Jaafar Taillard (Eugène-Marino)

Jaafar Taillard (Eugène-Marino), né le 21 novembre 1869 à Saint Pierre d'Allevard en (Isère). Converti à l’Islam, il choisi le prénom de Jaafar en raison de la ressemblance de son patronyme avec le cousin du prophète « Jaafar Tayyar ». Il devint en 1924 disciple du Cheikh al-Alawî ®. En relation épistolaire avec R. Guénon, Eugène Taillard servit d’intermédiaire pour faire entrer en contact des Occidentaux avec le Cheikh al-Alawî ® (Cf. G. De Giorgio, 1987).

Abdul-Karim Jossot nous donne ces détails sur Jaafar : « Il s’était lancé à cœur perdu dans l’Islam et en observait avec une grande ferveur toutes les obligations. Très bon arabisant, il possédait des manuscrits anciens traitant du soufisme : il les étudiait et découvrait parfois dans ces parchemins quelques luminosités.

Mohamed Bey Kheireddine est le premier « instructeur » de Jaafar. Fils du ministre Tahar Kheireddine Pacha, il a fuit le destin politique que lui réservait le sultan Abdülhamid, pour s'adonner à la philosophie et aux sciences religieuses. Cet érudit réservé et solitaire a vécu 6 ans dans la zaouïa kittania de Marrakech. La mort de Kheireddine laissa Jaafar désemparé, très vivement attachés au défunt, il avait vécu dans son intimité, et sa perte le plongeait dans le désarroi.

Se rendant compte de son impuissance à avancer sur la tarîqa sans le secours d’un guide. Quand il fit la connaissance du secrétaire d’un Cheikh al-Alawî ®, sidi Mohammed Laïd lui parla de son maître et ce qu’il lui donna la conviction que le Cheikh était un haut initié. Jaafar forma le projet d’aller le trouver à Mostaganem en 1924.

Lorsque Jaafar était en présence du Cheikh al-Alawî ® il éclata en sanglots. Après s’être tamponné les paupières, Jaafar servit à ses compagnons occidentaux (Abdul-Karim Jossot et Myriam Céréno) d’interprète. Il semblait prendre un prodigieux intérêt au dessin du tapis, car ils ne les quittaient pas des yeux (ceci est l’expression de Jossot, au moins cela nous donne une idée sur la soumission totale et la vénération que Jaafar manifestait à l'égard du grand Maître ®). Lorsque le Cheikh al-Alawî ® les quitta, encore sidéré, Jaafar regardait toujours la porte par où était sorti le maître. ».


- Officier d'Académie, chevalier du Mérite agricole, Officier du Nichan Iftikhar.
- Novembre 1889 : Brevet supérieur de l'enseignement primaire ; diplôme supérieur d'arabe.
- Instituteur à Béja puis à partir du 1er Janvier 1893, il est nommé Directeur de l'école de Kalaa-Kebira (1ere catégorie, 5eme classe).
- Professeur d’arabe près de la Société « la Dauphinoise ».
- Interprète traducteur assermenté pour la langue arabe près du Tribunal mixte, Sousse, rue Jules-Ferry.

Œuvres :
- Traduction publiée par «le Dalîl» (guide de l'arabisant), sous la direction de M. Machuel.

- Il collabora dans "Les Études Traditionnelles", il est l'auteur de (la Présence Divine à la lumière du Coran/1934/n° 301).

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