Nous leur disons que ce n’est pas le cas dans tout ce que vous décrivez, et vous n’êtes pas justes dans votre définition, à moins que vous disiez qu’il est un obstacle majeur et une pierre d’entrave sur le chemin des adeptes de l’athéisme, et une poutre aux yeux des partisans du renouveau, et une feuille de route contre tous ceux qui veulent se développer sous une forme étrangère à leur identité (islamique). Pourtant ce journal est en conformité avec la vérité, de nature docile, bon interlocuteur, joint les actes à la parole, parce qu’il croit que la religion est un ensemble d’actes suivis d’états spirituels, non pas de sophismes et de vaines paroles.
Ce journal voudrait bien qu’il y ait des cœurs plus conscients, des oreilles plus à l’écoute, des langues moins mauvaises, des âmes plus charitables qui soient unies les unes aux autres, une union du lait avec l’albumine, qui s’unissent pour « recommander le bien et interdire le mal » et se défendent de s’exprimer sur des sujets ambigus, car le licite et l’illicite chacun est aussi clair que l’autre. Ces âmes une fois unies pourront faire disparaitre l’immoralité et toutes sortes de maux, répandre la connaissance et les vertus, consolider l’amour, l’affection, l’entente et la fraternité entre les classes, porter de l’aide aux pauvres et les nécessiteux, enseigner aux incultes et rappeler les négligents, persévérantes au rappel au droit chemin, ce chemin qui nous a apporté un enseignement inestimable de la part de Dieu Le Sage, Le Plus Savant, qui dit au Prophète : « Appelle à la voie de ton Seigneur avec sagesse et bonne exhortation, et discutes avec eux de la manière qui soit la meilleure » (Nahl : 125).
Tout le monde sait que le prophète de cette nation (§) est le messager de la miséricorde, il n’était ni injurieux, ni tumultueux, ni indécent,... Au contraire, il était compatissant et miséricordieux envers les croyants.
Nous nous efforçons de mettre les fidèles de notre nation sur le même rythme, ne défendant rien d’autre que leur religion et ne suivant rien d’autre que le chemin de la foi.
Quant aux adeptes des confréries religieuses, ils sont comme tous les autres, certains d’entre eux sont vertueux et d’autres non, et sont tous sous l’autorité de la Loi de Dieu qui est au dessus de tout. Seulement nous disons au sujet des soufis et de l’élite parmi eux qu’ils ont une certaine proximité avec Dieu et qu’ils se distinguent par la détermination dans leurs actes et d’une science subtile dans leurs paroles, et d’une morale exemplaire dans leur comportement, et nous n’acceptons de leurs actes ou de leurs paroles seulement ce qui est en accord avec la Loi de Dieu, qu’elle soit la source ou en référence à elle.
Cependant, nous devons connaître la signification de la Loi de Dieu et ce qui est défini en elle en termes d’informations afin de ne pas la limiter à nos simples informations. Prenons (par exemple) ce que nous savons et comparons-le à ce que nous ne savons pas. Cet exercice de comparaison est comme si on mesurait nos informations aux informations (d’un) des Messagers de Dieu ou (l’un) de leurs compagnons (apôtres).
Il faut savoir avant toute chose que la science est de trois niveaux :
1 : la matière de l’esprit
2 : la matière de la transmission
3 : la matière du sentiment
C’est par la matière du sentiment qu’en découlent les sciences du goût, c’est-à-dire que l’homme perçoit le savoir de lui-même et ne peut l’exprimer ni en parler aisément, pareil aux plaisirs et aux douleurs qu’il ressente, il n’est pas capable de les décrire fidèlement, et c’est sur cette base qu’il a été dit : « les sciences sont trois, la science transférée, la science raisonnable et la science qui est au-delà des entendements ». Cependant, toutes ces sciences sont astreintes aux sciences religieuses islamiques.
De plus, le croyant ne peut pas contester ce que nous avons fait allusion pendant qu’il sait pertinemment qu’il est négligent dans de nombreux éléments (du savoir), et plutôt que de prétendre avoir atteint le haut niveau du savoir intérieur des compagnons du Messager de Dieu (§) il se doit de bien réaliser ce qui est dit dans un hadith de Boukhari en référence à ce que je viens de citer : « Ismail nous a narré ce qui suit : mon frère m’avait narré d’après Abi Di’b d’après Saïd al-Maqbari d’après Abou Horayra (qu’Allah l’agréé) qui a dit : « J’ai appris du Messager de Dieu (§) deux réceptacles (sciences), l’un d’eux je l’ai diffusé et l’autre si je le diffuse, ma tête sera coupée ». Voir aussi ce qui a été rapporté de similaire de Salman al-Fârisi (qu’Allah l’agréé) et d’Ali ibn Abi Tâlib, (qu’Allah honore son visage).
Cela nous oblige à croire que les soufis détiennent une science qui dépasse notre intelligence qui ne peut la contenir, mais il est aisé pour nous de la lier à l’une des sources de la Loi islamique (charî’a : Coran/Sunna) par n’importe quelle façon, et pourtant nous ne disons pas que toutes leurs paroles sont sacrées au même niveau des paroles d’un (prophète) infaillible.
Évidemment nous sanctifions leur statut en général d’une manière qui respecte la Loi (charî’a) et nous considérons que c’est l’un des devoirs qui nous incombe, en particulier ceux qui nous ont transmis cette science, ils ont sur nous tout leur droit de paternité, et plus encore, ils nous ont précédés par la foi en étant nos maitres dans la science religieuse. Les ignorer serait ignorer un pilier important de la religion puisqu’ils sont les intermédiaires de ce qui nous est parvenu des compagnons et de leurs prédécesseurs jusqu’au Seigneur des messagers (§).
C’est cette ligne de conduite que « Le communiqué » (Balâgh) a choisie et qui en a fait sa propre « constitution » qu’il adopte et respecte. Il est en harmonie avec ceux qui la respectent et combat ceux qui la combattent, et il est totalement indifférent si l’adversaire le désigne comme réactionnaire, confrérique ou opportuniste, ou d’autres désignations de ce genre, tant que sa mission plait à Dieu et qu’il soit au service de sa religion.
Ils disent aussi que « Le communiqué » veut faire triompher la doctrine du soufisme en particulier et travaille à le promouvoir.
Nous leur disons que nous ne travaillons que pour la doctrine du sunnisme et de sa majorité parmi la masse des croyants (Ahl al-Sunnah wal-Jama’a), et la doctrine du soufisme en fait partie, parce que nous avons constaté qu’ils l’avaient unanimement acceptée et respectée et qu’ils considèrent ses adeptes comme les plus élevés au niveau de la connaissance et l’élite de la nation islamique.
Lorsque nous citons les soufis, nous voulons parler de ceux que Dieu a largement épanoui leurs cœurs par la foi, ils sont témoins de l’évidence de leur Seigneur, obéissent à ses ordres et s’interdisent le prohibé. Quant à celui que Dieu a aveuglé son cœur et qui œuvre à l’inverse de la science soufie, cela ne lui profitera guère de s’accoutrer de la doctrine du soufisme ni même le mot Islam d’ailleurs. La religion est un ensemble d’actes et la fin de ce qu’elle contient qui est son concentré est la piété « Le plus noble d'entre vous auprès d'Allah est le plus pieux » (Hojourât : 13).
O Allah, faites nous grâce et à tous nos frères dans la foi d’une part de piété et faites de nous des pieux, « O croyants ! Craignez Allah et soyez avec les véridiques » (Tawba : 119).
Source : Le communiqué (Balâgh) et ce qu'on dit à son sujet. Journal al-Balagh al-Jazaïri. N° 82. 17/08/1928.
Pour lire le texte en arabe, cliquez sur ce lien.
Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi, Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi.
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