Ismaïl al-Hadifi narre lui-même une partie de sa biographie concernant son affiliation à la confrérie Madaniyya et ses relations étroites avec le Maitre Al-Madani (qui est considéré par ses disciples et les hommes de Dieu clairvoyants, le pôle et le secours de son temps "qotb, ghawt, fard", le véritable successeur du Maitre al-Alawi dans le sens de la Khilafat Mohamadiyya):
La naissance du pauvre serviteur fut en 1916 à Tozeur et plus exactement à al-Hawadiff, tribu des Béni Hadiff. Mon éducation durant mon jeune âge, a commencé par la récitation du Qoran sous la tutelle de mon frère sidi Ahmed Ben 'Othman al-Hadifi, ensuite j'ai rejoint l'annexe de la zaytûna à Tozeur, j'ai fais mes études dans la Mosquée al-Farkûs de 1934 à 1937, ensuite j'ai rejoint Tunis en 1938 pour y passer le brevet et rejoindre le lycée de la zaytûna et nous avons obtenu par la Grâce de Dieu le diplôme en 1942, par la suite, nous avons poursuivit les études supérieures à la zaytûna, et j'ai obtenus le diplôme universel, section juridiction islamique et cela en 1945, nous avons commencé juste après à enseigner à la Grande Mosquée de Tunis jusqu'en 1950 et l'enseignement en général jusqu'en 1973.
La première rencontre avec mon maître, sidi Cheikh Mohammed al-Madani, fut en 1938, je faisais mes études à Tunis, le Cheikh al-Madani (QS) se déplaçait souvent à Tunis. La Medersa qui nous servait en même temps de pensionnat (la Medersa al-Maghribiyya), abritait des étudiants qui étaient rattachés au Cheikh al-Madani, parmi eux, sidi Mohammed Ben Cheikh et sidi Mohammed Ben Qouider. A chaque fois que le Cheikh venait à Tunis, il visitait sidi Mohammed Ben Qouider, parmi ceux qu'ils l'accompagnaient ce jour-là, un groupe d'anciens fûqaras, il y avait sidi Salem Karkar. Ils sont revenus pour une deuxième visite mais cette fois-ci sans le Cheikh al-Madani, ils se réunirent dans la chambre de sidi Mohammed Ben Qouider et célébrèrent une veillée Madaniyya avec la 'imara, a savoir que les cloisons qui séparaient les chambres étaient faites en planches de bois, quand ils avaient commencé la 'imara, ils causèrent un vacarme et un bruit gênant, tous les étudiants étaient sortis de leurs chambres et nous sommes restés debout, étonnés devant cette scène étrange, quand ils eurent finit nous rentrâmes chez eux, il y avait parmi eux Cheikh sidi Hassan al-Hantati qui était venu avec le groupe de fûqaras, il était encore étudiant à l'époque, je leur ai adressé la parole en disant : " ô gens, c'est quoi ça ?", ils m'ont répondu que c'est du Dhikr, j'ai alors dit: "mais nous n'avons jamais entendu parler de ce genre de Dhikr !", ils m'ont répondu que c'est un des Noms de Dieu, qu'ils utilisent pour le Dhikr, je leur ai répondu que ma parole ne s'adressait pas à vous mais à cet étudiant zaytûnien (Hassan al-Hantati), il a commencé a parler, j'ai alors demandé est-ce un Nom basé sur des preuves ou sans preuves et quelle est ton argument? il ne put me persuader car à cette époque j'avais un esprit très cartésien.
L’appel était grand et l'Ego encore plus grand, je commençais alors la recherche avec les Ulémas et ma recherche aboutit un jour sur un contact d'un Cheikh Libyen qui était étudiant zaytûnien et habitait à Sukara en Lybie, je me suis déplacé à Sukara, avant d'arriver à cette ville, j'eu un Wârid (pensée par inspiration Divine) me disant que cet homme est un saint (Salih), lorsque je suis arrivé, je l'ai trouvé faire ses ablutions avec de l'eau froide, il me salua avec sa main trompée, nous rentrâmes dans la Mosquée, pendant que nous marchions, il commença à me parler du Nom de la poitrine (Ism as-Sadr) et a dit : " à l'époque, sidi Cheikh al-Alawi rencontra Abdalhamid ibn Badis, et ce dernier s'opposa au Dhikr avec (Ism as-Sadr), sidi Al-Alawi lui répondit qu'il est rapporté dans al-Bûkhâri, d'après le Cheikh libyen, le Cheikh ibn Badis voyagea à Tunis et parla avec les Ulémas sur ce sujet, ils cherchèrent dans al-Bûkhâri et ne trouvèrent rien. Quand à moi je dirais que cela est vrais, il se trouve dans al Jami' as-Saghir de Jalâl-Addîn al Sûyyûti, après la prière de l'icha, le Cheikh libyen a fait une mûdhakara et a cité un Hadith du Prophète (PSSL) "Allah ne rentre pas dans le cœur d'un être humain jusqu'à ce que ce cœur soit vide d'autrui ", la soirée était surtout scientifique ('ilmiyya), agréable, mais cela ne suffisait pas a m’aguerrir .
Je commençais alors à avoir l'envie de tout mon cœur de rencontrer le Cheikh al-Madani, qui est le noyau du cheminement, cela ne tarda pas, quelques jours après on m'annonça l'arrivée du Cheikh al-Madani, j'ai fais mes ablutions afin de le saluer, je suis allé le rencontrer, en entrant dans la maison de sidi Mohammed Ben Qouider, j'ai trouvé le Cheikh assis, on aurait dit une montagne élevée, je l'ai salué avec tout le respect qui se doit et me suis assis, nous échangeâmes des discutions sur la voie et sur le Nom (le tariq et l'ism), ce fut une discussion plutôt de cœurs que de langues, quand le Cheikh commença à parler, je vis la différence qui était entre nous, entre celui qui apprend l'alphabet et celui qui est au plus haut degrés des études supérieures, il a put me persuader et je ne lui ai plus demandé autre chose, car Allah a scellé ma langue pour que je n'évoque plus encore ce sujet, et j'ai pu repartir persuadé et satisfait à cent pour cent.
Sidi Mohammed Ben Qouider a ensuite préparé un fameux repas pour le soir chez un de ses proches en l'honneur de Sidi Cheikh al-Madani, après avoir accomplit la prière de l'icha, le Cheikh m'invita à manger avec eux, je me suis dit c'est l'occasion de mettre le Cheikh à l'épreuve, j'avais un repas du jour passé, c'était (Bûkhabta) sorte de couscous bouilli, je l'ai mis dans une assiette et je me suis dit si ce Cheikh est vrai, il se détournera du fameux repas et mangera du mien car c'est un repas d'ascètes, par contre s'il fait partie des gens de ce bas monde, il se détournera de mon repas et mangera de le leur, je lui ai alors dit : " voici mon repas, je le partagerai avec vous, il a commencé à manger avec moi le (Bûkhabta) et m'a dit : " ô sidi Cheikh Ismail, j'aime la gamelle des étudiants, j'étais moi-même étudiant". Après le repas et pendant la soirée, je me suis dit si c'est un vrai Cheikh, il m'appellerait et me donnerait un peu d'argents et me demanderait de m'en servir, juste après, sidi Cheikh m'appela, "ô sidi Cheikh Ismail", je l'ai rejoint et salué et me suis assis a coté de lui, il sorti son porte feuilles, que Dieu lui apporte sa miséricorde, et a fait sortir 100 francs français, c'était en 1938, et m'a dit : "prends-les, je sais que la situation des étudiants est difficile"
L'explication de ces pensées qui se réalisent est que, pour moi, l'échange des mots avec les Cheikhs se fait avec le cœur et non pas avec la langue, il m'a donné 100 francs, j'ai décidé de ne plus revenir à ces pensées et je me suis repenti devant lui.
Pendant cette soirée, sidi Cheikh al-Madani a fait une mûdhakara, qui fut pour ma personne d'un grand profit et une incitatrice à avoir toujours de la bonne volonté , il avait dit :" pendant la période du Khalifat Ali (qu'Allah l'agrée), un compagnon est venu le voir et lui a dit, pourquoi les victoires (fûtûhat) étaient nombreuses pendant la période d'Omar et le sont moins à ton époque ? Ali (qu'Allah l'agrée) lui répondit : quant à Omar, j'étais un de ses soldats, quant à moi, tu es un de mes soldats.". Cette mûdhakara a percuté mon cœur à cent pour cent et j'ai su, par elle, le rôle du mûrid vis à vis de son maître, il faut cheminer avec lui avec un cœur sincère, et depuis cette date et après mon affiliation à la voie, à chaque fois ou je sentais en moi une faiblesse, je me fait réveiller par cette mûdhakara et jusqu'à aujourd'hui même et si Dieu le veut jusqu'à ce que je le rencontre, elle fut d'une grande utilité pour mon cœur.
Pendant ce temps, je n'ai pu prendre la décision de m'affilier à la voie, même le maître ne me l'a pas proposé, ainsi quand il venait à chaque fois à Tunis, il m'invitait à déjeuner ou à prendre le repas du soir avec lui, il était visionnaire, que Dieu lui apporte sa miséricorde, un jour, il était venu avec sidi Abûlqassim Kriyya et quelques autres personnes, je ne me rappelle pas de leurs noms, car la présence de sidi Cheikh me faisait éclipser ceux qui l'accompagnaient, il est le plus grand, le plus honorable, le plus aimé, le plus respectable, je ne cherchais pas à savoir qui était avec lui, car premièrement se serait un manque de politesse et deuxièmement cela ne m'intéressait pas. le Cheikh me proposa de m'affilier à la voie, j'ai refusé en donnant une excuse que je suis déjà affilié à une voie familiale (tariqa Thûhamiyya) que son fondateur est le Cheikh al-Wazzâni, il est vrai qu'il ne reste pas de véritable adeptes de cette tariqa sinon que des paroles, même le wird je ne crois pas qu'ils le font, quant à la ville de Wazzân (la ville du Cheikh al-Wazzân) seul Allah sait ce qui en est, je lui ai dit aussi que je ne pouvais pas m'affilier à la voie maintenant car je doute que je réussirai à appliquer les obligations de la voie - soyer fidèles à vos pactes - je suis encore étudiant et mes occupations sont nombreuses, alors sidi Cheikh al-Madani me répondit : " ô sidi Cheikh Ismail, je ne t'ai pas demandé d'être un messager ou un prophète infaillible, Mohammed al-Madani est un homme musulman qui pêche et se repent.", il m'a ensuite donné le temps pour l'affiliation.
Pendant l'été 1938, je suis allé rendre visite à sidi Mohammed Ben Qouider que j'aimais énormément, j'avais beaucoup de respect pour lui, je l'écoutais et lui aussi m'aimait, quand je suis arrivé, j'ai trouvé chez lui des fûqaras Madanis parmi eux sidi Salah as-Sayyâh, l'acteur principal, après les avoir salué presque tous, il me restait sidi Salah as-Sayyâh, quand je me suis approché de lui, il me prit la main et me dit : "cela est le pacte d'Allah entre nous!" j'ai voulu l'en empêcher, mais il m'était impossible d'ôter ma main, c'est comme s'il l'avait clouée. A partir de ce jour là, je commençais à bourdonner comme l'abeille dans l'adoration d'Allah, dans le Dhikr et dans l'effort spirituel sans me détourner, Grâce à Allah. Sidi Salah as-Sayyâh (qu'Allah lui fasse miséricorde et lui accorde ses bienfaits et ses faveurs) m'aimait énormément et moi pareil, il s'enorgueillisait devant les fûqaras et disait : " j'ai parrainé qu'un seul faqir, c'est sidi Cheikh Ismail, donnez-moi un seul faqir de sa qualité et je n'en parlerai plus", lorsqu'il tomba malade et se trouvait à l'hôpital, il m'envoyait des lettres et me donnait des conseils (mûdhâkarats), grâce à Dieu, on a cheminé comme si j'avais prit le pacte de sidi Cheikh lui-même.
Quant à sidi Cheikh, il ne m'a pas reconnu comme faqir que lorsque je l'ai reconnu entièrement comme Cheikh, je jure par Allah, que lorsque je l'ai regardé en vérité comme Cheikh, il m'a regardé en vérité comme faqir, car auparavant, je suis resté trois ans sur la marge de la voie, quand sidi Cheikh venait à Tunis, je le prenais dans mes bras, je l'embrassais, je l'aimais mais...je n'avais pas encore compris le secret de la voie, mais lorsque le jour ou je l'ai regardé par un regard de Cheikh et je l'ai fait entrer dans ma maison et je l'ai installé à ma place dans la maison, à ce moment là, il m'a regardé par un regard de faqir sincère.
Un jour, je l'accompagnais en ville (Tunis), il s'est arrêté et m'a dit : " ô sidi Cheikh Ismail, je t'autorise à pratiquer le Nom Suprême (al 'Ism al-A'zam), pratique-le sans compter et comprends son sens, j'ai alors compté sur Dieu, ensuite il m'a autorisé à pratiquer tous les Noms, c'était pendant une fête dans la zawiya, il m'a dit: " vous avez l'autorisation de pratiquer tous les Noms, vous autoriserez ce que vous voulez à qui vous voulez", je me suis dit que ce serait un poids que je ne pourrais supporter, la Tunisie est le pays des savants (Ulémas) et du négationnisme (tankîr), comment pourrais-je appliquer ses paroles ? c'est alors qu'il s'est tourné vers moi et a dit : " ô sidi Cheikh Ismail, quand le Cheikh al-Alawi m'a autorisé, je lui ai dit que tu m'as autorisé et la Tunisie est pleine de savants sur ce qu'ils sont et ce qu'ils ont, mon prosélytisme sera-t-il répandu parmi eux ? alors le Cheikh al-Alawi m'a répondu : ô sidi Mohammed al-Madani, celui qu'on lui dit qu'il est petit est petit, même s'il était grand, et celui qu'on lui dit qu'il est grand est grand, même s'il était petit ". En ce qui concerne la troisième autorisation (manuscrite) d'autoriser à pratiquer le Nom Suprême (al Ism al-A'zam) il a prié Dieu pour moi en disant : qu'Allah fasse de toi une direction pour les remémorants (Qibla lizzâkirîn), grâce à Dieu, et m'a autorisé à lire et à autoriser à d'autres (Dalâ il al-Khayrât), sans compter diverses autorisations à donner le pacte de la voie.
Parmi ses mûdhakarats directes, nous étions un jour ensemble assis et m'a dit : " sidi Cheikh Ismail, si Dieu le veut, le jour du jugement, nous serons comme cela assis au paradis.", une autre fois il était assis et j'étais seul avec lui, il a découvert sa tête, je me suis mis à embrasser sa tête plusieurs fois, car je l'aime énormément et mon amour n'a pas de limite, il m'a alors dit : " qu'Allah te bénit (Barakallahoufik) ô sidi Cheikh Ismail, et il m'a fait une mûdhakara sur un verset " Ceux qui sont revenus sur leurs pas après que le droit chemin leur a été clairement exposé " sourate Mohammed, verset 25, il a ajouté, et il ne l'ont pas empreinté, quant à ceux qui l'ont empreinté, nous n'avons encore vu personne revenir sur ses pas", j'ai pris cette mûdhâkara comme une bonne nouvelle (bichâra) et la grâce revient à Dieu.
Quant au plus cher souvenir que j'ai gardé de lui, c'était pendant la période de pèlerinage, en 1955, nous étions dans la ville des pèlerins , nous nous préparions à partir, j'ai alors demandé à sidi al Haj Hassan az-Zîna de m'accompagner pour faire quelques courses, quand nous nous approchâmes du marché, j'eu l'inspiration (Warid) de faire tout de suite demi-tour, j'ai demandé à sidi Hassan az-Zîna de rentrer, malgré son insistance nous rentrâmes, nous trouvâmes sidi Cheikh devant la porte et me dit : " ö sidi Cheikh Ismail, on a la visite d'un Cheikh de la Alawiyya de Syrie et il veut assister à notre liqâ (rencontre spirituelle) et je veux que vous assuriez la direction du Liqâ, à cette époque il était interdit de faire des Liqâs en Arabie Saoudite, alors que nous étions réunis dans notre Liqâ, un homme rentra et resta debout devant la porte, il mit ses deux mains sur la porte et dit avec une forte voix, Celui qui vous a fait parler les a rendu sourds, et il s'est assis en marge du cercle qu'on a formé, quant au Saoudiens, ils ont commencé à distribuer des rafraîchissants aux fûqaras comme s'ils étaient dans la voie depuis des dizaines années, et personne ne leur a adressé le moindre reproche, quant aux prodiges, celle-ci même que les gens aiment la citer a dépassé les limites, sinon parlez de la mer sans gêne.
Parmi les inspirations miséricordieuses sur ma personne, un poème commençant par " je veux ma stabilité" (Abghi tabâti) que le maître a dit à son sujet que c'était une inspiration miséricordieuse (Warid Rahmâni), une (Khamra) un vin, une boisson fermentée et enivrante.
Un jour nous étions en tournée spirituelle (Siyâha), alors que nous étions sur le chemin du retour à la zawiya, sidi Cheikh al-Madani m'a raconté son séjour auprès de son maître à Mostaganem et a dit : " à l'époque j'étudiais (al-Jawhar al-Maknûn fil Balâgha) et sidi Cheikh al-Alawi assistait aux leçons que je donnais, lorsque j'arrivais à expliquer l'éloquence d'un verset avec les matériaux "exotérique" (âla) c'est à dire avec les bases linguistiques, sidi Cheikh al-Alawi me dit : ô sidi Mohammed al-Madani, celui qui veut comprendre le Qoran avec les matériaux "exotériques" c'est comme celui qui veut manger le miel avec une aiguille."
Alors j'ai dit à sidi Cheikh al-Madani : sidi, je souhaite lire devant vous (al-Jawhar al-Maknûn), c'est à dire avec le langage connu de la communauté soufie (Qawm), il m'a répondu celui qui est inspiré qu'il le note. L'inspiration a commencé depuis à survenir jusqu'à ce que nous arrivâmes à la zawiya, je me suis alors dit, y'a-il réellement une inspiration que celle qui se mêle en moi (Batin) ? alors que le maître m'a dit de l'écrire, j'hésitais de le faire jusqu'à ce que le jour se leva, pendant que j'étais dans cet état, le sommeil m'enveloppa d'une façon inhabituelle, je vis dans un rêve un homme dont la silhouette était celle de sidi Cheikh al-Madani (QS) mais pas la ressemblance et m'a dit : écris-la et donne lui le nom de " Le miroir des invocants dans la conversation intime avec le Seigneur des Mondes " (Mir ât ad-Dâkirîn fi mûnâjât Rabil 'âlamin), lorsque je me suis réveillé, je l'ai transcrite et l'ai présentée à mon maître, il m'a alors dit ceci est une inspiration Divine sauf pour celui que Dieu a effacé son oeil intérieur, que Dieu nous en préserve, et je dit comme a dit ibn abdassalam a l'imam ach-Chadili, ces paroles sont fraîchement proches du Seigneur des Mondes."
Ma dernière rencontre avec le maître (QS), fut au mois de Ramadan lorsque je lui rendis visite à la zawiya, il m'a annoncé le décès de sidi Salem Ben'icha, malgré que la place de Dieu en eux m'est très chère, mais Dieu a ses préférences parmi à ses serviteurs, sidi Salem faisait partie des gens que j'aimais (qu'Allah lui fasse miséricorde et lui accorde ses bienfaits et ses faveurs), nous assistâmes à son enterrement et nous retournâmes à la zawiya, lorsque nous accomplîmes la Salat de l'ichâ, le maître me demanda de diriger la prière surérogatoire abrégée (l'ichfâ') , j'étais fatigué par le voyage et le jeune, je suis rentré pour me reposer, alors le maître m'appella et me demanda de m'asseoir, il me demanda de m'approcher de lui, ce que je fit, il me demanda de m'approcher encore et encore jusqu'à ce que mon genoux colla au sien, il y avait avec nous des fûqaras de Qûssaybat al-Madiyûni, alors sidi Cheikh me dit : " ces jeunes, je leur enseigne entre-autre la grammaire (Nahw), poses leur des questions!" J'avais comme principe, ne pas recevoir des consultations juridiques lorsque l'imam Malik est présent à Médine, mais cette fois-ci, j'avais jugé qu'il était impoli de ne pas obéir à l'ordre du maître, j'ai alors obéit au vœu du maître, il s'est alors tourné vers moi et a dit : le supérieur doit être supérieur, sinon ça resterait une histoire d'échanges de paroles, c'est tout. La mûdhakara qui suivît était sur la préparation du défunt, et mon for-interne (Batin) demandait cette mûdhakara, il nous faisait le rappel avec toute l'impression et l'influence qu'il en fallait, mais par Dieu dans son éternel savoir, la mort nous survient par surprise.
Suite à ça, le décès du maître était annoncé, l'annonce de son décès me marqua profondément, je souhaitais en son vivant ne pas rester après lui, un jour, j'étais seul, j'ai levé mes mains et dit : Ô mon Dieu, si un malheur est prédestiné pour al-Madani, fait qu'il m'atteint à sa place, car je n'ai personne après le Prophète que j'aime sinon sidi Mohammed al-madani, pas lui seulement, ses chiens, ses chats, et pas seulement sa famille et ses enfants, j'aime la ville de Qûssaybat al-Madiyûni et sa terre.
Aprés le décès du Cheikh Mohammed al-Madani à Soussa (Tunisie), le jeudi 14 mai 1959 , la Voie Madaniyya observait l'absence d'un maître succésseur, la providence avait désigné Cheikh Ismaïl al-Hadifi comme le nouveau maître, la plupart des fûqaras le reconnurent, mais un certain nombre d'autres fûqaras le menacèrent, les menaces se sont avérées sérieuses, Cheikh Ismaïl al-Hadifi fit le serment de ne point guider jusqu'à ce qu'aucune 'Imara ne soit célébrée sur tout le territoire Tunisien, celà dura trois ans. Il reçut ensuite la visite dans ses visions, successivement du Cheikh Mohammed al-Madani, du Cheikh Ahmed al-Alawi et du Prophète Mohammed (Prière & salutation sur lui) l'incitèrent a prendre la voie en main, c'est alors qu'il prit la direction de la voie en 1962, trois ans après le décès de son maître.
Sidi Cheikh Ismail al-Hadifi (QS) est décédé suite à un accident de voiture en Tunisie en 1994 à l'âge de 78 ans, (qu'Allah lui fasse miséricorde et lui accorde ses bienfaits et ses faveurs).
Entretien recueilli par Menawwar al-Madani fils de Cheikh Mohammed al-Madani.
Traduction : Derwish al-Alawi, les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawî.
LA PRIÈRE PARFAITE
De Sidi Ismail al-Hadifi, que Dieu soit satisfait de lui
Seigneur, prie Tes plus parfaites prières sur notre Maître Mohammed et adresse-lui Ton salut intégral: océan de la générosité, trésor de l’existence et axe de la vision contemplative, et l’homme, source de l’existence et secret agissant dans l’ensemble de l’existence selon le nombre des théophanies de Dieu dans l’existence.
Une prière, par elle: nous ouvre, dans le domaine de la connaissance, toutes les portes; supprime de nos cœurs tous les voiles; nous facilite en Toi le voyage; arrache de nos cœurs les racines de l’altérité jusqu’à ce qu’il ne demeure auprès de nous dans l’existence que Ton Être et dans la vision contemplative que Ta contemplation; nous élève les degrés et nous rend les moments agréables; nous donne le bonheur dans cette vie et après la mort; nous guide le cœur et fait abondé sur lui la science de l’invisible afin qu’il augmente en certitude, en fermeté et en affermissement; nous revêt d’une immense parure de réussite afin d’agir selon Ta loi sacrée, et de la plus noble robe d’honneur de la lumière de Ton éclat le plus saint; et nous couronne de la couronne de Ton amour sublime et de la constance du désir vers Ta présence suprême, jusqu’à ce que nous méritions de Ta part, dans les deux demeures, de la générosité et de la mort dans la foi intégrale ainsi que la bonne fin sans dommage préjudiciable ni séduction égarante.
Et (prie) sur sa famille, ses compagnons et ses suivants en excellence jusqu’au Jour de la Rétribution. Et la louange est à Dieu, Seigneur des Mondes!
LE MIROIR DES INVOCANTS
Dans la conversation intime avec le Seigneur des Mondes
De Sidi Ismail al-Hadifi, que Dieu soit satisfait de lui
Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Mon Dieu, m’ont submergé les flots de l’océan de Ta générosité abondante, lesquels n’ont pas de fin. Et garde-moi en eux afin de ne pas sortir de leurs limites.
Et maintiens pour moi leurs largesses afin, par Ton assistance, de T’en remercier; et je les vois, de Toi vers Toi, et je suis en elles un prêcheur, par Toi vers Toi, car Ta miséricorde m’a emmené vers Toi et Ta grâce m’a témoigné de Toi. Or le Généreux, lorsqu’Il donne, le fait avec largesse, et Il a soulevé le voile des immenses signes de Sa générosité. Et comment pourrait-il en être autrement, alors que Tu es le plus Généreux des Généreux?
Mon Dieu, que pourrais-je demander, alors que c’est par Toi que ma langue parle? Et quelle chose pourrais-je désirer, alors qu’entre Tes mains se trouve le toupet de mon cœur? Et libère, Seigneur, ma langue par la parole juste; et guide mon cœur vers ce qui lui garantira l’accroissement dans le bien de Ta contemplation et l’intimité avec Toi. «Seigneur, ouvre-moi ma poitrine, et facilite ma mission et dénoue un nœud en ma langue, afin qu’ils comprennent mes paroles, et assigne-moi (de Toi) un assistant» (XX, 25-29) qui m’aide à Ton égard et m’éduque entre Tes mains, Ô le plus Miséricordieux des Miséricordieux.
Mon Dieu, Tu es l’Unique, l’Un, celui Transcendant sans associé ni semblable. Tu T’es fait connaître par Toi-même à Toi-même et Tu as donné du plaisir, par le délice de Ton intimité, à celui que Tu as rapproché; et Tu as fait contempler Ta sainteté unitive à celui que Tu as aimé. Et noie-moi, Ô l’Intérieur, dans l’intérieur des océans de Ton Essence unitive. Et abreuve-moi des bassins des signes des mondes de l’océan de Ta lumière suprême et du trésor de Ton secret protégé, jusqu’à ce qu’il ne reste plus la voie pour l’altérité dans mon cœur. Et abreuve-moi du nectar cacheté, du vin délectable de Ta contemplation de Salsabil (fleuve paradisiaque). Et fais-moi sortir, Ô l’Extérieur, par Toi pour les mondes des manifestations que Tu as voilé en eux-mêmes à celui qui stationne en eux avec son individualité. Et Tu as manifesté clairement leurs signes à celui dont le plus grand souci est de se connaître lui-même et de savourer le délice de son intimité (avec Toi). Et réalise-moi, Ô le Réel, par la réalité de Tes Noms et Attributs jusqu’à ce que je sois paré de la robe (d’honneur) de la présence avec Toi dans l’ensemble de Tes théophanies. «Ô mon Seigneur, fais que j’entre par une porte de vérité et que je sorte par une sortie de vérité; et accorde-moi de Ta part un pouvoir bénéficiant de Ton secours» (XVII, 80).
Mon Dieu, certes la perfection du connaissant n’est que le commencement de la perfection, et l’arrivée vers la limite de Ton bienfait est un degré qu’on ne peut obtenir. Et je suis incapable de savoir ce qui m’est utile ou préjudiciable des nourritures des «tables servies» des bienfaits. «Tu sais ce qu’il y a en moi, et je ne sais pas ce qu’il y a en Toi. Tu es, en vérité, le Grand Connaisseur de tout ce qui est inconnu» (V, 1 1 6). Et fais-moi don, ô le Grand Donateur, d’une immense parure dont Tu as revêtu les gens de filiation divine, pure, parmi les prédécesseurs, (d’un don venant) de l’océan de Ta suprême bienfaisance. Et sois, Seigneur, mon ouïe, ma vision, ma main et mon pied, devient ma parole et exauce mes demandes, car certes Tu es Puissant sur toutes choses.
Mon Dieu, certes le début de l’échec (cessation du soutien) est l’insouciance et Ta désobéissance est le germe de la maladie. Et protège-moi de tout ce qui me détourne et m’éloigne de Toi; et fais-moi cheminer sur la voie de Ta loi la plus droite. Et revêts-moi d’une suprême parure de Ta lumière précieuse et suprême. Et consolide-moi dans les couleurs des théophanies des Noms et des Attributs jusqu’à ce que je ne voie que l’essence de l’essence; et fais-moi y disparaître, par Toi, à elle-même. Et assiste-moi au moyen de la conservation, de la préservation, de l’assistance et de l’affermissement, et c’est Toi qui prends en charge les vertueux, Ô Seigneur des Mondes.
Mon Dieu, c’est Toi qui tient par le toupet des cœurs leur commandement, et entre Tes mains sont leurs rênes. Et augmente la fortune de mon cœur de Ton amour sincère dépourvu d’imperfections (défectueuses), jusqu’à ce qu’il n’y ait de bien-être que dans Tes manifestations sur lui et que Tu te fasses connaître à lui. Et mets, Seigneur, sa demeure dans les pavillons de la splendeur de l’intimité et du plaisir avec Toi, par le délice de la contemplation de Ta grandeur. Et abreuve-le de la source des signes des douces connaissances divines, puis de nouveau, jusqu’à ce qu’il devienne une source débordante de toute espèce de sagesse et de sorte de savoir, Ô le Puissant, Ô le Grand Donateur.
Mon Dieu, combien je T’ai désobéi et Tu m’as couvert, et combien j’ai fauté et Tu m’as pardonné. Tu as recouvert du manteau de Ton voile mes défauts et Tu as effacé de la main de pardon de Ta miséricorde mes péchés. Et Tu m’as soulagé, par l’immense bienveillance de Tes bienfaits, de mes affaires graves. Et quel Seigneur excellent Tu es! Tu pardonnes les fautes, Tu couvres les défauts et Tu soulages des afflictions. Et aie pitié, Seigneur, de ma faiblesse et guéris ma maladie, et fais durer sur moi le bienfait des pardons dans ce monde et dans l’au-delà. Tu es certes Puissant sur ce que Tu veux.
Mon Dieu, Tu es mon secours, en Toi je m’en remets et en Toi est mon refuge. Et Tu es ma protection, et Tu es l’abri et l’espoir pour toutes personnes nécessiteuses, et de Toi je tire ma protection. Et perpétue, Mon Dieu, sur Ton serviteur faible et démuni la noblesse de Ta bienfaisance. Et réponds à son appel lorsqu’il T’appelle et exauce son invocation lorsqu’il T’invoque, par l’accomplissement de la promesse de Ta parole de vérité et Ton discours de sincérité. «Et votre Seigneur a dit: invoquez-Moi et Je vous exaucerai» (XL, 60). «Secours-moi, Ô Toi le Secours de ceux qui demandent le secours» (3 fois). «Et sauve-moi, Ô Toi qui fait miséricorde aux misérables» (3 fois). Et protège-moi de la ruse des rusés, de l’agression des injustes et du piège des démons. Et héberge-moi dans les pavillons de la forteresse de Ton bienfait caché comme l’exige Ta générosité, jusqu’à ne plus sentir au besoin l’amertume du décret. Et rends-moi satisfait, Ô Seigneur, de ce que Tu m’as prescrit de toute éternité; et augmente ma part de patience dans le déroulement des destinées. Et à Toi est l’ordre, et le bien est entre Tes mains, certes Tu es Puissant sur ce que Tu veux.
Et prie, Seigneur, sur l’origine de la manifestation universelle; la poignée de Ta lumière éternelle par laquelle je T’ai connu et ai été guidé vers Toi. (Et prie) en quantité selon ce qu’exige la sagesse (relative) à la mobilité des électrons d’atomes dans les deux domaines de manifestation, de beauté et de majesté, depuis le commencement jusqu’à ce qui n’a pas de fin dans Ta science. (Et prie) sur la famille et les compagnons, étendards de la guidance et étoiles de la direction. Et sois satisfait, Seigneur, de tous ceux qui les suivent et de ceux qui marchent sur leurs traces jusqu’au Jour de la Rétribution; surtout la couronne des fidèles et la lumière des dévots, notre porte vers Toi et notre intercesseur entre Tes mains: celui qui a en sa possession le pouvoir des signes de Tes connaissances divines et de Tes secrets seigneuriaux; celui à qui Tu as fait le don de siéger sur le trône de la succession mohammadienne, notre Maître Mohammad al-Madani. Et perpétue, Seigneur, sa dignité et donne-lui avec profusion sa récompense, et sois, Seigneur, pour nous et pour lui comme Tu as été pour notre Envoyé le plus noble et notre Prophète le plus glorifié des glorifiés.
Dieu prie sur lui et le salue, et sa famille, ses compagnons et tous ceux qui suivent ses traces et avancent selon son modèle parmi les affiliés à la «Confrérie Madaniya», et l’ensemble des individus de la communauté mohammadienne jusqu’au Jour de la Rétribution. Et la louange est à Dieu, Seigneur des Mondes!
Diwan du Cheikh Ismaïl al-Hadifi al-Madani« Qu’Allah sanctifie son esprit »
Traduction : Derwish al-Alawi
Index :
L’appel était grand et l'Ego encore plus grand, je commençais alors la recherche avec les Ulémas et ma recherche aboutit un jour sur un contact d'un Cheikh Libyen qui était étudiant zaytûnien et habitait à Sukara en Lybie, je me suis déplacé à Sukara, avant d'arriver à cette ville, j'eu un Wârid (pensée par inspiration Divine) me disant que cet homme est un saint (Salih), lorsque je suis arrivé, je l'ai trouvé faire ses ablutions avec de l'eau froide, il me salua avec sa main trompée, nous rentrâmes dans la Mosquée, pendant que nous marchions, il commença à me parler du Nom de la poitrine (Ism as-Sadr) et a dit : " à l'époque, sidi Cheikh al-Alawi rencontra Abdalhamid ibn Badis, et ce dernier s'opposa au Dhikr avec (Ism as-Sadr), sidi Al-Alawi lui répondit qu'il est rapporté dans al-Bûkhâri, d'après le Cheikh libyen, le Cheikh ibn Badis voyagea à Tunis et parla avec les Ulémas sur ce sujet, ils cherchèrent dans al-Bûkhâri et ne trouvèrent rien. Quand à moi je dirais que cela est vrais, il se trouve dans al Jami' as-Saghir de Jalâl-Addîn al Sûyyûti, après la prière de l'icha, le Cheikh libyen a fait une mûdhakara et a cité un Hadith du Prophète (PSSL) "Allah ne rentre pas dans le cœur d'un être humain jusqu'à ce que ce cœur soit vide d'autrui ", la soirée était surtout scientifique ('ilmiyya), agréable, mais cela ne suffisait pas a m’aguerrir .
Je commençais alors à avoir l'envie de tout mon cœur de rencontrer le Cheikh al-Madani, qui est le noyau du cheminement, cela ne tarda pas, quelques jours après on m'annonça l'arrivée du Cheikh al-Madani, j'ai fais mes ablutions afin de le saluer, je suis allé le rencontrer, en entrant dans la maison de sidi Mohammed Ben Qouider, j'ai trouvé le Cheikh assis, on aurait dit une montagne élevée, je l'ai salué avec tout le respect qui se doit et me suis assis, nous échangeâmes des discutions sur la voie et sur le Nom (le tariq et l'ism), ce fut une discussion plutôt de cœurs que de langues, quand le Cheikh commença à parler, je vis la différence qui était entre nous, entre celui qui apprend l'alphabet et celui qui est au plus haut degrés des études supérieures, il a put me persuader et je ne lui ai plus demandé autre chose, car Allah a scellé ma langue pour que je n'évoque plus encore ce sujet, et j'ai pu repartir persuadé et satisfait à cent pour cent.
Sidi Mohammed Ben Qouider a ensuite préparé un fameux repas pour le soir chez un de ses proches en l'honneur de Sidi Cheikh al-Madani, après avoir accomplit la prière de l'icha, le Cheikh m'invita à manger avec eux, je me suis dit c'est l'occasion de mettre le Cheikh à l'épreuve, j'avais un repas du jour passé, c'était (Bûkhabta) sorte de couscous bouilli, je l'ai mis dans une assiette et je me suis dit si ce Cheikh est vrai, il se détournera du fameux repas et mangera du mien car c'est un repas d'ascètes, par contre s'il fait partie des gens de ce bas monde, il se détournera de mon repas et mangera de le leur, je lui ai alors dit : " voici mon repas, je le partagerai avec vous, il a commencé à manger avec moi le (Bûkhabta) et m'a dit : " ô sidi Cheikh Ismail, j'aime la gamelle des étudiants, j'étais moi-même étudiant". Après le repas et pendant la soirée, je me suis dit si c'est un vrai Cheikh, il m'appellerait et me donnerait un peu d'argents et me demanderait de m'en servir, juste après, sidi Cheikh m'appela, "ô sidi Cheikh Ismail", je l'ai rejoint et salué et me suis assis a coté de lui, il sorti son porte feuilles, que Dieu lui apporte sa miséricorde, et a fait sortir 100 francs français, c'était en 1938, et m'a dit : "prends-les, je sais que la situation des étudiants est difficile"
L'explication de ces pensées qui se réalisent est que, pour moi, l'échange des mots avec les Cheikhs se fait avec le cœur et non pas avec la langue, il m'a donné 100 francs, j'ai décidé de ne plus revenir à ces pensées et je me suis repenti devant lui.
Pendant cette soirée, sidi Cheikh al-Madani a fait une mûdhakara, qui fut pour ma personne d'un grand profit et une incitatrice à avoir toujours de la bonne volonté , il avait dit :" pendant la période du Khalifat Ali (qu'Allah l'agrée), un compagnon est venu le voir et lui a dit, pourquoi les victoires (fûtûhat) étaient nombreuses pendant la période d'Omar et le sont moins à ton époque ? Ali (qu'Allah l'agrée) lui répondit : quant à Omar, j'étais un de ses soldats, quant à moi, tu es un de mes soldats.". Cette mûdhakara a percuté mon cœur à cent pour cent et j'ai su, par elle, le rôle du mûrid vis à vis de son maître, il faut cheminer avec lui avec un cœur sincère, et depuis cette date et après mon affiliation à la voie, à chaque fois ou je sentais en moi une faiblesse, je me fait réveiller par cette mûdhakara et jusqu'à aujourd'hui même et si Dieu le veut jusqu'à ce que je le rencontre, elle fut d'une grande utilité pour mon cœur.
Pendant ce temps, je n'ai pu prendre la décision de m'affilier à la voie, même le maître ne me l'a pas proposé, ainsi quand il venait à chaque fois à Tunis, il m'invitait à déjeuner ou à prendre le repas du soir avec lui, il était visionnaire, que Dieu lui apporte sa miséricorde, un jour, il était venu avec sidi Abûlqassim Kriyya et quelques autres personnes, je ne me rappelle pas de leurs noms, car la présence de sidi Cheikh me faisait éclipser ceux qui l'accompagnaient, il est le plus grand, le plus honorable, le plus aimé, le plus respectable, je ne cherchais pas à savoir qui était avec lui, car premièrement se serait un manque de politesse et deuxièmement cela ne m'intéressait pas. le Cheikh me proposa de m'affilier à la voie, j'ai refusé en donnant une excuse que je suis déjà affilié à une voie familiale (tariqa Thûhamiyya) que son fondateur est le Cheikh al-Wazzâni, il est vrai qu'il ne reste pas de véritable adeptes de cette tariqa sinon que des paroles, même le wird je ne crois pas qu'ils le font, quant à la ville de Wazzân (la ville du Cheikh al-Wazzân) seul Allah sait ce qui en est, je lui ai dit aussi que je ne pouvais pas m'affilier à la voie maintenant car je doute que je réussirai à appliquer les obligations de la voie - soyer fidèles à vos pactes - je suis encore étudiant et mes occupations sont nombreuses, alors sidi Cheikh al-Madani me répondit : " ô sidi Cheikh Ismail, je ne t'ai pas demandé d'être un messager ou un prophète infaillible, Mohammed al-Madani est un homme musulman qui pêche et se repent.", il m'a ensuite donné le temps pour l'affiliation.
Pendant l'été 1938, je suis allé rendre visite à sidi Mohammed Ben Qouider que j'aimais énormément, j'avais beaucoup de respect pour lui, je l'écoutais et lui aussi m'aimait, quand je suis arrivé, j'ai trouvé chez lui des fûqaras Madanis parmi eux sidi Salah as-Sayyâh, l'acteur principal, après les avoir salué presque tous, il me restait sidi Salah as-Sayyâh, quand je me suis approché de lui, il me prit la main et me dit : "cela est le pacte d'Allah entre nous!" j'ai voulu l'en empêcher, mais il m'était impossible d'ôter ma main, c'est comme s'il l'avait clouée. A partir de ce jour là, je commençais à bourdonner comme l'abeille dans l'adoration d'Allah, dans le Dhikr et dans l'effort spirituel sans me détourner, Grâce à Allah. Sidi Salah as-Sayyâh (qu'Allah lui fasse miséricorde et lui accorde ses bienfaits et ses faveurs) m'aimait énormément et moi pareil, il s'enorgueillisait devant les fûqaras et disait : " j'ai parrainé qu'un seul faqir, c'est sidi Cheikh Ismail, donnez-moi un seul faqir de sa qualité et je n'en parlerai plus", lorsqu'il tomba malade et se trouvait à l'hôpital, il m'envoyait des lettres et me donnait des conseils (mûdhâkarats), grâce à Dieu, on a cheminé comme si j'avais prit le pacte de sidi Cheikh lui-même.
Quant à sidi Cheikh, il ne m'a pas reconnu comme faqir que lorsque je l'ai reconnu entièrement comme Cheikh, je jure par Allah, que lorsque je l'ai regardé en vérité comme Cheikh, il m'a regardé en vérité comme faqir, car auparavant, je suis resté trois ans sur la marge de la voie, quand sidi Cheikh venait à Tunis, je le prenais dans mes bras, je l'embrassais, je l'aimais mais...je n'avais pas encore compris le secret de la voie, mais lorsque le jour ou je l'ai regardé par un regard de Cheikh et je l'ai fait entrer dans ma maison et je l'ai installé à ma place dans la maison, à ce moment là, il m'a regardé par un regard de faqir sincère.
Un jour, je l'accompagnais en ville (Tunis), il s'est arrêté et m'a dit : " ô sidi Cheikh Ismail, je t'autorise à pratiquer le Nom Suprême (al 'Ism al-A'zam), pratique-le sans compter et comprends son sens, j'ai alors compté sur Dieu, ensuite il m'a autorisé à pratiquer tous les Noms, c'était pendant une fête dans la zawiya, il m'a dit: " vous avez l'autorisation de pratiquer tous les Noms, vous autoriserez ce que vous voulez à qui vous voulez", je me suis dit que ce serait un poids que je ne pourrais supporter, la Tunisie est le pays des savants (Ulémas) et du négationnisme (tankîr), comment pourrais-je appliquer ses paroles ? c'est alors qu'il s'est tourné vers moi et a dit : " ô sidi Cheikh Ismail, quand le Cheikh al-Alawi m'a autorisé, je lui ai dit que tu m'as autorisé et la Tunisie est pleine de savants sur ce qu'ils sont et ce qu'ils ont, mon prosélytisme sera-t-il répandu parmi eux ? alors le Cheikh al-Alawi m'a répondu : ô sidi Mohammed al-Madani, celui qu'on lui dit qu'il est petit est petit, même s'il était grand, et celui qu'on lui dit qu'il est grand est grand, même s'il était petit ". En ce qui concerne la troisième autorisation (manuscrite) d'autoriser à pratiquer le Nom Suprême (al Ism al-A'zam) il a prié Dieu pour moi en disant : qu'Allah fasse de toi une direction pour les remémorants (Qibla lizzâkirîn), grâce à Dieu, et m'a autorisé à lire et à autoriser à d'autres (Dalâ il al-Khayrât), sans compter diverses autorisations à donner le pacte de la voie.
Parmi ses mûdhakarats directes, nous étions un jour ensemble assis et m'a dit : " sidi Cheikh Ismail, si Dieu le veut, le jour du jugement, nous serons comme cela assis au paradis.", une autre fois il était assis et j'étais seul avec lui, il a découvert sa tête, je me suis mis à embrasser sa tête plusieurs fois, car je l'aime énormément et mon amour n'a pas de limite, il m'a alors dit : " qu'Allah te bénit (Barakallahoufik) ô sidi Cheikh Ismail, et il m'a fait une mûdhakara sur un verset " Ceux qui sont revenus sur leurs pas après que le droit chemin leur a été clairement exposé " sourate Mohammed, verset 25, il a ajouté, et il ne l'ont pas empreinté, quant à ceux qui l'ont empreinté, nous n'avons encore vu personne revenir sur ses pas", j'ai pris cette mûdhâkara comme une bonne nouvelle (bichâra) et la grâce revient à Dieu.
Quant au plus cher souvenir que j'ai gardé de lui, c'était pendant la période de pèlerinage, en 1955, nous étions dans la ville des pèlerins , nous nous préparions à partir, j'ai alors demandé à sidi al Haj Hassan az-Zîna de m'accompagner pour faire quelques courses, quand nous nous approchâmes du marché, j'eu l'inspiration (Warid) de faire tout de suite demi-tour, j'ai demandé à sidi Hassan az-Zîna de rentrer, malgré son insistance nous rentrâmes, nous trouvâmes sidi Cheikh devant la porte et me dit : " ö sidi Cheikh Ismail, on a la visite d'un Cheikh de la Alawiyya de Syrie et il veut assister à notre liqâ (rencontre spirituelle) et je veux que vous assuriez la direction du Liqâ, à cette époque il était interdit de faire des Liqâs en Arabie Saoudite, alors que nous étions réunis dans notre Liqâ, un homme rentra et resta debout devant la porte, il mit ses deux mains sur la porte et dit avec une forte voix, Celui qui vous a fait parler les a rendu sourds, et il s'est assis en marge du cercle qu'on a formé, quant au Saoudiens, ils ont commencé à distribuer des rafraîchissants aux fûqaras comme s'ils étaient dans la voie depuis des dizaines années, et personne ne leur a adressé le moindre reproche, quant aux prodiges, celle-ci même que les gens aiment la citer a dépassé les limites, sinon parlez de la mer sans gêne.
Parmi les inspirations miséricordieuses sur ma personne, un poème commençant par " je veux ma stabilité" (Abghi tabâti) que le maître a dit à son sujet que c'était une inspiration miséricordieuse (Warid Rahmâni), une (Khamra) un vin, une boisson fermentée et enivrante.
Un jour nous étions en tournée spirituelle (Siyâha), alors que nous étions sur le chemin du retour à la zawiya, sidi Cheikh al-Madani m'a raconté son séjour auprès de son maître à Mostaganem et a dit : " à l'époque j'étudiais (al-Jawhar al-Maknûn fil Balâgha) et sidi Cheikh al-Alawi assistait aux leçons que je donnais, lorsque j'arrivais à expliquer l'éloquence d'un verset avec les matériaux "exotérique" (âla) c'est à dire avec les bases linguistiques, sidi Cheikh al-Alawi me dit : ô sidi Mohammed al-Madani, celui qui veut comprendre le Qoran avec les matériaux "exotériques" c'est comme celui qui veut manger le miel avec une aiguille."
Alors j'ai dit à sidi Cheikh al-Madani : sidi, je souhaite lire devant vous (al-Jawhar al-Maknûn), c'est à dire avec le langage connu de la communauté soufie (Qawm), il m'a répondu celui qui est inspiré qu'il le note. L'inspiration a commencé depuis à survenir jusqu'à ce que nous arrivâmes à la zawiya, je me suis alors dit, y'a-il réellement une inspiration que celle qui se mêle en moi (Batin) ? alors que le maître m'a dit de l'écrire, j'hésitais de le faire jusqu'à ce que le jour se leva, pendant que j'étais dans cet état, le sommeil m'enveloppa d'une façon inhabituelle, je vis dans un rêve un homme dont la silhouette était celle de sidi Cheikh al-Madani (QS) mais pas la ressemblance et m'a dit : écris-la et donne lui le nom de " Le miroir des invocants dans la conversation intime avec le Seigneur des Mondes " (Mir ât ad-Dâkirîn fi mûnâjât Rabil 'âlamin), lorsque je me suis réveillé, je l'ai transcrite et l'ai présentée à mon maître, il m'a alors dit ceci est une inspiration Divine sauf pour celui que Dieu a effacé son oeil intérieur, que Dieu nous en préserve, et je dit comme a dit ibn abdassalam a l'imam ach-Chadili, ces paroles sont fraîchement proches du Seigneur des Mondes."
Ma dernière rencontre avec le maître (QS), fut au mois de Ramadan lorsque je lui rendis visite à la zawiya, il m'a annoncé le décès de sidi Salem Ben'icha, malgré que la place de Dieu en eux m'est très chère, mais Dieu a ses préférences parmi à ses serviteurs, sidi Salem faisait partie des gens que j'aimais (qu'Allah lui fasse miséricorde et lui accorde ses bienfaits et ses faveurs), nous assistâmes à son enterrement et nous retournâmes à la zawiya, lorsque nous accomplîmes la Salat de l'ichâ, le maître me demanda de diriger la prière surérogatoire abrégée (l'ichfâ') , j'étais fatigué par le voyage et le jeune, je suis rentré pour me reposer, alors le maître m'appella et me demanda de m'asseoir, il me demanda de m'approcher de lui, ce que je fit, il me demanda de m'approcher encore et encore jusqu'à ce que mon genoux colla au sien, il y avait avec nous des fûqaras de Qûssaybat al-Madiyûni, alors sidi Cheikh me dit : " ces jeunes, je leur enseigne entre-autre la grammaire (Nahw), poses leur des questions!" J'avais comme principe, ne pas recevoir des consultations juridiques lorsque l'imam Malik est présent à Médine, mais cette fois-ci, j'avais jugé qu'il était impoli de ne pas obéir à l'ordre du maître, j'ai alors obéit au vœu du maître, il s'est alors tourné vers moi et a dit : le supérieur doit être supérieur, sinon ça resterait une histoire d'échanges de paroles, c'est tout. La mûdhakara qui suivît était sur la préparation du défunt, et mon for-interne (Batin) demandait cette mûdhakara, il nous faisait le rappel avec toute l'impression et l'influence qu'il en fallait, mais par Dieu dans son éternel savoir, la mort nous survient par surprise.
Suite à ça, le décès du maître était annoncé, l'annonce de son décès me marqua profondément, je souhaitais en son vivant ne pas rester après lui, un jour, j'étais seul, j'ai levé mes mains et dit : Ô mon Dieu, si un malheur est prédestiné pour al-Madani, fait qu'il m'atteint à sa place, car je n'ai personne après le Prophète que j'aime sinon sidi Mohammed al-madani, pas lui seulement, ses chiens, ses chats, et pas seulement sa famille et ses enfants, j'aime la ville de Qûssaybat al-Madiyûni et sa terre.
Aprés le décès du Cheikh Mohammed al-Madani à Soussa (Tunisie), le jeudi 14 mai 1959 , la Voie Madaniyya observait l'absence d'un maître succésseur, la providence avait désigné Cheikh Ismaïl al-Hadifi comme le nouveau maître, la plupart des fûqaras le reconnurent, mais un certain nombre d'autres fûqaras le menacèrent, les menaces se sont avérées sérieuses, Cheikh Ismaïl al-Hadifi fit le serment de ne point guider jusqu'à ce qu'aucune 'Imara ne soit célébrée sur tout le territoire Tunisien, celà dura trois ans. Il reçut ensuite la visite dans ses visions, successivement du Cheikh Mohammed al-Madani, du Cheikh Ahmed al-Alawi et du Prophète Mohammed (Prière & salutation sur lui) l'incitèrent a prendre la voie en main, c'est alors qu'il prit la direction de la voie en 1962, trois ans après le décès de son maître.
Sidi Cheikh Ismail al-Hadifi (QS) est décédé suite à un accident de voiture en Tunisie en 1994 à l'âge de 78 ans, (qu'Allah lui fasse miséricorde et lui accorde ses bienfaits et ses faveurs).
Entretien recueilli par Menawwar al-Madani fils de Cheikh Mohammed al-Madani.
Traduction : Derwish al-Alawi, les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawî.
LA PRIÈRE PARFAITE
De Sidi Ismail al-Hadifi, que Dieu soit satisfait de lui
Seigneur, prie Tes plus parfaites prières sur notre Maître Mohammed et adresse-lui Ton salut intégral: océan de la générosité, trésor de l’existence et axe de la vision contemplative, et l’homme, source de l’existence et secret agissant dans l’ensemble de l’existence selon le nombre des théophanies de Dieu dans l’existence.
Une prière, par elle: nous ouvre, dans le domaine de la connaissance, toutes les portes; supprime de nos cœurs tous les voiles; nous facilite en Toi le voyage; arrache de nos cœurs les racines de l’altérité jusqu’à ce qu’il ne demeure auprès de nous dans l’existence que Ton Être et dans la vision contemplative que Ta contemplation; nous élève les degrés et nous rend les moments agréables; nous donne le bonheur dans cette vie et après la mort; nous guide le cœur et fait abondé sur lui la science de l’invisible afin qu’il augmente en certitude, en fermeté et en affermissement; nous revêt d’une immense parure de réussite afin d’agir selon Ta loi sacrée, et de la plus noble robe d’honneur de la lumière de Ton éclat le plus saint; et nous couronne de la couronne de Ton amour sublime et de la constance du désir vers Ta présence suprême, jusqu’à ce que nous méritions de Ta part, dans les deux demeures, de la générosité et de la mort dans la foi intégrale ainsi que la bonne fin sans dommage préjudiciable ni séduction égarante.
Et (prie) sur sa famille, ses compagnons et ses suivants en excellence jusqu’au Jour de la Rétribution. Et la louange est à Dieu, Seigneur des Mondes!
LE MIROIR DES INVOCANTS
Dans la conversation intime avec le Seigneur des Mondes
De Sidi Ismail al-Hadifi, que Dieu soit satisfait de lui
Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Mon Dieu, m’ont submergé les flots de l’océan de Ta générosité abondante, lesquels n’ont pas de fin. Et garde-moi en eux afin de ne pas sortir de leurs limites.
Et maintiens pour moi leurs largesses afin, par Ton assistance, de T’en remercier; et je les vois, de Toi vers Toi, et je suis en elles un prêcheur, par Toi vers Toi, car Ta miséricorde m’a emmené vers Toi et Ta grâce m’a témoigné de Toi. Or le Généreux, lorsqu’Il donne, le fait avec largesse, et Il a soulevé le voile des immenses signes de Sa générosité. Et comment pourrait-il en être autrement, alors que Tu es le plus Généreux des Généreux?
Mon Dieu, que pourrais-je demander, alors que c’est par Toi que ma langue parle? Et quelle chose pourrais-je désirer, alors qu’entre Tes mains se trouve le toupet de mon cœur? Et libère, Seigneur, ma langue par la parole juste; et guide mon cœur vers ce qui lui garantira l’accroissement dans le bien de Ta contemplation et l’intimité avec Toi. «Seigneur, ouvre-moi ma poitrine, et facilite ma mission et dénoue un nœud en ma langue, afin qu’ils comprennent mes paroles, et assigne-moi (de Toi) un assistant» (XX, 25-29) qui m’aide à Ton égard et m’éduque entre Tes mains, Ô le plus Miséricordieux des Miséricordieux.
Mon Dieu, Tu es l’Unique, l’Un, celui Transcendant sans associé ni semblable. Tu T’es fait connaître par Toi-même à Toi-même et Tu as donné du plaisir, par le délice de Ton intimité, à celui que Tu as rapproché; et Tu as fait contempler Ta sainteté unitive à celui que Tu as aimé. Et noie-moi, Ô l’Intérieur, dans l’intérieur des océans de Ton Essence unitive. Et abreuve-moi des bassins des signes des mondes de l’océan de Ta lumière suprême et du trésor de Ton secret protégé, jusqu’à ce qu’il ne reste plus la voie pour l’altérité dans mon cœur. Et abreuve-moi du nectar cacheté, du vin délectable de Ta contemplation de Salsabil (fleuve paradisiaque). Et fais-moi sortir, Ô l’Extérieur, par Toi pour les mondes des manifestations que Tu as voilé en eux-mêmes à celui qui stationne en eux avec son individualité. Et Tu as manifesté clairement leurs signes à celui dont le plus grand souci est de se connaître lui-même et de savourer le délice de son intimité (avec Toi). Et réalise-moi, Ô le Réel, par la réalité de Tes Noms et Attributs jusqu’à ce que je sois paré de la robe (d’honneur) de la présence avec Toi dans l’ensemble de Tes théophanies. «Ô mon Seigneur, fais que j’entre par une porte de vérité et que je sorte par une sortie de vérité; et accorde-moi de Ta part un pouvoir bénéficiant de Ton secours» (XVII, 80).
Mon Dieu, certes la perfection du connaissant n’est que le commencement de la perfection, et l’arrivée vers la limite de Ton bienfait est un degré qu’on ne peut obtenir. Et je suis incapable de savoir ce qui m’est utile ou préjudiciable des nourritures des «tables servies» des bienfaits. «Tu sais ce qu’il y a en moi, et je ne sais pas ce qu’il y a en Toi. Tu es, en vérité, le Grand Connaisseur de tout ce qui est inconnu» (V, 1 1 6). Et fais-moi don, ô le Grand Donateur, d’une immense parure dont Tu as revêtu les gens de filiation divine, pure, parmi les prédécesseurs, (d’un don venant) de l’océan de Ta suprême bienfaisance. Et sois, Seigneur, mon ouïe, ma vision, ma main et mon pied, devient ma parole et exauce mes demandes, car certes Tu es Puissant sur toutes choses.
Mon Dieu, certes le début de l’échec (cessation du soutien) est l’insouciance et Ta désobéissance est le germe de la maladie. Et protège-moi de tout ce qui me détourne et m’éloigne de Toi; et fais-moi cheminer sur la voie de Ta loi la plus droite. Et revêts-moi d’une suprême parure de Ta lumière précieuse et suprême. Et consolide-moi dans les couleurs des théophanies des Noms et des Attributs jusqu’à ce que je ne voie que l’essence de l’essence; et fais-moi y disparaître, par Toi, à elle-même. Et assiste-moi au moyen de la conservation, de la préservation, de l’assistance et de l’affermissement, et c’est Toi qui prends en charge les vertueux, Ô Seigneur des Mondes.
Mon Dieu, c’est Toi qui tient par le toupet des cœurs leur commandement, et entre Tes mains sont leurs rênes. Et augmente la fortune de mon cœur de Ton amour sincère dépourvu d’imperfections (défectueuses), jusqu’à ce qu’il n’y ait de bien-être que dans Tes manifestations sur lui et que Tu te fasses connaître à lui. Et mets, Seigneur, sa demeure dans les pavillons de la splendeur de l’intimité et du plaisir avec Toi, par le délice de la contemplation de Ta grandeur. Et abreuve-le de la source des signes des douces connaissances divines, puis de nouveau, jusqu’à ce qu’il devienne une source débordante de toute espèce de sagesse et de sorte de savoir, Ô le Puissant, Ô le Grand Donateur.
Mon Dieu, combien je T’ai désobéi et Tu m’as couvert, et combien j’ai fauté et Tu m’as pardonné. Tu as recouvert du manteau de Ton voile mes défauts et Tu as effacé de la main de pardon de Ta miséricorde mes péchés. Et Tu m’as soulagé, par l’immense bienveillance de Tes bienfaits, de mes affaires graves. Et quel Seigneur excellent Tu es! Tu pardonnes les fautes, Tu couvres les défauts et Tu soulages des afflictions. Et aie pitié, Seigneur, de ma faiblesse et guéris ma maladie, et fais durer sur moi le bienfait des pardons dans ce monde et dans l’au-delà. Tu es certes Puissant sur ce que Tu veux.
Mon Dieu, Tu es mon secours, en Toi je m’en remets et en Toi est mon refuge. Et Tu es ma protection, et Tu es l’abri et l’espoir pour toutes personnes nécessiteuses, et de Toi je tire ma protection. Et perpétue, Mon Dieu, sur Ton serviteur faible et démuni la noblesse de Ta bienfaisance. Et réponds à son appel lorsqu’il T’appelle et exauce son invocation lorsqu’il T’invoque, par l’accomplissement de la promesse de Ta parole de vérité et Ton discours de sincérité. «Et votre Seigneur a dit: invoquez-Moi et Je vous exaucerai» (XL, 60). «Secours-moi, Ô Toi le Secours de ceux qui demandent le secours» (3 fois). «Et sauve-moi, Ô Toi qui fait miséricorde aux misérables» (3 fois). Et protège-moi de la ruse des rusés, de l’agression des injustes et du piège des démons. Et héberge-moi dans les pavillons de la forteresse de Ton bienfait caché comme l’exige Ta générosité, jusqu’à ne plus sentir au besoin l’amertume du décret. Et rends-moi satisfait, Ô Seigneur, de ce que Tu m’as prescrit de toute éternité; et augmente ma part de patience dans le déroulement des destinées. Et à Toi est l’ordre, et le bien est entre Tes mains, certes Tu es Puissant sur ce que Tu veux.
Et prie, Seigneur, sur l’origine de la manifestation universelle; la poignée de Ta lumière éternelle par laquelle je T’ai connu et ai été guidé vers Toi. (Et prie) en quantité selon ce qu’exige la sagesse (relative) à la mobilité des électrons d’atomes dans les deux domaines de manifestation, de beauté et de majesté, depuis le commencement jusqu’à ce qui n’a pas de fin dans Ta science. (Et prie) sur la famille et les compagnons, étendards de la guidance et étoiles de la direction. Et sois satisfait, Seigneur, de tous ceux qui les suivent et de ceux qui marchent sur leurs traces jusqu’au Jour de la Rétribution; surtout la couronne des fidèles et la lumière des dévots, notre porte vers Toi et notre intercesseur entre Tes mains: celui qui a en sa possession le pouvoir des signes de Tes connaissances divines et de Tes secrets seigneuriaux; celui à qui Tu as fait le don de siéger sur le trône de la succession mohammadienne, notre Maître Mohammad al-Madani. Et perpétue, Seigneur, sa dignité et donne-lui avec profusion sa récompense, et sois, Seigneur, pour nous et pour lui comme Tu as été pour notre Envoyé le plus noble et notre Prophète le plus glorifié des glorifiés.
Dieu prie sur lui et le salue, et sa famille, ses compagnons et tous ceux qui suivent ses traces et avancent selon son modèle parmi les affiliés à la «Confrérie Madaniya», et l’ensemble des individus de la communauté mohammadienne jusqu’au Jour de la Rétribution. Et la louange est à Dieu, Seigneur des Mondes!
Diwan du Cheikh Ismaïl al-Hadifi al-Madani« Qu’Allah sanctifie son esprit »
Traduction : Derwish al-Alawi
Index :
1. Qasîda n°1 : Je désire ma stabilité
(Abghi tabathi)
2. Qasîda n°2 : Avec ta grande ferveur, j’ai obtenu ce qui Est souhaitable
(bi himatuka al-‘alya- ou niltou al-mouamala)
3. Qasîda n°3 : Ô mon guide et mon épargne dans chaque agitation
(imami wa dukhri fi kouli moulimatine)
4. Qasîda n°4 : Mon stationnement devant la porte de la faveur est le plus riche des moyens
(wouqoufi bibabil fadhli aghna wassilatine)
Qasîda n°1 : Je désire ma stabilité
(Abghi tabathi)
(Abghi tabathi)
2. Qasîda n°2 : Avec ta grande ferveur, j’ai obtenu ce qui Est souhaitable
(bi himatuka al-‘alya- ou niltou al-mouamala)
3. Qasîda n°3 : Ô mon guide et mon épargne dans chaque agitation
(imami wa dukhri fi kouli moulimatine)
4. Qasîda n°4 : Mon stationnement devant la porte de la faveur est le plus riche des moyens
(wouqoufi bibabil fadhli aghna wassilatine)
Qasîda n°1 : Je désire ma stabilité
(Abghi tabathi)
Je désire ma stabilité
Dans la vision de l’océan de l’Essence
Je profite de mon temps
Dans la contemplation de l’Essence à l’illustre clarté
Par vous est ma présence
Avec la beauté de la lumière des lumières
Mon succès et ma joie
Mon retour à la source de la connaissance
J’étais éperdu par l’Essence
Depuis qu’étaient mon essence et mes attributs
Mes temps sont devenus agréables
De leurs manifestations sur moi
Ma parole est résolument stable
Autrui n’est rien que pure illusion
Chaque exemple est mon domaine
L’Essence Suprême
Le paradis de mon amour
Réussir la jonction et la proximité
La réjouissance de mon cœur
La lumière de la Présence de l’Unicité (Ahadiyya)
Mon amour m’a appelé
Et par sa jonction m’a désiré
Sans s’attarder m’a anéanti
En Lui en élévation
Mon parcours a pris de la souplesse
Grâce à Ses dons immenses
A ensuite abreuvé ma conscience
Sur moi est apparut une boisson d’ivresse
A appelé mon cœur
L’a abreuvé du vin de l’approche
Mes vœux acquis
Dans la beauté du Monisme (Wahidiyya)
Sa remémoration fait rapprocher
Et des univers fait anéantir
À Allah je fais allusion
Attache-toi en Lui, tu t’élèveras très haut
Ô ! Seigneur des serviteurs !
Tu Es mon but et mon aspiration
Le jour de la proximité
Je t’en supplie Sois satisfait de moi
Ma joie a d’avantage augmenté
Depuis que j’étais ivre et conscient
Mes chagrins se sont dissipés
Par les lumières sanctifiées
Mon remède et ma requête
Ainsi que mon extase, est que mon cœur soit purifié
Augmente-moi d’avantage en proximité
Et pardonne-moi pour chaque faute
Mon opinion sur Toi est sublime
Et Toi, Tu Es le Seigneur Majestueux
Tu Es le Garant
Sois donc pour moi, ô mon Dieu, un Allié
Combien même d’humiliés
Ont obtenu l’honneur par l’abondance de la grande faveur
Sans pareil, Inégalable
Vous leur avez succombé en dons
Je ne vis plus de malheur
Depuis que mon nuage assombri a laissé place à mon œil intérieur
Il n’y a nullement d’où
Que les Lumières de l’Essence
Fais que je maîtrise mes états
Et fais-moi don de tous mes vœux
Simultanément
Abreuve-moi d’un vin pur
La lumière de la beauté
S’est manifestée sans description
Dans tous les états
Par les apparences des univers
Ma boisson s’est purifiée
J’ai savouré la parole
« Le mont » Thûr par son excellence
Est apparut en moi en toute certitude
Ma parole est éclairée
À celui qui saisi mon poème
Son océan est engloutissant
Débordant de moi, sur moi
Sur Lui repose mon texte
J’espère qu’Il complétera mes lacunes
Sans consultation
J’atteindrai le degré suprême
Autre que Lui est nul
Ce que tu vois, sans Lui est désœuvré
Il n’y a en vérité de Vrai
Que la Lumière de la divinité
Si tu as vraiment cherché
Tu trouveras le haut et le bas
Des Lumières en part entière
Qui ont débordé de la source de la connaissance
Tel a voulu régner l’Attribut
Il se manifesta en multitudes et en diverses manières
Un sujet dominant
Manifesté en vous et en moi
Son illustre clarté est apparue
Des univers devenus fantômes
En vérité, Sa parole haute et forte
Formulait le Monothéisme (Wahdaniyya)
Que ce soit en orient ou en occident
Il s’Est manifesté en abondance et proximité
Le soleil et le pôle
La lumière de l’Essence Ahmadienne (Ahmadiyya)
Il n’y a seulement
Que la lumière de l’Élu élevé
Plutôt toute manifestation
Est de la poignée de lumière
Et le trône suprême
Et sa chaise bien ordonnée
Plutôt tous les mondes
Sont de la lumière du plus pur des humains
Non seulement, Il se manifesta
Sa lumière, Exalté soit-Il
À toute manifestation
La lumière du Monisme (Wahidiyya) a débordé
Ô mon Seigneur, adresse Tes prières
Ainsi que Ton salut sans en délaisser
Sur le sublime
La poignée pure de lumière
Et Sois complètement Satisfait
Des compagnons illustres
Une communauté généreuse
Avec la descendance du plus pur des humains
Enfin, en conclusion
Le prophète Tuhâmi me vint en présence
Je vois ma station
Entre mes seigneurs les soufis
Qasîda n°2 : Avec ta grande ferveur, j’ai obtenu ce qui Est souhaitable
(bi himatuka al-‘alya- ou niltou al-mouamala)
Avec ta grande ferveur, j’ai obtenu ce qui Est souhaitable
J’ai abreuvé de la tasse de l’amour un vin éclairci
Certes, celui qui abreuve de ta main une gorgée
Sera éperdu loin des univers, libre et choyé
Oui, celui que tu abreuves par la tasse une petite gorgée
S’absente complètement des univers et s’introduit
Certes, c’est un vin qui a, sans aucun doute, vivifié
Mon cœur, sans alcool, une boisson licite
Par ta grande faveur on a acquis la faveur, l’honneur et la grandeur
Et nous devînmes membres de l’élite de l’amour, la proximité et la dépuration
Je te prie de me préserver lors de mon état d’ivresse et de conscience
De l’égarement et de l'athéisme pour que je ne sois point abandonné
Et je te prie de préserver le cœur de toute rupture
Pour qu’il reste en permanence par les lumières accompli
Et je te prie de triompher sur tes ennemis, ô mon seigneur
Pour que la voix de la religion soit entendue par les masses
N’est ce pas celui qui se refuge à la porte de tes grandes faveurs
Acquiert ce qu’il désire en célérité pressante ?
Ö celui qui aspire au Seigneur, voici mon conseil
Pour toi, la porte de Dieu est apparue
Attache-toi à mon maître al-Madani, notre guide
Pour que tu t’abreuves de la boisson de l’élite dont il est son abreuvoir
Et délectes-le, il est le secours et l’axe que
La meule de la connaissance a tourné et presse donc le pas
Tu acquiers ce que tu espères et désires et souhaites
Tu t’incorpores dans le parti du Seigneur pour que tu sois accepté
Si tu es sincère, sérieux et as le désir
C’est par al-Madani que tu t’abreuveras d‘un nectar éclairci
Mon Dieu, par l’autorité prestigieuse du « Choisi » (Mokhtâr) et par sa descendance
Et par les compagnons, les gens de faveurs, du sérieux et de la suprématie
Fais acquérir à notre maître et à l’ensemble de l’assistance
Tous ce qu’on souhaite de Toi accompli
Et ne prives pas celui qui devant la porte, est debout
Qui demande l’irrigation du nuage de la grande faveur, abreuve-le en célérité
Ton serviteur Ismaïl qui est venu en Te suppliant
D’acquérir la grande faveur de sa part par bonne faveur
De ce qui est désiré du flux de Ta générosité, ô mon Seigneur
Fais durer sa proximité, nous espérant en Toi toutes grâces
Et conclues pour nous et pour l’ensemble des musulmans
Une bonne conclusion de la part du Seigneur Satisfait
Et les prières odoriférantes de Dieu au début et au retour
Sur celui qui est venu en envoyé aux deux univers
Ainsi que sa descendance et les compagnons avec tous les prédécesseurs
Et une paix odoriférante de Toi par bonne faveur
Qasîda n°3 : Ô mon guide et mon épargne dans chaque agitation
(imami wa dukhri fi kouli moulimatine)
Ô mon guide et mon épargne dans chaque agitation
Et ma disposition dans ce bas monde et celui de l’au-delà
Je t’ai supplié de me préserver dans les deux demeures
Et je cherche refuge en vous quand mon devoir d’obéissance fléchit
Et j’ai tant de désirs ardents que je n’ai point divulgués
Et tu es mon guérisseur qui sait ce qui est caché
Et tu es celui qui élève en dignité celui qui est digne
Et tu soulèves en dignité par un regard celui qui est rabaissé
Et tu es celui qui fait rapprocher, sans fierté, celui qui vint
À ta porte demandant le meilleur des présents
Il acquiert par la pure grande faveur tout ce qu’il espère
Rapidement, sans lui faire de reproches de ce qu’il lui fut accordé
Et tu es le guide du temps, tu es son espoir
Et tu es celui qui abreuve les tasses du vin étourdissant
Certes, tu es la porte du Seigneur, tu es son allié et celui qui vient à vous
Sera chanceux d’obtenir une jonction en un court moment
Et ce sont de vos semblables qui s’élèvent au dessus de tout l’univers
Par l’héritage de l’envoyé de Dieu, le meilleur des humains
Et béni soit-il le rang que tu as obtenu
Par la grande faveur de Dieu en Son antérieure Bienveillance
Vraiment, tu as obtenu toutes les perfections
Et tu étais pour le meilleur des prophètes, le meilleur des successeurs
Tu t’es tenu résolument debout devant la porte de Dieu
Tu es donc pour les gens avancés, la porte du bonheur
Et si les ignorants nient ce que vous avez apporté
Le blâme des imparfaits met en valeur la Sainte Présence
Félicitation ô mon cœur pour les honneurs et les grâces
Tu as obtenu ce que tu espérais en très peu de temps
Al-Madani t’a abreuvé en public du vin d’amour
Et t’as fais gagné l’approche de Dieu en un clin d’œil
Et tu t’es absenté loin des univers, dans la Présence de la Beauté
Et tu t’es engagé dans les océans d’honneurs de tout part
Et ton amour de Dieu t’a anéanti du monde d’autrui
Et t’as laissé dans la permanence par le Bien-aimé à chaque heure
T’as vêtu des lumières une très grande parure
Et t’as couronné par le Bien-aimé une couronne de la plus grande dignité
Et a ajouté à Son couronnement la douceur de Sa Parole
Et a brodé la lumière de la jonction par Son amour réciproque
J'ai gagné dans le paradis de la satisfaction le siège de la sincérité
Et j’ai obtenu du Miséricordieux un grand et digne grade
Et tu es resté dans le paradis de la connaissance par Sa grande faveur
Et tu as acquis les secrets des sciences cachées
Et tu as vu la lumière du Véridique dans chaque existence
Et les univers étaient pour toi une parfaite monture
Tu as su par eux Ses Noms et Ses Attributs
Et que par eux, Ses lumières se manifestèrent
Et ceci est pour nous une station de séparation et d’éveil
Dés lors que tu vois la création en l’Unique par un seul regard
Et si par les lumières tu t’es absenté d’autrui
Et que l’œil du cœur ne perçoit point les créatures
Cela donc est la station du rassemblement, de l’ivresse et de la grâce
Et ceci pour l’élite est le noyau du vin pur
Et tes grâces rendues en remerciements sont la loi dans la séparation
Et résous-toi par une parole ; la Beauté de l’Essence est en chaque atome
Et que toutes les créatures entières
En vérité, ont jailli de la lumière du meilleur de la création
Et adresses, ô Seigneur du Trône, Tes prières en permanence ainsi que Ta paix
Sur la source des secrets, le jaillissement de la Vérité
Et répands Ta satisfaction sur toute la descendance et les compagnons
Avec l’élite, la communauté de Dieu dans tous les cas
Et ton serviteur Ismaïl espère Ta satisfaction et la stabilité
Et la bonne conclusion lors de la mort
Concrétises-lui ainsi que tous les musulmans
Toutes les bonnes intentions de chaque heure
Qasîda n°4 : Mon stationnement devant la porte de la faveur est le plus aisé des moyens
(wouqoufi bibabil fadhli aghna wassilatine)
Mon stationnement devant la porte de la faveur est le plus aisé des moyens
D’arriver à Dieu, car c’est par la faveur que les générosités sont attribuées
Et mon incapacité de ruser est une grande ruse pour Dieu
Car c’est vers Lui que se dirigent les ossements
N’importe quel serviteur n’a obtenu les dons de vos faveurs
Ni même un atome que si la grande faveur a gratifié
Me voila donc debout, ô mon Seigneur, en Te suppliant
T’obtenir la grande faveur, fais-moi grâce de Ta générosité
De ce que j’espère du flux de votre générosité, ô mon Seigneur
La faveur est immense et les dons sont plus généreux
N’est ce pas celui qui se refuge à la porte de votre faveur
Obtiendra ce qu’il espère de Vous et plus encore ?
Mon Rétablissement est proche si Vous me l’accordiez par générosité
Sinon les prescriptions des remèdes sont nombreuses
Soyez Généreux pour mon Rétablissement, ô le Guérisseur du corps et de l’âme
Pour que le corps s’anime et le cœur se sacralise
Ainsi il est devenu un amoureux, désireux, prosterné, assoiffé
En permanence à Celui, qui est pour lui Suprême
Et est devenu dans l’océan des gratifications contemplant
Ta beauté en elles, car par Toi, la faveur s’impose en croissance
Quel réussite pour moi si Tu aurais dis : « approches-toi de Moi et n’aie crainte »
Comme l’as obtenu de Toi l’interlocuteur (Moïse)
Et Tu t’adressais à mon esprit en disant : « retourne
À l’accès des trésors du secret parmi ceux qui savourent »
Et Tu t’adressais à mon esprit en disant : « rentre
Dans les jardins éternels supérieurs parmi ceux qui se régalent »
Et Tu m’appelais dans mon intime secret et notoirement en disant :
« Viens, approches-toi de Moi, tu es en Notre Présence gratifié »
Et adresses, ô Seigneur du Trône, Tes prières en permanence ainsi que Ta paix
Sur la source des secrets, « Tâha » le gratifié
Et sa descendance et les compagnons avec chaque suiveur
Des significations des faveurs, Tu Es le Finisseur
Commentaires
Enregistrer un commentaire