L'action puissante de Ben Alioua au Maghreb, (passage) - L'Afrique française, 01/1925

Depuis 1919 on a assisté à un véritable réveil de l'esprit religieux dans l'Afrique du Nord par exemple et notamment dans les régiments de tirailleurs. Qui est sinon l'agent, du moins le support de cette renaissance ? 

Or, les Derkaoua, si répandus dans toute la Berbérie (Maghreb), manifestent certains symptômes bien curieux de résurrection. Sidi Ahmed ben Mustapha ben Alioua., rompant avec les errements anciens, a fondé à Mostaganem une congrégation, les Alioua, à laquelle se sont ralliés de nombreux Derkaoua et Chadilyia du Rif, de Kabylie et de Tunisie. La tendance maîtresse vise, tout en conservant la plus stricte orthodoxie, non pas à moderniser les dogmes et les réalités de la foi, mais à leur donner « une présentation verbale applicable à la vie présente de la société musulmane. Sous l'action puissante de Ben Alioua se créent de nombreuses Zaouïa qui adoptent le Dikr rénové, à Alger où une imprimerie spéciale est en projet, à Bordj Bou Arreridj et, fait à noter en ce moment surtout, au Rif chez les Guelaïa.

Cette activité ne peut s'épanouir que si elle est aidée et l'on reste pensif sur l'origine de cette aide en songeant que l'Emir Khaled, qui a reçu l'initiation néo-Derkaoua Alloua, soutient de tout le prestige auquel il prétend la candidature au Khalifat du Senoussi déjà candidat d'Angora et de Moscou. Il y a là quelque chose de troublant ou de trop clair qu'appuient encore l'origine rifaine des Ghadilyia et des Derkaoua et les traditions Idrissides du fondateur de la Senoussia, Sidi Mohammed el Idrisi.


Passage d'un article dont le titre original est "l'importance mondiale et française de Djarboub", L'Afrique française, 01.1925

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