A l'occasion du récent Congrès des Aliouites à Alger, L'agence Fides fait paraître la note suivante que nous tenons a reproduire. Elle montre la réaction que ce congrès a eue à Rome.
Les Musulmans de l'Afrique du nord, s'organisent et, sont sous la direction du Gouvernement de l'Algérie, soit sur leur propre initiative, forment des Sociétés et tiennent des congrès. C'est la période de "l'action" qui succède, ou semble devoir succéder à de longs siècles d'apathie. N'a-t-on pas rédigé au Maroc, et distribuer gratuitement, des tracts ayant pour titre "La religion de l'Islam est une religion d'action" ?
Il serait à souhaiter que cette activité se portât sur tous les terrains, et spécialement sur le terrain intellectuel : on pourrait alors espérer d'heureux résultats pour la conversion des musulmans. La lumière détruirait les préjugés qui les éloignent de toute discussion et de toute étude susceptibles de les rapprocher du catholicisme.
Dernièrement, s'est tenu à Alger le congrès de la Confrérie des Aliouites, fondée et dirigée par le Cheikh Ben Alioua. Ce chef de confrérie, originaire de Mostaganem, de modeste ouvrier cordonnier qu'il était, s'est créé une situation très brillante, et son influence s'étend maintenant sur environ 100.000 adeptes qui, selon l'adage des confréries mystiques, sont entre ses mains "comme le mort entre les mains du laveur".
Ce qui distingue cette nouvelle confrérie, c’est le désir de son fondateur d'établir des relations amicales entre les musulmans et les chrétiens. Mais les chrétiens devraient payer cette entente de l'abandon du Mystère de la Trinité ! C'est là une conception erronée et, singulièrement simpliste qui provient des préjugés les plus profonds de l'Islam.
Le congrès qui vient de se tenir à Alger est un congrès annuel qui assemble les membres de cette confrérie répandus dans toutes les parties de l'Algérie. D'autres que les adeptes de la confrérie peuvent d'ailleurs assister à ce congrès qui dès lors s'élargit et prend ainsi plus
d'importance. L'émulation, dit-on, va porter les autres confréries à suivre cet exemple.
d'importance. L'émulation, dit-on, va porter les autres confréries à suivre cet exemple.
Le congrès a tenu deux séances publiques, auxquelles ont assisté des Musulmans et quelques Français.
La mosquée de Sidi Ramdan fut choisie pour la première journée. Après une longue récitation du Coran, la séance fut ouverte par un discours, qui fut suivi de sept autres, prononcés en Arabe, par divers orateurs, appartenant ou non à la confrérie.
Le vrai congrès, se tint à la grande mosquée d'Alger dite "El-Djedid" (La Neuve).
De nombreux Musulmans de tous les rites et quelques Français, prirent part à cette séance solennelle.
Une dizaine de discours arabes y furent prononcés, et deux ou trois en français. Puis il y eut une séance de chants arabes, en vers ou en prose, donnée par les élèves de l'école "Le Salam". Un discours fut prononcé par un indigène revenu à la religion musulmane après avoir été pasteur protestant.
Ce congrès est l'indice d'un esprit nouveau qui peut rapprocher du catholicisme les musulmans ou les en éloigner, selon la direction qui sera donnée à ces assemblées et à d'autres réunions du même caractère ? Un fait est d'ores déjà certain, c'est que le chef de cette confrérie, le Cheikh Ben Alioua, déploie une grande activité pour accroître encore son influence qui déjà est considérable. Il y a des zaouias à Paris, à Douai, et ailleurs, et cherche à gagner les ouvriers algériens, si nombreux en France. On ne saurait donc trop s'intéresser à ce mouvement d'intense prosélytisme.
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