Abdallah Ali Hakimi

Le Cheikh, le connaissant, le leader des hommes libres, Abdullah Ali al-Hakîmî qui connut le Cheikh Ahmed al-Alawî au cours de ses traversées maritimes dans l'un des navires français, car il était marin, où il a entendu des marins maghrébins parler du Cheikh al-Alawî, il se dirigea vers la ville algérienne de Mostaganem en 1929.

Dans la ville de Mostaganem, il est resté entre les mains de son maitre pendant cinq années, s’initiant à son savoir et jouissant de ses dons.


Au décès de son maitre en 1934, il quitta l'Algérie autorisé à diffuser la voie et éduquer des disciples. Il se dirigea vers l’Europe appelant à Dieu par la sagesse et par la meilleure façon acceptable.

Au cours de ses voyages, il visita un certain nombre de pays, parmi lesquels la France, la Belgique et les Pays-Bas. Il choisit Cardiff, en Grande-Bretagne comme lieu de résidence où il fonda l’association Alâwia islâmia.

En Europe, il participa à des débats avec les hauts dignitaires religieux chrétiens, où il leur prouva que la religion de Dieu est indivisible, et son message est unique, et le contenu de ses débats se trouve dans ses livres et ses écrits comme son livre « la religion de Dieu est unique » et « des questions et réponses entre le christianisme et l'islam ».

Passages de textes

De Salah Khalifa incluant les différents avis sur Abdullah Ali al-Hakîmî en raison de ses actions politiques incompatibles avec la règle du soufisme (ne point de se mêler de politique! que Dieu ait pitié de son âme).

Originaire du Yémen, fut désigné par le Cheikh al-Alawi Mûqaddam de la zawiya de Cardiff. A la mort du Cheikh al-Alawi en 1934 "il se comporta en ce qui concernait l'investiture...comme devait se comporter tous les adeptes de la confrérie, tant du point de vue de l'obéissance que de la soumission." disait Cheikh Adda.

En septembre 1936, il fut présent à l'ihtifâl "attriqué" de Mostaganem, mais il ne tarda pas quelques années après à se montrer très personnel, "à manquer à sa promesse, à combattre sa propre religion" d'après Cheikh Adda.

Directeur du journal "al-Salam", publié en Angleterre, il prenait effectivement trop de liberté et s'éloignait de la voie tracée par le Cheikh Al Alawi, soucieux de politique que d'éducation spirituelle, Abd-Allah Ali al-Hakimi se vit même attirer des remontrances de la part de ses amis les plus proches.

Un certain Ben-Awda commerçant à Tlemcen, adepte du Cheikh Ali al-Boudlimi, aurait fait un assez long séjour à la zawiya de Cardiff et serait à l'origine des articles publiés par "al-Salam", il adressa le message suivant du Cheikh Ali al-Boudlimi à al-Hakimi en juillet 1949 : "je viens, en conseiller désintéressé, vous dire que vous auriez dû, frère, ne pas vous écarter de la voie tracée par notre vénéré Cheikh al-Alawi...vous alliez attirer sur nous et vos frère beaucoup d'ennuis et d'accusations infondées par les articles que vous publiez dans "al-Salam"...Ces nouvelles vous ont été sans aucun doute adressées par des gens mal intentionnés...A mon sens, il aurait été préférable de ne vous occuper uniquement que de la religion, de l'éducation spirituelle et de combattre le matérialisme avec acharnement, vous auriez dû, frère, publier dans votre journal tout ce qui est susceptible d'enseigner l'union, les relations amicales..."

Le Cheikh Adda se défendait déjà de n'avoir rien en commun avec al-Hakimi, qu'il considérait comme inféodé aux Anglais et qu'il accusait de n'être pas étranger à l'assassinat de l'Imam Yahyâ. En réalité, depuis la fin de la guerre, al-Hakimi échappait entièrement à l'influence du Cheikh Adda et les Alawis du Proche Orient et d'Angleterre étaient effectivement sous son obédience, aussi le Cheikh Adda fut-il amené à le limoger de ses fonctions de grand mûqaddam..."après l'avoir réprimandé et conseillé plusieurs fois, vainement, car il était aveuglé par son propre désir et il ne lui restait plus aucun espoir de s'amender. Nous l'avons donc abandonné à son sort, de sorte qu'actuellement il n'est plus qu'un étranger, n'ayant aucune attache avec nous en ce qui concerne la confrérie et ses enseignements...", la charge du mûqaddam fut confiée à Hasan Ismail, il devait représenter la zawiya de Mostaganem, aussi bien dans les pays d'Europe que dans les pays du Mashriq Arabe (1949).

Bien qu'il eût beaucoup perdre de son influence auprès des contestataires, il continuait néanmoins à avoir de l'influence sur Lakhdar Amarouche et 'Abbas Jazîri d'Alger, Cheikh Hassan at-Tarabûlsi de Annaba, Sâlih Baghdâdi d'Oran, Cheikh Ali al-Boudlimi de Tlemcen. En 1952, al-Hakimi était incontestablement la figure de proue de la contestation et des clans hostiles au Cheikh Adda.

Quoique venu tard rejoindre le mouvement de la contestation, Abd-Allah Ali al-Hakimi, prit donc vite la tête des clans hostiles aux Addistes, et si les contestataires du Riff espagnol échappaient à son emprise morale, en revanche la quasi totalité des chefs "schismatiques" était sous sa coupe.


Auteur: Salah Khelifa
Alawisme et Madanisme, des origines immédiates aux années 50
Thèse pour l'obtention du Doctorat d'état en études Arabes & Islamiques
Université Jean Moulin Lyon III.

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