Nous avons appris, arec regret, la mort, survenue après une courte maladie, de M. A. Berque, ancien directeur des Affaires musulmanes en Algérie, chevalier de la Légion d'honneur. C’est une grande figure de l’Administration algérienne qui disparaît, en même temps qu’un fin lettré.
Né à Nay (Basses-Pyrénées) en 1884. A. Berque vint tout jeune en Afrique du Nord. Il fit ses études au Lycée d’Oran et entra en 1909 dans la carrière comme administrateur adjoint de commune mixte (1932). Pendant plus de 25 ans, il parcourt le bled oranais et algérois, étant nommé successivement administrateur (1919) et contrôleur de commune mixte (1932). En 1937, M. Luciani, secrétaire du Gouvernement Général, l’appelle au poste de chef de service de l'Economie sociale musulmane. Sa compétence lui ouvre les Affaires musulmanes dont il devient sous-directeur en 1936 et directeur en 1941.
Les lourdes charges que lui imposent ses fonctions ne l’empêchent pas de consacrer ses loisirs à de nombreux ouvrages politiques, sociaux et religieux qui le classent parmi les écrivains de terre algérienne les plus érudits. Il a écrit notamment : « En marge de Renan », « les confréries musulmanes d’Algérie », « L’Islamisme oriental », « L’Algérie terre d’art et d’histoire ».
Membre de la Société de Géographie, il faisait partie du jury du Grand Prix Littéraire de l’Algérie. Il est parti, mais son œuvre reste ; et il a laissé, dans l’esprit de tous ceux qui l’approchèrent, le souvenir d’un grand Français, compréhensif des choses d’Afrique du Nord et toujours soucieux de resserrer les liens qui unissent la France et l’Algérie.
Les obsèques de M. Augustin Berque auront lieu ce matin (13/09/1946), à 10 heures, à l’Eglise du Sacré-Cœur.
Commentaires
Enregistrer un commentaire