Un Appel à la Fraternisation - La Gazette de Mostaganem du 27/10/1929

Le 17 septembre dernier (1929) se tenait à la Grande Mosquée d'Alger, le Congrès annuel de la Confrérie des Alaouites. La réunion de cette Assemblée en un tel lieu était due à la bienveillance tutélaire du Gouvernement de la République et à la sollicitude de M. le Gouverneur Généra Bordes.

M. Bensmaïne Ahmed, négociant, membre de la Chambre de Commerce de Mostaganem, propriétaire des marques de Thé : « Mafatih El Kheir, L'astre de la joie et le Palmier», membre et haut dignitaire de la Confrérie, alors de passage à Alger pour la propagande de ses produits, eut le plaisir d'assister à ce congrès.

En quelques mots aimables M. Bensmaïne dit à ses coreligionnaires sa joie de se trouver parmi eux pour cette manifestation. Après échange de congratulations, il prononça un petit discours que nous nous plaisons à reproduire pour remercier le Gouvernement de la République Française, M. le Gouverneur Général Bordes et la Cultuelle Musulmane de l'organisation du Congrès allaouite à la Grande Mosquée d'Alger.

M. Bensmaïne fait connaître la naissance de la grande Confrérie des Allaouites, fondée par le Cheikh vénéré El-Bouzidi dont les grandes traditions religieuses et philosophiques furent suivies par son héritier spirituel le Cheikh Benalioua, ici présent.

Prié par le Cheikh de souhaiter la bienvenue à l'assistance, il s'exprima en ces termes :

« Au nom du Cheikh Benalioua, chef suprême de cette confrérie, au nom de ses nombreux adeptes et en son nom personnel, nous remercions publiquement et avec un sentiment de sincère gratitude le Gouvernement de la République Française, son digne représentant, M. le Gouverneur Bordes ainsi que ses collaborateurs d'avoir permis la réunion de nos congressistes en nous offrant l'hospitalité dans la Grande Mosquée de la capitale. Nous reconnaissons la bonté et le libéralisme avec lequel notre mère patrie, la France, permet à toutes les confessions d'exprimer librement et sans heurts leurs croyances ».

« Nous remercions profondément la Cultuelle et son éminent président M. le Grand Mufti, qui avec le concours de l'administration facilita largement notre tâche ».

« Nous remercions également les membres de la Presse et notamment M. Bentounès Adda, directeur du journal « El Balagh El Djazairi », ainsi que M. le Mufti de la Grande Mosquée d'Alger, M. le Mufti de Médéa, M. le Mufti de Blida, ainsi que toutes les personnes amies et les congressistes qui ont bien voulu nous honorer de leur présence ».

Dans une péroraison émouvante, il termine ainsi :

« Je vais vous éclairer sur la doctrine religieuse de notre vénéré Cheikh ; depuis ma plus tendre jeunesse, j'ai connu en lui un homme très simple et profondément bon, enseignant à ses adeptes le bien, principe de toutes religions.

« Esprit cultivé et d'une grande érudition, il s'efforça par la persuasion à développer sa doctrine.

« Aujourd'hui notre confrérie compte parmi les plus importantes de l'Afrique Française.

« Laissez-moi, Messieurs, vous dire notre joie de vivre sous l'égide protectrice du drapeau tricolore, nous permettant de nous instruire et d'aller en avant du progrès dans notre Algérie,

« Travaillons ardemment à convaincre nos coreligionnaires de l'esprit d'équité et de bonté que nous a toujours manifesté notre patrie la France.

« Je souhaite à tous ceux qui sont venus nombreux honorer notre manifestation, bonheur et prospérité.

« Pour terminer, mes chers frères, je souhaite ardemment vous voir longtemps et toujours aussi nombreux à nos manifestations, et pour cela laissez-moi vous dire qu'il existe un élixir de longue vie dont vous êtes tous friands je crois, c'est le thé « Mafatih El Kheir ».

 

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