La réunion des « Khouans » alaouites - La Presse libre 29/10/1928

Hier, dimanche, ont été convoqués à la Mosquée Djamaa Djeddid, les adhérents de la Confrérie « Alaouite », l'une des plus grandes et des plus importantes parmi les Confréries religieuses de l'Afrique du Nord.

C’est le révérend Cheikh Sidi Ahmed Benalioua, « homme d’une très haute valeur intellectuelle et morale et auteur d’un grand nombre d’ouvrages, surtout dans la philosophie musulmane », fondateur de la Confrérie, réformateur inspiré et commentateur avisé du Coran, qui a présidé cette solennité.

Des éloges et des apologies de l'œuvre du grand chef spirituel de l’Islam ont été dit par les mokaddems, les immams, les cheikhs accourus de l'Afrique du Nord tout entière, ainsi que par des médecins, avocats et notables commerçants indigènes d’Alger.

Plus de 2.000 fidèles, en pèlerinage, ont assisté, à la cérémonie, dont l’éclat a été rehaussé par de beaux chants liturgiques de la Seddaïa de la Mosquée.

M. Chekiken, conseiller général, a souligné, dans une allocution enflammée, les bienfaits dans le monde musulman, du Maghreb à la Syrie et partout dans le monde, où il y a des Musulmans, de cette œuvre civilisatrice du réformateur, aussi modeste qu'imposant.

Celui-ci ne nous a-t-il pas dit, spirituellement, quand nous lui demandâmes sa photographie : "J'ai peur de défigurer votre beau journal par ma vieille figure".

Dans un des prochains numéros de la "Presse Libre" nous ne manquerons pas de donner, avec sa « figure », les principes de son enseignement idéal, imbu d'un esprit moderne de libéralisme et de rationalisme.

La France, qui témoigne d’une si grande sollicitude envers les indigènes peut être fière de son sujet Sidi Ahmed Benalioua.

C’est à un membre influent de la Confrérie, Bou Guella Laredj, organisateur de la solennité, qui nous a guidé dans les dédales du cérémonial compliqué coranique, que nous devons nos très vifs remerciements.

W.


La Presse libre : journal indépendant du soir, 29/10/1928




Commentaires