Hassan Trabelsi

Hassan Trabelsi naquit en Libye vers 1895, fréquenta la Zaïtouna de Tunis et reçut le Tatoui', après avoir enseigner à la grande Mosquée pendant quelques années, il quitta Tunis pour Mostaganem, à la suite de sa lecture d'al-Minah al-Qûdûsiyya. Initié par le Cheikh al-Alawi, et après quelques jours de Khalwa (retraite spirituelle), il fut envoyé en 1920 à Annaba avec l'autorisation de propager les enseignements de la confrérie.


Une Zawiya impressionnante fut construite sous son égide grâce aux fonds collectés et à la participation des disciples aux travaux de constructions. Rédacteur à al-Balagh et président de l'Association de prédication et de direction spirituelle (Jam'iyat al-Wa'd wal irchâd). Hassan Trabelsi accumulait non seulement toutes ces charges quelques mois avant le décès du maître mais aussi celle de moqaddem de Constantine.

Résidant à Annaba, il se déplaçait fréquemment entre les zawiyas de l'Algérois et du Constantinois. A Alger, juste après le décès du Cheikh al-Alawi, il réunit un noyau de contestataires (au mashyakha d'Adda Bentounes) qui le reconnurent comme l'héritier spirituel du Cheikh al-Alawi, il en fut de même pour la majorité des Alawis du Constantinois et de la région de Annaba. Pour ces adeptes Alawis, Hassan Trabelsi, du fait de sa charge de grand moqaddem dans ces circonscriptions, de son dynamisme, de son éloquence, était naturellement tout désigné pour succéder au Cheikh al-Alawi.

Rapidement, Lakhdar Amarouche, révoqué également, fit cause commune avec lui et mit le journal al-Balagh à sa disposition. La zawiya d'Alger devint la zawiya dissidente par excellence, son nouveau moqaddem, désigné alors par Hassan Trabelsi, 'Abbas Jazaïri, ainsi cette zawiya devint le haut lieu du clan hostile aux "Addistes"

Suspecté d'avoir eu des relations aussi bien avec le consulat d'Italie à Annaba qu'avec la commission d'armistice italienne entre 1940 et 1941 et de s'être livré à une propagande pro-italienne auprès de ses coreligionnaires, il fut interné au centre de Mechria le 6 janvier 1943. Libéré en juillet 1945, il fut contraint de résider à Alger jusqu'au 4 octobre 1945, date à laquelle il fut autorisé à rentrer à Annaba.

Pendant toute cette période, il ne cessa pas de rester en contact avec ses partisans et en particuliers avec Lakhdar Amarouche, directeur du journal al-Balagh, qui intervint à maintes reprises auprès des autorités pour obtenir sa libération.

Ayant prit la tête de la contestation, groupant outre de nombreux fidèles d'Alger, de Constantine et les membres de l'Association, précédemment citée, Hassan Trabelsi, s'émancipa à la mort du Cheikh al-Alawi, et toute les tentatives pour le réconcilier avec le Cheikh Adda furent vouées à l'échec. Cette situation suscitait des litiges qui ne pourraient trouver de solution que sur le plan judiciaire.


Auteur: Salah Khelifa
Alawisme et Madanisme, des origines immédiates aux années 50
Thèse pour l'obtention du Doctorat d'état en études Arabes & Islamiques
Université Jean Moulin Lyon III.

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