La liberté de publier est l'une des bénédictions de Dieu à la nation à travers son gouvernement. Cependant, si cette liberté est donné à celui qui donne de l'intérêt à cette grâce, et qui donne droit à toute chose, il en tirera un précieux avantage et pourra l’exploiter et jouir de ses fruits en très peu de temps, contrairement à d’autres moyens qui, même s’il aurait insisté longtemps, il n’aurait pas obtenu un résultat concret et aussi rapide. En revanche, si elle est donnée à celui qui n’a pas du tout d’estime pour cette grâce, il aurait raté une occasion d’atteindre ses objectifs dans les plus brefs délais, alors que d’autres moyens lui demandent un temps considérable, et cette bénédiction deviendrait alors une malédiction pour lui et sa malheureuse nation. Tout cela est à cause de son mauvais comportement qui peut être considéré comme un crime, car il a déconsidéré cette bénédiction qui aurait pu, grâce à elle, rattraper le retard, et promouvoir l’avenir, et il n'est pas nécessaire pour nous d'établir une preuve pour cela.
Cette presse qui est maintenant disponible au public, n’était elle pas une fin tant espérée par tous les patriotes, toutes tendances confondues ? Et chacun voyait en elle la concrétisation de ses aspirations en long et en large. Le guide (spirituel) considère la presse comme la plus grande et efficace méthode à diffuser ses enseignements, et pour l’homme politique un moyen majeur pour exprimer son droit de parole, et pour le commerçant une plateforme publicitaire pour promouvoir sa marchandise, et ainsi de suite…
Toute personne porte en la presse son espoir, consciente de son pouvoir d’agir, et donc, voici que les circonstances nous ont permis d’éditer des journaux pareillement aux autres. Mais… pourquoi nous autres, sommes aussi malheureux de ne pas savoir saisir cette précieuse occasion dans le but de nous rassembler. Est-ce que nous avons été créés pour agir contrairement aux autres nations ? Ou bien la nature des choses a choisi que nous soyons individualistes dans nos choix ? Ou est-ce notre livre sacré qui nous ordonne ce que nous faisons aujourd’hui, à trouver n’importe quelle raison pour provoquer la discorde et l’antipathie…? Non, par Dieu, la noble religion n’ordonne pas ceci, ni la tradition prophétique, mais c’est les passions qui envahissent les cœurs et les aveuglent.
Que les auteurs d’articles laissent de coté leurs conseils -qu’ils les utilisent d’ailleurs comme argument- car longtemps que les gens biaisés, dans le passé et aujourd'hui, utilisent le conseil comme prétexte dans le but de nuire et se réjouir ensuite du malheur porté aux autres. Le plus judicieux pour l’auteur était de manifester clairement sa volonté de nuire son adversaire pour qu’il soit plus sincère à travers la vérité et s’éloigner du faux argument à donner des conseils, bien que le conseil, ses gages ne sont nullement méconnus, et ses avantages infinis.
Quant à notre nation, qu’a-t-elle bénéficié de ce boucan qui est plus proche du scandale que du conseil, elle n’a pas fait plus que de se diviser davantage, et ce boucan a failli disperser le reste de l’élite intellectuelle. C'est ce que nous avons récolté malheureux que nous sommes de la liberté de la presse, alors que d'autres récoltent ce qui met à profit et les rassure d’un bon avenir.
Oh Seigneur, guide cette nation, car les objectifs malsains lui ont assombri les (bons) chemins, et la voici devenue un champ de bataille où chacun viole l’honneur de l’autre, et pas l’honneur seulement, ces objectifs malsains visent au-delà, non seulement elles ne négligent pas de violer l’honneur mais aussi de verser le sang, par n’importe quels moyens possibles d’après ce qu’il parait, et c’est l'honneur collectif qui est concerné.
Que nos écrivains soient très vigilants et qu’ils n’oublient pas qu’ils sont responsables de ce qu'ils écrivent et qu’ils rendront compte de leurs écrits. Il a été rapporté que l'Imam Ali (qu'Allah soit satisfait de lui), a dit : « la foi du serviteur ne sera parfaite que lorsque son cœur sera pur, et le cœur ne sera pur que lorsque la langue ne dira que la bonne parole ».
Source : Journal auteur algérien - La liberté de publication, n° 6 du 28/01/1927.
Pour lire le texte en arabe, cliquez sur ce lien.
Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi, Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi
Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi, Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi
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