L'idée de la fondation d’une académie de savants est juste, mais comment la réaliser ? "El-Balaghe" (Hebdomadaire Alaoui de langue arabe paraissant à Alger), a reçu la lettre suivante au sujet de ce projet dont lui et la revue "Ach-Chihab" ont été les initiateurs. (note : il se peut que ce soit le Cheikh Alawi lui-même qui soit l'auteur de cet article vu le style et le ton employés).
J’ignore les statuts que les honorables personnalités projettent actuellement pour la fondation de l’association, statuts auxquels se conformera cette académie qui est l’espoir du peuple algérien. J’espère que ce seront des statuts précis, aux fondements solides englobant le bien public dans ses principes et lois fondamentales, sûr que je suis de ces personnalités qui œuvrent à la réalisation de ce noble but.
Je suis certain qu’ils n’ont pas entrepris cette œuvre élevée qu’après une étude approfondie et après avoir compris les prétentions et les tendances des diverses catégories individuelles dont serait composée l'honorable assemblée à laquelle je souhaite toute réussite et tout succès. Cela ne m’empêche pas cependant de dire un mot qui pourrait être profitable au projet que je désirerai voir réussir.
Depuis que j’ai lu cette nouvelle réjouissante dans notre presse arabe je recherche les moyens du succès de l’entreprise et il m’a paru que le plus convenable est l’unification des vues chez les membres de cette académie par l’unité du but vers lequel ils tendent et par la préoccupation de l’essentiel qui devrait être considéré avant ce qui est moins important ; cela surtout après l’enseignement que nous a donné l’expérience et avoir vu de nos yeux que la conduite en dehors de cette règle d'unité de vues est pour le moins inutile. Or, je m'aperçois que les membres de l’association future ne tiennent pas compte de cette idée ; les statuts devraient éviter tout malentendu quant aux questions de détail, questions qui pourraient faire dévier la société de son but, à Dieu ne plaise .
C’est là un point digne d’être médité et sur lequel j'attire l’attention de Messieurs les fondateurs ; je ne pense pas que son importance leur échappe...
Cette idée que je propose et que "je ne pense pas être seul à voir", ne cesse pas, matin et soir, de revenir à mon esprit ; j’en fais part aux honorables lecteurs d' "EI-Balagh" et aux respectables fondateurs de l’académie. Mon seul désir est
que ma suggestion soit juste.
Ma joie est inconcevable en présence de cet important projet ; c’est pour cela que je remercie du fond du cœur toute personne y ayant une bonne part d’encouragement.
Je proclame mon assistance et mon approbation, dans la mesure de mes moyens, à ceux qui œuvrent dans ce but. Je souhaite à ceux qui agissent pour la création de cette académie des savants la réalisation complète du vœu.
Cette lettre est publiée le 27/03/1931, par l’important organe "EI-Balagh" n°24 en tête du numéro sous le pseudonyme "un musulman algérien", Abdelkader Fikri en est le traducteur.
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