Je désirais vivre en Dieu, je ne voulais
pas seulement aimer Dieu, je voulais aussi Le connaître, et le
christianisme de notre époque n’enseigne que l’amour de Dieu, et en
aucune manière la connaissance. J’appris bien vite que Dieu allait me
charger d’une mission. Et je trouvais cette connaissance sacrée, cette
connaissance de Dieu que je cherchais – parce que c’est un besoin de ma
nature, et que Dieu veut être adoré par chaque homme selon la nature
qu’Il lui a donnée – grâce à un saint homme du peuple arabe, dont le nom
était Ahmed al-Alawî. C’était un Maître spirituel et il avait de
nombreux disciples. « Vêtu d’une djellaba brune et coiffé d’un turban
blanc – avec sa barbe argentée, ses yeux de visionnaire et ses longues
mains dont les gestes semblaient alourdis par le flux de sa barakah, il
exhalait quelque chose de l’ambiance archaïque et pure des temps de
Sidna Ibrahim el Khalil (Abraham). Il parlait d’une voie affaiblie,
douce, une voix de cristal fêlé, laissant tomber ses paroles goutte à
goutte. Ses yeux, deux lampes sépulcrales, ne paraissaient voir, sans
s’arrêter à rien, qu’une seule et même réalité, celle de l’infini à
travers les objets – ou peut-être un seul et même néant dans l’écorce
des choses : regard très droit, presque dur par son énigmatique
immobilité, et pourtant plein de bonté. » Je trouvai là ce que je
cherchais : la connaissance de Dieu, et les moyens de réaliser Dieu.
'Isa Nûr-ed-Dîn Ahmed (Frithjof Schuon) disciple du Cheikh al-Alawi.
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