
Elle est islamique car l’identité musulmane est inséparable de l’identité comorienne. La dominante culturelle est celle d’un islam sunnite de rite chaféite. Cet islam est aussi marqué par l’adhésion presque générale aux trois confréries principales : Qadiri, Rifaî et Shadhuli.
La culture islamique est acquise à l’école coranique (shiyoni ou bien «le lieu du livre») où la lecture, l’écriture en caractères arabes et les principes fondamentaux du dogme sont enseignés aux enfants. C’est là aussi que se transmet la tradition soufie et la littérature orale et écrite.
Cette culture est, elle-même, d’expression bantoue car la langue comorienne, terme général shikomori ou bien (shimasiwa «la langue des îles»), appartient à la famille des langues bantoues (swahili, lingala, makhua, etc.) et se divise en quatre dialectes : shingazidja (dialecte de la Grande Comore), shimwali (dialecte de Mohéli), shimaore (dialecte de Mayotte) et shindzuwani (dialecte d’Anjouan).
Si la structure de la langue et le vocabulaire de base sont bantous, il n’en reste pas moins qu’une influence arabe importante s’est exercée sur la structure et le vocabulaire, surtout dans certains domaines (lexique de la religion, du pouvoir, du commerce, de l’écriture, de la navigation, de l’astrologie, de la littérature, ...).
Depuis l’accession des Comores à la souveraineté, trois langues sont officielles : l’arabe, le comorien, langue nationale et le français.
Les textes que je présente ici, constituent un échantillon de la littérature comorienne en langue arabe. Ils nous viennent de la branche confrérique Rifaî aux Comores. Cette poésie (shaîri) est récitée et chantée pendant les réunions (dayira) de la confrérie Rifaî, les danses masculines (nkandza, mawlid et mulidi) et féminines (deba). Elle se présente avec des sous-genres : les poèmes (kaswida/makaswida) et les chansons (bayt/'abyati).
Enfin, je vais clore cet article en vous présentant cinq poésies extraites du recueil (diwan) de Saïd Ali Bacar ben Omar de Mutsamudu, île d'Anjouan, Comores :
الكأس الروية في المدائح و القصائد الرفاعية – القاهرة
Ces cinq poésies sont composées en réalité par Cheikh Al 'Alawî.
Si l'on se réfère à la table des matières du recueil (dîwân) du cheikh Al 'Alawî en couverture, on peut successivement les énumérer comme ci-joint :
Table des poèmes
بشراكم خلاني
يا من لم تفهم مقالي
دارت كؤوس الغرام
تيهتني ذاتك
دمعي مهطال
Daniel, Ahmed A. (dit Café) [Al Ahdal], Professeur des écoles, Docteur de l’INALCO, Paris.
2000 La littérature comorienne de l’île d’Anjouan. Essai de classification et de traduction des genres littéraires oraux et écrits. Thèse de Doctorat nouveau régime d’Études Africaines, INALCO, Paris, 4 vol., 743 p.
Daniel, Ahmed A. (dit Café) [Al Ahdal], Professeur des écoles, Docteur de l’INALCO, Paris.
2000 La littérature comorienne de l’île d’Anjouan. Essai de classification et de traduction des genres littéraires oraux et écrits. Thèse de Doctorat nouveau régime d’Études Africaines, INALCO, Paris, 4 vol., 743 p.
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