Lettre de Taïb ben Bouâmama au Cheikh al-Alawî - 1927

Lettre adressée en 1927 par Cheikh Taïb ben Bouâmama au Cheikh al-Alawî, dans laquelle il lui renouvelle son attachement Il lui relate les difficultés matérielles qu'il traverse et sollicite l’autorisation de se rendre aux Lieux Saints pour y accomplir le Pèlerinage. Il lui pose également des questions relatives à la Tarîqa Tijaniyya.


Louange à Dieu, et Dieu seul, et que la prière soit sur le prophète Muhammad et sur sa descendance

Notre maitre le professeur, le bien-aimé par le bonheur, auréolé par les couronnes de la gloire et la régence.

Mon seigneur ; le Cheikh (Ahmed ben) Mustapha al-Alawî de Mostaganem.

Sur vous la paix totale, en nombre de ce qui prit forme dans l'univers, et la miséricorde et la bénédiction de Dieu de même.

Ainsi est-il mon seigneur, j'embrasse l'endroit où vos pas ont laissé trace, et (acceptez) le renouvellement du pacte et de votre compagnie, avec toute sincérité et amour et bonne foi, pour la sainte face de Dieu, sans qu'aucune autre intention qui puisse entraver (cela), par la protection et la force de Dieu et non pas par ma protection ni par ma force. Lui demandant le Tout-Puissant, avec votre bénédiction ; de nous prendre par nos mains et nous diriger vers les choses qu'Il aime et agrée.

Pardonnez nous pour l'absence de correspondances avec vous, les raisons sont ; notre intense travail pour gagner notre pain, avec beaucoup de défis et d'efforts à cause de la sécheresse de cette année, par la volonté du Divin dans son royaume. Ce qui nous a causé, et de nombreux de ses créatures, des dettes tellement lourdes, que la quasi-totalité de nos

biens ont failli disparaitre. Nous sommes toujours dans cette situation. Nous avons accepté Son jugement. Je vous demande de prier pour le bien de la religion et pour ce bas-monde, qui ce dernier, est la monture du croyant ; et puisque chaque être doit travailler pour subvenir à ses besoins.

Il m'est donc (utile) de vous demander (quelques réponses) à ce que nous avons constaté à travers la Tarîqa Tijaniya. En effet, nous avons observé, que premièrement ; ils interdisent la visite des saints-alliés de Dieu dans leur ensemble. Deuxièmement ; leur affirmation que leur maître Cheikh Tidjani, que Dieu le bénisse, est le dernier et le sceau des saints-alliés de Dieu. Troisièmement, ils posent devant eux un tissu par terre pour que le Messager d'Allah, que la prière et la paix soient sur lui, et leur cheikh s'assoient dessus. Ensuite il y a d'autres choses dans leur conviction, dont il serait long de les citer. Mon intention est de me satisfaire du peu de ces questions. Ont-ils donc raison de ce qu'ils avancent ? Et quel est le vrai et le faut ? Et quelle est leur véritable nature ? Car notre religion Mohammedienne nous recommande de nous rassembler et n'a jamais interdit la visite, au contraire, elle nous la recommande.

(Sachez) que nous portons la bannière des louanges et des grâces au Tout-Puissant qui nous a comblé par votre personne dans cette époque corrompue, et fait (de vous) un pilier pour notre religion, ainsi qu'un rempart pour notre nation. Dieu soit loué, d'une louange permanente ainsi que la grâce Lui soit rendue éternellement.

J’ai lu dernièrement dans un Journal algérien, un article de certains de nos frères en réponse à celui qui a dépassé ses limites en méprisant le statut des saints-alliés de Dieu et proférait des insultes à leur égard. Ma joie fut grande et a d'avantage pris du plaisir (en lisant cette réponse), pour mes frères en Dieu, le Vivant, je le sollicite de les renforcer en connaissance, en piété et en orientation.

Ainsi est-il, ma chance dans la réussite n'est approuvée que par Dieu, en Lui, je remets ma confiance. Toutefois, ne m'oubliez pas dans vos invocations, même si j'étais impuissant et emploie peu d'effort (spirituel). Je vous demande également de prier pour la facilitation de l'autorisation à se rendre à la Maison sacrée de Dieu ( la Mecque), car, à cause de mes péchés, les moyens sont inexistants, et les choses de la vie deviennent difficiles d'accès à cause des péchés. Je sollicite vos prières pour que les portes s'ouvrent.

Je ne manquerai pas de réitérer mes salutations à tous les gens de votre ville, sa terre et ce qu'elle contient de beau et de laid ainsi que ses pierres et autres... car vous me manquez beaucoup.

Et par l'amour que j'ai pour vous dans son intégralité pour la vie, mille et mille paix.

Vendredi 17 Rajab en l'an 1345 / 21 Janvier 1927
 
Taïb Ben Bû 'Amâma, 
Douceur (sollicitée de Dieu )

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