Cheikh Alawi - Le croyant a tellement besoin de ses frères !

C'est l'ère de la lumière, du rayonnement et de la civilisation comme on dit. L’époque où le centre de la religiosité est en grand danger, où la vaillance recule et la foi se désintègre jour après jour. À quel point la religion à besoin de ses enfants et à quel point le croyant a besoin de ses frères ! Comment pourrait-il se séparer d’eux alors qu’ils deviennent minoritaires et menacés ? Il est tout aussi menacé qu’eux en raison des cataclysmes qui les entourent, à moins que Dieu ne les préserve par Sa bonté, Il Est Tout-Puissant pour les faire triompher.

Aucun d'entre nous n’ignore ce que peuvent générer ces tendances qui ne relèvent pas d’ailleurs de comportements innés, et les jeunes d’aujourd’hui sont les hommes du futur que l’Islam portait hélas en eux tous ses espoirs, il les imaginait hissés au niveau de son trône, conformes à ses ordres et à ses interdits rappelant ainsi leurs ancêtres bien éclairés qui étaient sincères dans leur pacte donné à Dieu. Mais l’Islam constate un peu tard que ses enfants considèrent sa paternité illégitime et son droit sur eux n’est pas obligé, ainsi Dieu virevolte l'ouïe et la vue, et Il enroule la nuit sur le jour.

Que le musulman choisisse ce qu’il veut et il est libre de choisir, les circonstances sont critiques et ces temps sont embarrassants, et cette époque coïncide avec la parole du Prophète Mohammed (§) : « Viendra un temps où celui qui s’attache à sa religion sera comme celui qui tient une braise dans sa main », et il n’est pas envisageable qu’il rejette un jour ce qu’il a dans la main, ceci concerne celui qui tient à sa religion. Quant aux autres, ils ont secoué leurs deux mains, il ne reste ni braises, ni cendres.

Les informations qu’on reçoit à propos de beaucoup de nos enfants de divers pays musulmans, étonneront dans l’avenir le courageux qui se donnera la mission de gardien de la religion et qui tentera de réparer le tort qui lui a été fait. Ces informations sont diffusées dans les journaux qui rapportent les nouvelles des musulmans du monde entier qui, dans le passé, défendaient ardemment le plus déconsidéré des compléments de la religion. Mais telle est la volonté de Dieu Tout-Puissant et rien ne bouleverse sa règle lorsqu’il dit, et Sa parole est la meilleure des paroles : « Si Nous voulons, cependant, Nous les remplaçons [facilement] par leurs semblables », (Insân, V28).

Quant à nous, nous laissons l’étonnement de coté, et nous disons aux enfants de l'Islam pur : qu’aussi longtemps que nous croyons en la présence des musulmans, qu’ils choisissent pour eux-mêmes et pour leurs enfants de rester sur leur religion, même si elle est mythique « comme le disent certains de nos contemporains », c’est mieux pour eux que pas de religion du tout. De sanctifier leurs mythes et quel noble sanctification tant qu’elle est une barrière contre ce grand courant et torrent intense qui lorsqu’il arrive à un endroit habité, il le ravage. Qu’ils restent sur leur religion et leurs coutumes même peu pratiquants soient-ils comme en atteste la réalité et on le voit de nos propres yeux. Bien que nous n’acceptions pas pour un musulman d'adhérer à une religion mythique, mais nous préférons pour lui le meilleur des deux maux, une religion mythique est mieux que pas de religion du tout.

Nous concluons ce chapitre par un passage d’un journal du Moyen Orient : « Si l'intention du reste des musulmans par rapport à la prospérité, au progrès et la civilisation (moderne) est de suivre l'esprit de l'Islam, alors ils sont nos frères, mêmes droits, même devoirs, et si leur intention est de s’occidentaliser, nous de notre coté on préfère le mode de vie nomade que cette civilisation qui soustrait la religion et la foi ». Que Dieu nous assiste à ce qui est bon et raisonnable.



Source : Le croyant a tellement besoin de ses frères dans une époque où la foi est affaiblit. Journal Balagh Jazairi, n°25 du 24-06-1927
Pour lire le texte en arabe, cliquez sur ce lien.
Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi, Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi.

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