Rappels oraux du Cheikh Alawi - la Loi (Charia), la voie (Tariqa), la vérité (Haqiqa)

Parmi les rappels oraux du Cheikh Alawi, cette conversation qui eut lieu à Fès lors du voyage du Cheikh Alawi au Maroc, dont l'accent est mis sur le cheminement vers la connaissance de Dieu, en commençant par la Loi juridique (Charia), puis la voie spirituelle (Tariqa), puis la vérité souveraine (Haqiqa) :


« Les étapes pour connaître Allah, le Très-Haut, sont au nombre de trois : La première est la Loi (Charia), c'est ce que Dieu a légiféré pour que Ses serviteurs se conforment à Ses commandements et évitent Ses interdictions : "Prenez ce que le Messager vous apporte; et ce qu'il vous interdit, abstenez-vous en" (Hachr : 7), et ses premiers degrés sont la croyance au monde invisible, et accomplir les obligations religieuses : comme le jeûne (sawm), le pèlerinage (hajj) et le devoir de l'aumône légale (zakat), car l'adoration est soit physique, soit financière, à savoir que le plus haut degré de l'adoration physique est la prière (salat), et le plus haut degré de l'adoration financière est l'aumône légale (zakat), et c’est pour cela que le prophète (§) a dit : "La prière (salat) est le pilier de la religion et l'aumône légale (zakat) est le pont de l'Islam".
 
Quant au fait de s’abstenir de ce qui est interdit, la prière (salat) joue un rôle important dans ce processus d’abstention "Certes, la prière (salat) éloigne de la turpitude et du blâmable" (Al-Ankabut : 45).

Quant à la voie spirituelle (Tariqa), qui est l'étape d'abandon des vices et se parer de meilleures vertus, en d'autres termes, s'appliquer aux commandements et aux interdictions une fois que les conditions de la conscience responsable (taklif) sont réunis, et connaitre sa propre âme avec ses vilains défauts qui y sont intégrées telles que la haine, la jalousie, la colère et l'arrogance.

Un des gnostiques a dit : L'être humain est accompagné dans sa création et sa composition par quatre impuretés, et donc quatre types d’attributs sont configurées en lui : le cas des félins, de la bestialité, du diabolique et du divin.

En termes d’attributs des félins, il adopte ceux de ces animaux, tels l’animosité, la haine et l’attaque violente envers ses semblables.

En termes de bestialité, il adopte les attributs des bêtes, tels la cupidité et l’avidité, et puisqu'il a en lui le souffle divin, il se peut qu’il prétende qu’il est Le Seigneur (Dieu) comme Pharaon l'a déjà fait, et il préfère l'arrogance et la tyrannie dans tous les domaines, comme il désire savoir toutes les sciences, de sorte qu'il se réjouit lorsqu'on l'attribue au savoir et triste lorsqu'on l'attribue à son contraire, en l’occurrence l’ignorance, qui d’ailleurs en est son origine.

Quant aux termes de diabolique, il adopte les actes des démons, comme adopter toutes les figures occultes du mal et d'atteinte ses objectifs par la ruse et la tromperie, et fait apparaître le mal dans une image du bien, et déchaine les actes des trois susmentionnés.

Mais Dieu a couronné Son serviteur par "la raison" afin de conjurer le complot de Satan en révélant sa tromperie avec sa perspicacité pénétrante et sa lumière claire et brillante, et pour briser les désirs bestiaux, des félins et même spirituels, et s'il est incapable de vaincre ces quatre (attributs), ils le vaincront et l'asservirent.

Le cœur est comme un miroir qui reflète ces influences, s’il est occupé par le souvenir de Dieu (Dikr), il se renforcera en pureté, d’éclat et de luminosité jusqu'à ce que la clarté de la vérité apparaisse en lui, et la réalité désirée lui soit révélée, comme il fut mentionné dans ce hadith du prophète (§) : "Quiconque Dieu lui veut du bien, Il fera ressurgir de lui un prédicateur (cœur)", et ce cœur n'est pleinement illuminé que par le souvenir de Dieu (Dikr) et la méditation sur Sa création, Dieu Tout-Puissant a dit : "n’est-il pas juste que par le souvenir de Dieu (Dikr) que les cœurs trouvent la paix ?" (Ra’d : 28), puis suit la prière, le jeûne, l'aumône légale, l'amour et l'affection, le lien de parenté et juger avec justice.

En revanche, s’il se conforme aux attributs des félins, des bestiaux et du diabolique, il fera accumuler de la fumée qui monte vers le miroir du cœur et qui continue de s'y accumuler à maintes reprises jusqu'à ce qu'il devienne sombre et oppressant et sera complètement voilé de Dieu, et c’est ce qui s'exprime par "la nature souillée".

Je dis, et de là surgit l'observation de l'Islam et de son peuple avec l'œil du mépris, traquant ses faiblesses, proférant à son sujet des mensonges en toute impunité, et leurs écrits déforment la vérité, en dénigrant la réalité de ses saints-musulmans et de là ils désacralisent les prophètes jusqu'à nier Dieu, mais Dieu parachève sa lumière.

Quant à la Vérité (Haqiqa), c’est la matière fantastique, c'est-à-dire être attentif au Réel "Dieu" (Haq) dans tous les états, et ceci est le résultat des deux choses antérieures de la foi (Imen) et de l’excellence (Ihsan), et cela s'exprime par la révélation "divine" (Fath Rabbani) et les inspirations lumineuses "divines", et ceci est le rang de ceux qui connaissent Dieu (les gnostiques). Mais bien avant cela, il est question d’acquis des inspirations divines que l'homme reçoit par la phase de la foi (Imen) et l’excellence (Ihsan), et Dieu récompense chaque âme pour ce qu'elle cherche, et c'est à Lui que revienne toute chose et vers Lui que tous reviennent".



Traduit par Derwish Alawi

Source : journal Balagh Jazaïri, numéro 77, vendredi 12 juillet 1928

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