Abul Hassan Ali Ben Abdul-Rahman Ben Muhammad Ben Ali Bin Ibrahim Ben 'Omrân as-Sahrîf al-Hassani al-Idrisi al-Omrânî, issue des Béni 'Omrân, noble tribu (Shorafâ) des Béni Hassân, et plus connu par "al-Jamal" (le dromadaire ou le chameau pour certains !) al-Fâsî.
La raison de cette appellation est, qu'étant jeune, il était très fort. Un jour, alors qu'il allait par une route de Fès, il trouva un dromadaire endormi qui bouchait le passage. Il le souleva et le déplaça sur le bas côté. Quelqu'un le vit faire et dit : "Voici le dromadaire !" Par la suite, il fut connu parmi les Fassis comme "le dromadaire". Quant aux anges de la Miséricorde ; ils le surnomment "al-Jammâl" (le chamelier).
Sa vie d'avant le Tassawwûf
Sidi Ali al-Jamal est né, qu'Allah soit satisfait de lui, dans la ville de Fès en 1674 / 1085 H (d'après l'indexation de Cohen, sous reserve !) où son père s'était installé. On dit aussi que c'est son grand-père qui s'y était établi.
Il travaillait d'abord pour le "Makhzen", puis parti en Tunisie à l'époque du sultan Abu Abdullah Muhammad ; connu par Ibn 'Arabiyya fils du sultan Moulay Ismail, craignant pour sa vie certains individus de l'aristocratie Fassie (Shorafâ), car il avait la charge de les administrer, et avait subi quelques ennuis de leur part.
Son court voyage en Tunisie et ses maitres
En Tunisie, il rencontra des maitres et en tira profit de leur savoir, ils l'envoyèrent par la suite à Wazân chez le Cheikh Moulay Taîyeb al-Wazâni, qu'Allah soit satisfait de lui, qui l'ordonne de retourner à Fès.
Il retourna à Fès en 1740 / 1153 H, et entama à l'âge de 66 ans des études de Tassawwûf sous l'obédience d'Abu Abdullah Jassûs. Il eut d'abord les signes de la révélation (Fath) de la part d'un noble Sharif très âgé, au beau visage, venu d'Orient, et s'appelait Abdullah. Il le croisa à Tétouan et l'accompagna pendant deux ans.
Puis devint en 1742 / 1155 H à l'âge de 68 ans compagnon du Grand Connaissant par Dieu Abel Mahâmid Muhammad al-'Arbi Ben Ahmed Ben Abdullah Ma'an al-Andalusi al-Fâsî, et passa seize ans de sa vie à son service, et obtint la révélation ou l'ouverture de l'œil intérieure (Fath), et en tira de son maitre un grand et avantageux bénéfice par ses enseignements, et l'entendit parler d'innombrables secrets. Apres la mort de son maitre en 1758 / 1171 H, il se construisit une zawiya à al-Remaila, qui abritera plus tard sa tombe, et fut rejoint par de nombreux adeptes.
Son comportement et son savoir
Il était l'un des plus vénérables et des plus majestueux cheikhs de la tarîqa " voie ". Il était constamment en état d'ivresse (spirituelle) et de sobriété. Faisait partie des gens de l'élite du Tawhîd (Unicité).Il appliquait la Sharia à la lettre et ne la transgressait jamais. Parfois il portait des vieux habits et parfois d'autres très raffinés. Des fois il se chaussait en babouches de marque et d'autres fois il marchait les pieds nus. Il lui arrivait même de demander la charité à une catégorie de gens sans insister.
La plupart du temps, il restait assis dans la mosquée "d'al-Qarawîyîn" devant la porte dite "des plaintes" (Bâb al-Madhâlim) qui se trouve en face de l'Hotel Sidi Abdul-Majîd, en constante réflexion, tirant des enseignements de l'expérience de la vie, et quand on lui parlait; on découvrait une mer vaste de science et de savoir.
Il faisait partie des plus imminents maitres qui avaient joint les deux états en appliquant le dépouillement intérieur et le dépouillement extérieur et était très fort dans les deux. Ascète, mentionnant le Nom Suprême, soumis et modeste. Fut à l'abri de toutes tentation pour le pouvoir et l'argent (Jâh), et évitait tout contact avec ceux qui y adhèraient. Il aimait intensément l'isolement et lisait les livres à son sujet et les lois de ses adeptes, et excellait dans le savoir sur ses origines, ses catégories et sa réalité, à la façon du cheikh Abul Hassan ash-Shushturî et ses semblables parmi les illustres maitres.
Il passait aussi son temps absorbé par la contemplation du Prophète, qu'Allah lui adresse ses prières et salutations (en état d'éveil et en rêve), et disait: "A chaque fois que le Prophète, qu'Allah lui adresse ses prières et salutations, vint à mon esprit, je le trouve, lui et ses dix bienfaisants et généreux compagnons, devant moi, non pas en état d'illusion mais en réalité, on parle avec eux, et on prend le savoir et ses actes de sa propre source , qu'Allah lui adresse ses prières et salutations."
Son élève Moulay Darqâwi disait : "par Dieu, Notre maitre Moulay Ali al-Jamal, était cependant autant plus contemplatif du Messager de Dieu qu'Allah lui adresse ses prières et salutations, qu'Abul Abbâs al-Mursî !" Il dit dans une de ses lettres: "je considère, et Dieu Est le plus Savant, qu'il est plus fort qu'al-Mursî, d'après ce que j'ai vu dans l'intense vision qu'il avait en contemplant le prophète qu'Allah lui adresse ses prières et salutations, et pendant qu'il lui parlait."
Il atteint, qu'Allah soit satisfait de lui, la Grande Polarisation (al-Qutbâniyya al-'Odhmâ), où il y passa une grande partie de sa vie, d'après ce qu'a rapporté son disciple Moulay Darqâwi dans une de ses lettres: "notre professeur, qu'Allah soit satisfait de lui, demandait des graines (de caroubier ou de tamarin) dans le vieux Fès (puisse Dieu prolonger sa durée) de boutique en boutique, comme le fait le très nécessiteux, afin d'avilir son Ego, bien qu'il eut vécu la plus grande partie de sa vie en étant le Secours "Ghawth", et dépassait des lors l'âge de quatre vingt ans."
Il avait, d'après Moulay Darqâwi, la connaissance de vingt-quatre voies de la sagesse, chacune d'elles, transporte le chercheur dans le Royaume des cieux, et malgré cela, il demandait aux gens des graines (de caroubier ou de tamarin) dans les marchés et sa main tremblait d'orgueil. Celui qui veut savoir son statut dans la réalisation, et son haut degré dans la Voie ; qu'il lit son livre, si rare, qui n'a pas d'égal, de ce qu'il comporte de choses utiles et d'innombrables prodiges.
Le cheikh Abdul-Wâhid al-Dabbâgh, qu'Allah soit satisfait de lui disait : "nul ne connait Sidi Ali, que lorsqu'il devient lui même Sidi Ali !" C.-à-d. en accédant à sa station. Il a également dit : "Sidi Ali fut un grand juriste, un célèbre savant dans la science des opposés." voulant parler de la Vérité (Haqîqa) et la Loi (Sharî'a), la liberté et la servitude, le rassemblement et la séparation, l'ivresse et l'éveil, le cheminement et le ravissement, l'anéantissement et la subsistance. Et ainsi de suite... Cheikh al-Alawi dit à ce propos : "les choses se trouvent cachées dans leurs opposés, et, sans l'existence des opposés, Celui qui oppose ne serait pas manifesté."
Par son éducation et ses enseignements, il put former d'imminents adeptes qui feront parler d'eux, dont le plus illustre n'est qu'Abul Mahâmid Moulay al-'Arbi Ben Ahmed ad-Darqâwi as-Sharîf al-Hassani az-Zarwâli qu’il rencontra en l'an 1768 / 1182 H, et qui, à plusieurs endroits dans ses lettres, mentionnait son maitre en lui faisant des louanges prononcées, que Dieu Soit satisfait d'eux.
Le cheikh Moulay 'Arbi ad-Darqâwi relate sa première rencontre avec Cheikh Ali al-Jamal, qu'Allah soit satisfait de lui, dans sa zawiya d'al-Remaila après une nuit d'appréhension : "Il était de mes habitudes que je n'entreprends aucune chose, soit-elle importante ou pas, que seulement après avoir consulté le Seigneur, selon la formule entendue du Prophète. C'est ce que je fis. Puis J'ai passé une nuit blanche à penser aux qualités du Cheikh éducateur, comment est-il ? Et ma rencontre avec lui sera-elle comment ?
Lorsque je suis allé le voir à sa zawiya à al-Remaila et en frappant à la porte je le vis balayer la zawiya, car il avait l'habitude de la nettoyer chaque jour avec sa main bénie malgré son âge avancé et son rang dans la société. Il me demanda : "que veux-tu ?" j'ai répondu : "je voudrai que vous me prenez par la main pour Dieu." il réagit très violement, me mettant dans la confusion en se dissimulant et me dit : "qui donc t'a dit que je prends par la main qui que ce soit, et pourquoi le ferais-je avec toi? Et qui m'a prit par la main pour que je prends la tienne ?" Et il me chassa. Tout cela pour mettre ma sincérité à l'épreuve, puis je m'en allais.
Non découragé par cette première rencontre, après avoir reconsulté Dieu la nuit suivante. Au matin, après la prière, je retournais voir le cheikh, je frappais à la porte, et comme la première fois, il balayait la zawiya. Il m'ouvrit, et je lui dis : "Prend moi par la main pour Dieu !" Il prit ma main et dit : "sois le bienvenu !" Alors il me fit entrer dans sa demeure à l'intérieur de sa zawiya et me manifesta une grande joie et fut très heureux de ma présence. "Ô mon seigneur, lui dis-je, depuis combien de temps ai-je cherché un maitre spirituel.", "et moi, me répondit-il, je cherchais un disciple sincère !"
Il m'inculqua les litanies et me demanda de venir le voir sans aucune hésitation. J'allais le voir tous les jours, et m'enseignait avec certains frères de Fès (puisse Dieu la garder de tout malheur) ".
Ses prodiges (grâces miraculeuses)
Sidi Ali al-Jamal disposait de la libre action d'agir sur son temps, au point qu'il a été dit : qu'Il faisait circuler les caravanes par son propre dessein, et se pourrait qu'il se mettait devant la porte de la ville et prenait un Dirham pour chaque dromadaire (sorte d'impôt), et le convoi commercial entamait son voyage (allée et retour) sous sa protection et revenait en ayant multiplié son chiffre d'affaire.
Il a été communément dit qu'un jour, un certain commerçant faisait partie d'un convoi, et marchanda avec lui et ne lui donna rien pour un de ses dromadaire. Les voleurs attaquèrent ensuite la caravane, et volèrent seulement ce dromadaire, et ne touchèrent pas aux autres. La nouvelle s'est très rapidement répandue dans le pays, et plus personne après ne marchanda avec lui.
Son décès
Il rendu l'âme, qu'Allah soit satisfait de lui, à Fès en 1779 ou 1780 / le samedi 29 "Rabî' I" 1193 ou 1194 H à l'âge de 105 ou 106 ans (d'après l'indexation de Cohen).
On raconte que l'un de ses fils Sidi Mohamed Sharif disait qu'à sa naissance, son père Sidi Ali al-Jamal avait atteint l'âge de 118 ans et Dieu le sait mieux.
Il fut enterré le lendemain dans sa zawiya qui se trouve à al-Remaila dans le quartier al-Andalous à Fès, près de la mosquée du cheikh Sidi Abu Madiyan al-Ghawth, que Dieu Soit satisfait de lui, un Dôme a été construit sur sa tombe qui est célèbre et très visitée, et fut enterré avec lui un groupe de ses compagnons et certains de leurs disciples, qu'Allah soit satisfait d'eux.
Son enseignement
- Sidi Ali al-Jamal, qu'Allah soit satisfait de lui, disait : "Parmi les signes de l'accomplissement de la sainteté (wilâya), est que le saint-allié ne ressent aucun autre besoin, et demeure tout le temps satisfait de l'état dans lequel Dieu l'a mis et ne trouve aucun autre désir qui s'oppose à la volonté divine. Un jour, cheikh Abul-Abbas Ahmed al-Yamâni était en séance avec certains de ses disciples et la Polémique tournait sur la réalité de la sainteté, et chacun avait son point de vue. Ils décidèrent de soumettre la question au cheikh et chacun lui exposa sa vision. Le Cheikh a entendu chacun d'eux sans qu'il approuve le point de vue de l'un ou de l'autre. Quand ils ont vu qu'ils sont dans l'impossibilité d'atteindre leur but, ils lui disent : "maitre, nous espérons de Dieu et de vous de nous faire savoir ce qu'est la réalité de la sainteté ? " le Cheikh leur répondit : " lorsque le saint s'assoit à l'ombre, il n'aspire pas à s'asseoir au soleil, et lorsqu'il s'assoit au soleil, il n'aspire pas à s'asseoir à l'ombre."
- Sidi Ali al-Jamal, qu'Allah soit satisfait de lui, dit dans son livre 'les messages dans le soufisme' "ar-Rasâil fi Tassawwûf" (manuscrit privé) : "Gloire à Dieu qui a disposé d'une communauté pour Le servir en la maintenant dans Sa servitude. Et a disposé d'une communauté pour L'aimer en la maintenant dans Son Amour.
Le Vrai (ou le Réel), Glorifié Soit-Il, se manifeste à la communauté de Sa servitude dans la Majesté et la crainte révérentielle, et c'est alors que ses membres s'isolent loin des humains, leurs cœurs concentrés par ce qu'il leur est révélé de la Sainte Présence, leurs corps si maigres, leur teint jaunâtre, leurs ventres creux, leur entrailles fondus, laissant des traces sur leur joues à force de pleurer et remplacèrent les délices de ce bas monde par l'effort spirituel et désirèrent le paradis.
Quant à la communauté de l'Amour, Le Vrai (ou le Réel), Glorifié Soit-Il, Se manifeste dans la beauté et l'amour, les membres de cette communauté s'enivrent alors par un vin de délice du rapprochement. Tellement que l'Adoré les occupa, ils ne fussent partie ni des adorateurs ni des ascètes, ils s'occupèrent du Manifeste et du Caché "Dieu", et Il voila pour eux toute chose manifeste et cachée, ils ont rejeté les délices de ce bas monde et s'occupèrent à contempler le Roi Le Plus Savant, et on dit à leur sujet :
Souffle léger de la jonction, se répandit
Sur les commensaux, et les enivra, sans que vin ne burent
D'un côté à l'autre, ils se balancèrent
Car, pleins d'amour, sont leurs cœurs
Ainsi verra la jonction, celui qui, les nuits veillait
En constante prière, debout sur ses pieds
Les Jardins d'Eden, n'est point leur but
Ni les belles Houries, ni les palais
Seulement contempler le Majesté, leur désir est-il
Donc, qu'ils se réjouissent, quels généreux gens sont-ils !
- Sidi Ali al-Jamal, qu'Allah soit satisfait de lui, dit: "la vraie manière de faire du tort à l'ennemi, c'est de s'occuper de l'amour de l'Ami ; par contre, si tu t'occupes à faire la guerre à l'ennemi, il aura obtenu ce qu'il voulait de toi et tu auras perdu, en même temps, l'occasion d'aimer l'Ami."
Ses œuvres :
Nasihat al-murid fi tarîq ahl al-suluk wa tajrîd. Et porte un autre titre : al-yawaqît al-Hissâne fi tasrîf ma'ani al-Insane.
Ar-Rasâil fi Tassawwûf, (manuscrit privé)
Sources :
- Kitâb al-maqsâd al-Ahmadi fi dhikr Sayidina Abu Abdullah Ahmad, du savant al-Taîyeb al-Qâdiri.
La raison de cette appellation est, qu'étant jeune, il était très fort. Un jour, alors qu'il allait par une route de Fès, il trouva un dromadaire endormi qui bouchait le passage. Il le souleva et le déplaça sur le bas côté. Quelqu'un le vit faire et dit : "Voici le dromadaire !" Par la suite, il fut connu parmi les Fassis comme "le dromadaire". Quant aux anges de la Miséricorde ; ils le surnomment "al-Jammâl" (le chamelier).
Sa vie d'avant le Tassawwûf
Sidi Ali al-Jamal est né, qu'Allah soit satisfait de lui, dans la ville de Fès en 1674 / 1085 H (d'après l'indexation de Cohen, sous reserve !) où son père s'était installé. On dit aussi que c'est son grand-père qui s'y était établi.
Il travaillait d'abord pour le "Makhzen", puis parti en Tunisie à l'époque du sultan Abu Abdullah Muhammad ; connu par Ibn 'Arabiyya fils du sultan Moulay Ismail, craignant pour sa vie certains individus de l'aristocratie Fassie (Shorafâ), car il avait la charge de les administrer, et avait subi quelques ennuis de leur part.
Son court voyage en Tunisie et ses maitres
En Tunisie, il rencontra des maitres et en tira profit de leur savoir, ils l'envoyèrent par la suite à Wazân chez le Cheikh Moulay Taîyeb al-Wazâni, qu'Allah soit satisfait de lui, qui l'ordonne de retourner à Fès.
Il retourna à Fès en 1740 / 1153 H, et entama à l'âge de 66 ans des études de Tassawwûf sous l'obédience d'Abu Abdullah Jassûs. Il eut d'abord les signes de la révélation (Fath) de la part d'un noble Sharif très âgé, au beau visage, venu d'Orient, et s'appelait Abdullah. Il le croisa à Tétouan et l'accompagna pendant deux ans.
Puis devint en 1742 / 1155 H à l'âge de 68 ans compagnon du Grand Connaissant par Dieu Abel Mahâmid Muhammad al-'Arbi Ben Ahmed Ben Abdullah Ma'an al-Andalusi al-Fâsî, et passa seize ans de sa vie à son service, et obtint la révélation ou l'ouverture de l'œil intérieure (Fath), et en tira de son maitre un grand et avantageux bénéfice par ses enseignements, et l'entendit parler d'innombrables secrets. Apres la mort de son maitre en 1758 / 1171 H, il se construisit une zawiya à al-Remaila, qui abritera plus tard sa tombe, et fut rejoint par de nombreux adeptes.
Son comportement et son savoir
Il était l'un des plus vénérables et des plus majestueux cheikhs de la tarîqa " voie ". Il était constamment en état d'ivresse (spirituelle) et de sobriété. Faisait partie des gens de l'élite du Tawhîd (Unicité).Il appliquait la Sharia à la lettre et ne la transgressait jamais. Parfois il portait des vieux habits et parfois d'autres très raffinés. Des fois il se chaussait en babouches de marque et d'autres fois il marchait les pieds nus. Il lui arrivait même de demander la charité à une catégorie de gens sans insister.
La plupart du temps, il restait assis dans la mosquée "d'al-Qarawîyîn" devant la porte dite "des plaintes" (Bâb al-Madhâlim) qui se trouve en face de l'Hotel Sidi Abdul-Majîd, en constante réflexion, tirant des enseignements de l'expérience de la vie, et quand on lui parlait; on découvrait une mer vaste de science et de savoir.
Il faisait partie des plus imminents maitres qui avaient joint les deux états en appliquant le dépouillement intérieur et le dépouillement extérieur et était très fort dans les deux. Ascète, mentionnant le Nom Suprême, soumis et modeste. Fut à l'abri de toutes tentation pour le pouvoir et l'argent (Jâh), et évitait tout contact avec ceux qui y adhèraient. Il aimait intensément l'isolement et lisait les livres à son sujet et les lois de ses adeptes, et excellait dans le savoir sur ses origines, ses catégories et sa réalité, à la façon du cheikh Abul Hassan ash-Shushturî et ses semblables parmi les illustres maitres.
Il passait aussi son temps absorbé par la contemplation du Prophète, qu'Allah lui adresse ses prières et salutations (en état d'éveil et en rêve), et disait: "A chaque fois que le Prophète, qu'Allah lui adresse ses prières et salutations, vint à mon esprit, je le trouve, lui et ses dix bienfaisants et généreux compagnons, devant moi, non pas en état d'illusion mais en réalité, on parle avec eux, et on prend le savoir et ses actes de sa propre source , qu'Allah lui adresse ses prières et salutations."
Son élève Moulay Darqâwi disait : "par Dieu, Notre maitre Moulay Ali al-Jamal, était cependant autant plus contemplatif du Messager de Dieu qu'Allah lui adresse ses prières et salutations, qu'Abul Abbâs al-Mursî !" Il dit dans une de ses lettres: "je considère, et Dieu Est le plus Savant, qu'il est plus fort qu'al-Mursî, d'après ce que j'ai vu dans l'intense vision qu'il avait en contemplant le prophète qu'Allah lui adresse ses prières et salutations, et pendant qu'il lui parlait."
Il atteint, qu'Allah soit satisfait de lui, la Grande Polarisation (al-Qutbâniyya al-'Odhmâ), où il y passa une grande partie de sa vie, d'après ce qu'a rapporté son disciple Moulay Darqâwi dans une de ses lettres: "notre professeur, qu'Allah soit satisfait de lui, demandait des graines (de caroubier ou de tamarin) dans le vieux Fès (puisse Dieu prolonger sa durée) de boutique en boutique, comme le fait le très nécessiteux, afin d'avilir son Ego, bien qu'il eut vécu la plus grande partie de sa vie en étant le Secours "Ghawth", et dépassait des lors l'âge de quatre vingt ans."
Il avait, d'après Moulay Darqâwi, la connaissance de vingt-quatre voies de la sagesse, chacune d'elles, transporte le chercheur dans le Royaume des cieux, et malgré cela, il demandait aux gens des graines (de caroubier ou de tamarin) dans les marchés et sa main tremblait d'orgueil. Celui qui veut savoir son statut dans la réalisation, et son haut degré dans la Voie ; qu'il lit son livre, si rare, qui n'a pas d'égal, de ce qu'il comporte de choses utiles et d'innombrables prodiges.
Le cheikh Abdul-Wâhid al-Dabbâgh, qu'Allah soit satisfait de lui disait : "nul ne connait Sidi Ali, que lorsqu'il devient lui même Sidi Ali !" C.-à-d. en accédant à sa station. Il a également dit : "Sidi Ali fut un grand juriste, un célèbre savant dans la science des opposés." voulant parler de la Vérité (Haqîqa) et la Loi (Sharî'a), la liberté et la servitude, le rassemblement et la séparation, l'ivresse et l'éveil, le cheminement et le ravissement, l'anéantissement et la subsistance. Et ainsi de suite... Cheikh al-Alawi dit à ce propos : "les choses se trouvent cachées dans leurs opposés, et, sans l'existence des opposés, Celui qui oppose ne serait pas manifesté."
Par son éducation et ses enseignements, il put former d'imminents adeptes qui feront parler d'eux, dont le plus illustre n'est qu'Abul Mahâmid Moulay al-'Arbi Ben Ahmed ad-Darqâwi as-Sharîf al-Hassani az-Zarwâli qu’il rencontra en l'an 1768 / 1182 H, et qui, à plusieurs endroits dans ses lettres, mentionnait son maitre en lui faisant des louanges prononcées, que Dieu Soit satisfait d'eux.
Le cheikh Moulay 'Arbi ad-Darqâwi relate sa première rencontre avec Cheikh Ali al-Jamal, qu'Allah soit satisfait de lui, dans sa zawiya d'al-Remaila après une nuit d'appréhension : "Il était de mes habitudes que je n'entreprends aucune chose, soit-elle importante ou pas, que seulement après avoir consulté le Seigneur, selon la formule entendue du Prophète. C'est ce que je fis. Puis J'ai passé une nuit blanche à penser aux qualités du Cheikh éducateur, comment est-il ? Et ma rencontre avec lui sera-elle comment ?
Lorsque je suis allé le voir à sa zawiya à al-Remaila et en frappant à la porte je le vis balayer la zawiya, car il avait l'habitude de la nettoyer chaque jour avec sa main bénie malgré son âge avancé et son rang dans la société. Il me demanda : "que veux-tu ?" j'ai répondu : "je voudrai que vous me prenez par la main pour Dieu." il réagit très violement, me mettant dans la confusion en se dissimulant et me dit : "qui donc t'a dit que je prends par la main qui que ce soit, et pourquoi le ferais-je avec toi? Et qui m'a prit par la main pour que je prends la tienne ?" Et il me chassa. Tout cela pour mettre ma sincérité à l'épreuve, puis je m'en allais.
Non découragé par cette première rencontre, après avoir reconsulté Dieu la nuit suivante. Au matin, après la prière, je retournais voir le cheikh, je frappais à la porte, et comme la première fois, il balayait la zawiya. Il m'ouvrit, et je lui dis : "Prend moi par la main pour Dieu !" Il prit ma main et dit : "sois le bienvenu !" Alors il me fit entrer dans sa demeure à l'intérieur de sa zawiya et me manifesta une grande joie et fut très heureux de ma présence. "Ô mon seigneur, lui dis-je, depuis combien de temps ai-je cherché un maitre spirituel.", "et moi, me répondit-il, je cherchais un disciple sincère !"
Il m'inculqua les litanies et me demanda de venir le voir sans aucune hésitation. J'allais le voir tous les jours, et m'enseignait avec certains frères de Fès (puisse Dieu la garder de tout malheur) ".
Ses prodiges (grâces miraculeuses)
Sidi Ali al-Jamal disposait de la libre action d'agir sur son temps, au point qu'il a été dit : qu'Il faisait circuler les caravanes par son propre dessein, et se pourrait qu'il se mettait devant la porte de la ville et prenait un Dirham pour chaque dromadaire (sorte d'impôt), et le convoi commercial entamait son voyage (allée et retour) sous sa protection et revenait en ayant multiplié son chiffre d'affaire.
Il a été communément dit qu'un jour, un certain commerçant faisait partie d'un convoi, et marchanda avec lui et ne lui donna rien pour un de ses dromadaire. Les voleurs attaquèrent ensuite la caravane, et volèrent seulement ce dromadaire, et ne touchèrent pas aux autres. La nouvelle s'est très rapidement répandue dans le pays, et plus personne après ne marchanda avec lui.
Son décès
Il rendu l'âme, qu'Allah soit satisfait de lui, à Fès en 1779 ou 1780 / le samedi 29 "Rabî' I" 1193 ou 1194 H à l'âge de 105 ou 106 ans (d'après l'indexation de Cohen).
On raconte que l'un de ses fils Sidi Mohamed Sharif disait qu'à sa naissance, son père Sidi Ali al-Jamal avait atteint l'âge de 118 ans et Dieu le sait mieux.
Il fut enterré le lendemain dans sa zawiya qui se trouve à al-Remaila dans le quartier al-Andalous à Fès, près de la mosquée du cheikh Sidi Abu Madiyan al-Ghawth, que Dieu Soit satisfait de lui, un Dôme a été construit sur sa tombe qui est célèbre et très visitée, et fut enterré avec lui un groupe de ses compagnons et certains de leurs disciples, qu'Allah soit satisfait d'eux.
Son enseignement
- Sidi Ali al-Jamal, qu'Allah soit satisfait de lui, disait : "Parmi les signes de l'accomplissement de la sainteté (wilâya), est que le saint-allié ne ressent aucun autre besoin, et demeure tout le temps satisfait de l'état dans lequel Dieu l'a mis et ne trouve aucun autre désir qui s'oppose à la volonté divine. Un jour, cheikh Abul-Abbas Ahmed al-Yamâni était en séance avec certains de ses disciples et la Polémique tournait sur la réalité de la sainteté, et chacun avait son point de vue. Ils décidèrent de soumettre la question au cheikh et chacun lui exposa sa vision. Le Cheikh a entendu chacun d'eux sans qu'il approuve le point de vue de l'un ou de l'autre. Quand ils ont vu qu'ils sont dans l'impossibilité d'atteindre leur but, ils lui disent : "maitre, nous espérons de Dieu et de vous de nous faire savoir ce qu'est la réalité de la sainteté ? " le Cheikh leur répondit : " lorsque le saint s'assoit à l'ombre, il n'aspire pas à s'asseoir au soleil, et lorsqu'il s'assoit au soleil, il n'aspire pas à s'asseoir à l'ombre."
- Sidi Ali al-Jamal, qu'Allah soit satisfait de lui, dit dans son livre 'les messages dans le soufisme' "ar-Rasâil fi Tassawwûf" (manuscrit privé) : "Gloire à Dieu qui a disposé d'une communauté pour Le servir en la maintenant dans Sa servitude. Et a disposé d'une communauté pour L'aimer en la maintenant dans Son Amour.
Le Vrai (ou le Réel), Glorifié Soit-Il, se manifeste à la communauté de Sa servitude dans la Majesté et la crainte révérentielle, et c'est alors que ses membres s'isolent loin des humains, leurs cœurs concentrés par ce qu'il leur est révélé de la Sainte Présence, leurs corps si maigres, leur teint jaunâtre, leurs ventres creux, leur entrailles fondus, laissant des traces sur leur joues à force de pleurer et remplacèrent les délices de ce bas monde par l'effort spirituel et désirèrent le paradis.
Quant à la communauté de l'Amour, Le Vrai (ou le Réel), Glorifié Soit-Il, Se manifeste dans la beauté et l'amour, les membres de cette communauté s'enivrent alors par un vin de délice du rapprochement. Tellement que l'Adoré les occupa, ils ne fussent partie ni des adorateurs ni des ascètes, ils s'occupèrent du Manifeste et du Caché "Dieu", et Il voila pour eux toute chose manifeste et cachée, ils ont rejeté les délices de ce bas monde et s'occupèrent à contempler le Roi Le Plus Savant, et on dit à leur sujet :
Souffle léger de la jonction, se répandit
Sur les commensaux, et les enivra, sans que vin ne burent
D'un côté à l'autre, ils se balancèrent
Car, pleins d'amour, sont leurs cœurs
Ainsi verra la jonction, celui qui, les nuits veillait
En constante prière, debout sur ses pieds
Les Jardins d'Eden, n'est point leur but
Ni les belles Houries, ni les palais
Seulement contempler le Majesté, leur désir est-il
Donc, qu'ils se réjouissent, quels généreux gens sont-ils !
- Sidi Ali al-Jamal, qu'Allah soit satisfait de lui, dit: "la vraie manière de faire du tort à l'ennemi, c'est de s'occuper de l'amour de l'Ami ; par contre, si tu t'occupes à faire la guerre à l'ennemi, il aura obtenu ce qu'il voulait de toi et tu auras perdu, en même temps, l'occasion d'aimer l'Ami."
Ses œuvres :
Nasihat al-murid fi tarîq ahl al-suluk wa tajrîd. Et porte un autre titre : al-yawaqît al-Hissâne fi tasrîf ma'ani al-Insane.
Ar-Rasâil fi Tassawwûf, (manuscrit privé)
Sources :
- Kitâb al-maqsâd al-Ahmadi fi dhikr Sayidina Abu Abdullah Ahmad, du savant al-Taîyeb al-Qâdiri.
- Salwat al-anfâs wa muhâdatat al-Akyas biman aqbara minal 'Ulamâ wal Sulahâ bi Fâs. Du cheikh Mohammed Ben Ja'far al-Kittani
- Sa biographie se trouve également dans "ar-Rawdah al-maqsûda", et "salwat at-Tarîq al-wâriyyah" et "Imdâd dhawy al-isti'dâd", Etc...
Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi, Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi
- Sa biographie se trouve également dans "ar-Rawdah al-maqsûda", et "salwat at-Tarîq al-wâriyyah" et "Imdâd dhawy al-isti'dâd", Etc...
Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi, Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi
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