
Le Cheikh Alawî, à travers une question simple mais profonde, cherche à transmettre un message fondamental : l'importance de la fraternité spirituelle et de l'unité dans l'invocation de Dieu. Voici un développement de l'histoire et une synthèse de sa leçon de morale.
Un jour, le Cheikh Alawî se trouva assis avec ses disciples, dans une atmosphère de calme et de sérénité. Il leur posa une question particulièrement révélatrice, incitant chacun à réfléchir sur ses priorités spirituelles :
- "Si tu trouves les portes du Paradis ouvertes devant toi d’un côté, et celles de la fraternité des disciples ouvertes de l'autre côté, et que ces derniers invoquent Dieu, que choisirais-tu ? Entrer dans le Paradis ou t’asseoir avec les disciples ?".
Un des disciples, empli d’enthousiasme et de désir de proximité avec Dieu, répondit sans hésitation :
- "Je choisirai le Paradis !"
Mais le Cheikh, dans sa sagesse, répondit calmement :
- "Non. Moi, je choisirais de m'asseoir avec les disciples, car leur entreprise, leur acte de se rassembler pour invoquer Dieu, est le véritable jardin du Paradis."
Cette réponse du Cheikh nous éclaire sur la valeur du compagnonnage spirituel et de l'invocation collective. Bien que le Paradis soit la récompense ultime, le Cheikh souligne que l’essence même du paradis se trouve dans les moments partagés avec ceux qui cherchent à invoquer et honorer Dieu ensemble. L'invocation collective crée un lien spirituel profond, un jardin spirituel où la lumière divine réside. Le Hadith du Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) renforce cette idée. Lorsqu'on lui demanda ce qu'étaient les "jardins du Paradis", il répondit : "Ce sont ceux et celles qui invoquent Dieu." Cela montre que la recherche de Dieu dans la compagnie des croyants est une quête aussi précieuse que l'entrée au Paradis lui-même.
L'histoire nous invite à réfléchir sur nos priorités spirituelles. Alors que le Paradis est la destination ultime de tout croyant, le Cheikh Alawî nous enseigne qu’il existe des "jardins spirituels" déjà sur terre : ce sont les moments partagés avec ceux qui invoquent Dieu. Ces moments de fraternité et de prière collective sont des sources de bénédiction et de lumière spirituelle, aussi importantes que la récompense divine dans l’au-delà.
La leçon de cette histoire réside dans la compréhension que la vraie valeur spirituelle ne réside pas seulement dans la recherche du Paradis comme récompense individuelle, mais dans l'importance des liens humains dans le cadre spirituel. Les moments passés en communauté, à invoquer Dieu ensemble, sont autant de jardins du Paradis que l'on peut goûter dès ici-bas. Le véritable bonheur et la véritable proximité avec Dieu se trouvent dans la communion spirituelle, dans l’harmonie et la fraternité entre croyants. Ainsi, l’histoire nous enseigne que, pour un croyant, la recherche de Dieu ne se fait pas uniquement à travers la quête du Paradis, mais aussi à travers le partage, la solidarité et l’invocation collective qui nous rapprochent de la lumière divine.
Dans les jardins de l'âme, un Cheikh parlait,
Des portes du Paradis, il nous questionnait.
"Si, face à toi, l'ultime porte s'ouvre,
Et celle des disciples aussi se découvre,
Où ton cœur choisit-il de s’installer ?
Dans le jardin d’éternité ou en fraternité ?"
Le disciple, empli de désir sacré,
Répondit d’un souffle pur, exalté :
"Le Paradis, je choisis sans détour,
Pour y trouver l’amour et le secours."
Mais le Cheikh, dans sa sagesse infinie,
Répondit doucement, comme une mélodie :
"Non, mon fils, je choisis d'être près,
De ceux qui invoquent, de ceux qui prient en secret.
Car là réside un jardin divin,
Là où chaque souffle est un chemin.
Les cœurs unis chantent le nom de Dieu,
Et c’est là que se trouve le lieu précieux."
Là, dans la compagnie des âmes en prière,
Le Paradis se trouve, pur et clair.
Car ce monde, même dans sa simplicité,
Est empli de lumière et de beauté.
Dans les voix qui s’élèvent, dans les mains qui s’élancent,
Dieu se manifeste, dans une danse.
Ainsi, au-delà des portes dorées,
Les jardins du Paradis sont à portée,
Non pas dans un lieu éloigné et lointain,
Mais dans chaque souffle, chaque matin.
Dans la fraternité, dans la prière partagée,
L’âme trouve la paix, le cœur est guidé.
Inspiré du récit du Cheikh Būzīdī Bujrāfī, Maroc.
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