Salah Bendimered

Salah Bendimered, parmi les témoins (Shahaid & Fatawî) de Tlemcen (Algérie), était fidèle aux Cheikhs de la zaouïa de Mostaganem, il était parmi les proches du Cheikh al-Alawi. Il dépensait pour la
zaouïa sans compter. Pendant les périodes de crises, Salah était ce qu’étaient ‘Othman ibn Affân et ‘Abdal-Rahman ibn‘Awf pour le prophète (§).


La confrérie Alawiyya posséda sa propre imprimerie le 22 novembre 1924 grâce à sa générosité et à son sacrifice et aussi grâce au cousin du Cheikh al-Alawi ‘Abdelqâder Benalioua (qu'Allah leur fasse miséricorde et leur accorde ses bienfaits et ses faveurs) (1).

Le 17 janvier 1948, le Cheikh Adda fonda une Association spirituelle d'étude islamique dont il fut président avec, pour président d'honneur le Docteur Marcel Carret, et pour vice président, Haj Salah Bendimered, baptisée "les Amis de l'Islam", cette association fit paraître d'abord un bulletin intérieur dans la revue al-Mûrchid, jusqu'à la disparition de celle-ci (janvier 1952), elle publia ensuite (novembre 1952) une revue mensuelle, les Amis de l'islam et ce jusqu'en juin 1961 (2).

Salah Bendimered narrât un jour ce récit à Mohammed Sayah:" A une époque de ma vie, les affaires et le commerce m’ont fait défaut et je me suis trouvé face à une très grande crise. J’ai perdu presque tout ce que j’avais et les dettes de surcroît. L’état français venait de réquisitionner tous mes biens pour payer mes créanciers. Tourmenté par ce qui m’arriva, j’ai pensé à quelque chose de grave pour mettre fin à mes tracas…j’avais un ami sahrawi (habitant du Sahara algérien) à qui il lui est arrivé un problème identique au mien et qui s’est levé un triste matin et a mis fin à ses jours. J’ai moi aussi pensé à cette fin macabre mais ma rencontre avec les amis d’Allah (ahl-Allah) ne m’a en aucun cas abandonné. Seul, face à ma tragique faillite, les idées noires hantaient mon réveil et mon sommeil,l je ne savais plus quoi faire...Lorsque je me suis entendu dire : pourquoi te tourmentes-tu autant Salah, de quoi as-tu peur ? De mourir de faim ? Ne plus avoir d’abri pour finir tes jours ? D’être délaissé par tes proches et tes amis ? Qu’est-ce qui te fais aussi peur ? Si seulement tout ça est vrai ! Le Cheikh al-Alawi t’a concocté des centaines de milliers de frères dans toutes les contrées de ce monde et, qui n’ont, tu le sais parfaitement, qu’un désir, t’avoir près d’eux. Si tu décides de passer une nuit chez chacun d’eux, tu finiras tes jours sans pouvoir tous les voir. De quoi as-tu peur ? Un faqir du Cheikh Ahmed al-Alawi ne dois pas avoir peur!

Après cette discussion avec moi-même, je me suis senti serein et je ne me suis plus soucié de mon état… Allah Akbar! ce n’était au fait que les prémisses de l'amour "al-mahhiba". Sans que je su nullement pourquoi que ce soit et sans intervention d’aucune personne pour intercéder en ma faveur, mes anciens partenaires se sont réunis et ont ouvert mon dossier pour décider en fin de compte qu’ils avaient besoin d’un homme qui a mon expérience des affaires. Il n’était par conséquent inconcevable pour eux de me laisser dans cette situation. Ils avaient décidé de me donner un petit coup de pouce pour me remettre sur les rails. J’ai pu ainsi reprendre mes activités comme dans le passé, Allah Seul sait, car je n’avais pas douté de la bénédiction (baraka) de ma rencontre avec les fuqaras et le Cheikh sidi Ahmed al-Alawi " (3).

Ses origines (qu'Allah sanctifie son secret) :

Hajj Salah Bendimered est d'origine turque comme l'indique son nom Bendi-Mered, le mot Bendi veut dire tout simplement fils de (x). Merad provient de Murat, officier de l'armée impériale ottomane originaire d'Izmir en Turquie, installé à Tlemcen pendant l'occupation ottomane de l'Afrique du Nord. Les Bendimered sont concentrés généralement dans la ville de Tlemcen à l'ouest algérien, puis dans les grandes ville de l'ouest algérien.



Notes :

1- Salah Khelifa, Alawisme et Madanisme, des origines immédiates aux années 50.
2- Idem
3- Rapporté par Ali ben Mohammed Sayah.

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