Les
8 et 9 août, la Zaouïa du Cheikh Benalioua a été l'objet d'une
animation extraordinaire. Une foule nombreuse de fidèles s'y trouvait,
venant du Riff et des confins de la Kabylie.
La
fête annuelle qui de coutume se déroulait à Alger et qui celte année
eut lieu à la grande Zaouïa de Tijditt, autour de laquelle tous les
adeptes du vénéré Cheikh étaient massés et qu'on pouvait évaluer à
plusieurs milliers, eut un plein succès religieux.
Le
Cheikh Benalioua est trop connu pour qu'il soit nécessaire de citer ses
qualités d'homme de bien. Philanthrope et pratiquant, sans compter,
toutes sortes de bienfaits, il est facile de comprendre de quelle
vénération il se trouvait être l'objet.
Nous avons pu assister à l'impressionnant spectacle des fidèles récitant les prières rituelles.
Par
la suite des discours furent prononcés par MM. Bentounès Si El Menouar
parlant au nom du Cheikh, M. Si Taïeb Mehadji, le Cheikh Si Said Ezzouaoui, Si Mohamed Bouchenak, Si Mohamed El Aïd qui surent faire
ressortir les paroles dont le cœur de leurs coreligionnaires doit être
empreint.
De nombreuses notabilités de notre ville avaient tenu à rehausser de leur présence cette inoubliable cérémonie.
M.
Bensmaine Ahmed, le sympathique négociant de notre place, Chevalier de
la Légion d'Honneur, Membre de la Chambre de Commerce si avantageusement
connu, recevait avec sa courtoisie coutumière, M. Lemoine, maire et
Madame, M. Cépy, administrateur à la Sous-préfecture, accompagné de son
Khodja M. Bouras Mazouz,
Mme et M. Schwartz, juge au Tribunal, M. Bonelli, juge de paix et sa famille, ainsi que grand nombre d'autres invités.
Après
réception qui fut empreinte de la meilleure cordialité, M. Ahmed
Bensmaine adressait à ces hôtes le discours suivant, que nous nous
permettons de reproduire et qui fut vivement apprécié de tous.
«
C'est avec une vive joie que je vois en Ce jour « de fête sacrée 'le
notre confrérie, l'élite de la « population Mostaganémoise parmi nous.
«
De grand cœur, je la remercie tant en mon personnel qu'en celui du
vénéré Cheikh Benaliaoua d'être venue nous honorer de sa présence.
«
Nos remerciements vont également à toute l'Administration Algérienne
dont la bonté coutumière de ses chefs a si grandement facilité la tâche
qui nous incombait.
«
Enfant de Mostaganem, le Cheikh Ben Alioua a su se faire aimer par son
esprit très cultivé, enseignant à ses nombreux adeptes la droiture et
l'honnêteté.
«
Sa tâche n'a pas été vaine, puisque nous voyons aujourd'hui par le
nombre considérable de fidèles venus de tous les points en pèlerinage,
la seule empreinte de ses grands efforts couronnés de succès.
«
Nous formons des vœux de bonheur et prospérité à la mère Patrie qui n'a
rien ménagé pour nous laisser jouir de ses innombrables bontés ».
Notre
sympathique Maire, ainsi que M. Cépy, administrateur, représentant M.
le Sous-préfet, s'associaient en quelques termes bien improvisés aux
paroles de Bensmaine.
Nous
ne voudrons pas terminer ce compte rendu sans féliciter,
particulièrement, M. Lemoine, notre maire qui, toujours et sans cesse
n'a envisagé qu'un but : le bien être et la félicité de ses administrés
sans-distinction de race aucune les organisateurs de la fête qui ont
droit à toutes nos vives sympathies, de même que les Administrations des
Chemins de Fer qui ont en l'heureuse initiative d'accorder une
réduction de 50% aux fidèles venus témoigner leur vénération au Cheikh
et les remercions au nom de la population indigène des sacrifices
qu'elles savent consentir dans de semblables manifestations.
Une Grande Fête Religieuse - La Gazette de Mostaganem du 23/08/1931
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