse

Toi qui veux connaître ma sagesse
(Yâ man tûrid tadrî fanî, version 1)
Traduit par Abu Bakr Sirajuddin (Martin Lings)

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Toi qui veux connaître ma sagesse,
A dieu adresse tes questions ;
Les hommes ne me connaissent point,
Celés leur sont mes états.

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Cherche-moi en t'approchant de lui,
Par-delà l'état de serviteur,
Car, dans l'univers créé,
De moi nul reste ne demeure.

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Je suis une manifestation de la présence suprême du seigneur,
Ainsi que mon état clairement en témoignage.
Je suis, visible aux yeux des hommes,
La rivière débordante du Tout-Miséricordieux,

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Je fus esprit avant ma servitude,
Et maintenant au foyer revenu,
de nouveau je suis libre.

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Ne prends pas pour moi ce que tu vois ici
Revêtu de qualités humains,
Car c'est au-delà que sont les archétypes (allusions),
Éternelle parure de l'Esprit.

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Si tu pouvais voir où je suis
Dans la toute sainte Présence,
tu me verrais seul
Et nul autre.

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Mais la vérité, d'un voile m'a vêtu,
Et tes regards ne peuvent pas m'atteindre.
Tu me vois, sans me voir,
D'un regard négligent.

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Aiguise l'œil de ta foi
Et regarde par acte de pure vision.
Si ta foi devient certitude
Il se peut que tu me découvres.

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Tu me trouveras revêtu des secrets et des lumières
Propres à notre Prophète.
Tu verras des anges célestes,
Yeux vigilants à mon service tu découvriras

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Que j'ai été élu par mon Seigneur.
De moi il rayonne, car il est en moi ;
Lorsque tu me vois, tu Le vois,
Mais cette vérité, tu ne la saisis pas.

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Mon Seigneur m'a guidé,
Il m'a accordé une vision très pure.
Il m'a fait connaître moi-même,
Il m'a fait connaître la vérité de l'Esprit.

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Si donc tu veux atteindre ma sagesse
Demeure auprès de moi et sois bien attentif,
M'écoutant, répétant mes paroles,
Sans élever la voix au-dessus de la mienne.

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Tu ne vois que moi dans le monde.
Au-delà de moi, ne cherche pas à regarder
Et ne crois pas ,de moi, être à l'abri :
Ton état ne m'est point caché.

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Si donc tu es mien en toute vérité,
De Ton Seigneur, sincère serviteur,
Prouve-le et non avec ta langue seule,
Car la langue est étonnamment fausse.

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Tends ton âme vers la pointe de la lance
et, d'une mort définitive, meurs.
Occupe-toi de moi, non de toi,
Ou sinon, prends congé et pars.

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Je te transmet ce que mon Maître
Al-Bûzîdî, déjà mort à la création,
Me transmit avant sa fin corporelle.

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Abandonne ici tout ce qui est tien
Élève-toi vers Dieu,
Dépouille-toi des mondes
Et d'eux ne laisse sur toi nulle trace.

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Semblables sont ce monde et l'autre,
En une vision mûrie, regarde -les :
Le monde créateur et les mondes créés
Manifestent également Son Unité,

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Regarde vraiment face à face,
Tu ne trouveras rien qui puisse t'effrayer,
Car tout est éteint désormais
Sauf de la Seigneurie, la Face.

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Ayant acquis mon expérience
Si tu le veux, alors, de moi tu pourras te passer,
Mais, par Dieu, tu ne le voudras
car il faudrait être sans âme pour pouvoir jamais m'oublier.

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Dieu connaît mon état,
Qu'il veuille me protéger
pour tout le reste de ma vie
et préserver mes frères des épreuves du cœur,

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Qu'Il protège celui qui entre en ma maison,
Celui qui, à nos assemblées, prend part
Celui qui voit l'un de ceux qui m'ont vu
Et qui eût désiré me voir.

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De tes bénédictions sur le Prophète, Seigneur
Fais de ma langue l'instrument.
Conduis-moi dans toutes ses voies.
Si je t'obéis, il fera mon éloge,
Si je viens à faillir, pour moi il intercédera.

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A la demande de mes frères,
j'ai mis ma signature
A la fin de ces vers.

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A la tribu d'al-Alawi,
J'appartiens par mon sang.
Par la présence d'al-Bûzîdî
Se fait ma filiation spirituelle.

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Que sur ces deux lignées,
Seigneur, Soit Ta Miséricorde,
Et qu'elle soit aussi sur ma postérité
En l'une et l'autre, jusqu'à la fin du monde.

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