Récits - Cheikh Alawi et Abderrahmane Shaghouri

Le Cheikh Abderrahmane  Shaghouri a pris la voie Shadhiliya du Cheikh Mohammed Hashimi, le représentant à Damas du Cheikh Ahmed Alawi de Mostaganem en Algérie.
 
Il se rappelait de sa réunion avec le Cheikh Alawi en 1930 lors de la visite de celui-ci à Damas après avoir accompli le pèlerinage (hajj). Le Cheikh Alawi s'était reposé dans la mosquée "Shamiyya" après le coucher du soleil afin de faire un prêche (mudhâkara).
 
Le jeune Abderrahmane  a remarqué que le Cheikh Alawi portait des chaussettes de fabrication françaises, pas locale (façon plat tournée). Il s'est dit (ou a dit a son voisin) : regarde ses chaussettes, cet homme est censé être un Cheikh authentique ? 

Lorsque le Cheikh Alawi commença à parler de l'aphorisme de Ibn ‘Attâ Allah : "N'abandonne pas le rappel de Dieu (dikr) si tu constate que tu est négligent et que la présence de ton cœur fait défaut. Car la négligence du dikr est pire qu'une négligence dans le dikr. Il se peut que Dieu t'élève d'un dikr fait avec négligence à un autre fait avec présence, et de celui-ci à un autre où tu Lui deviens présent, et encore de celui-ci à un autre où tu seras absent à tout ce qui n'est pas l'objet de ton dhikr - et cela n'est nullement difficile pour Allah [Coran 14:20]". 

Quant à son commentaire c’était autre chose, un commentaire qui hisse les esprits.

Lorsqu'il eut fini, la prière de tombée de la nuit (`isha) est venue, Abderrahmane se dit alors (ou dit à son voisin) : "ce Cheikh peut porter n'importe quel genre de chaussettes qu’il aimerait."

Lumière sur lumière à Damas par Nuh Ha Mim KELLER

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