L’enseignement initiatique de Sidi Boumediene

Sidi Boumediene est le « saint patron » de Tlemcen, dit on communément. En langage parlé en Algérie, on dira « muwl el bled », ce qui signifierait approximativement la même chose, avec une acception différente de la « sainteté », « saint » ou Qudûs étant réserve en islam au Seul Créateur subhânahu Wa ta’âlâ. L’éducation dispensée par les maîtres des écoles traditionnelles ou zawiyya insiste sur le fait qu’en islam il n’y a pas « d’intercesseur » auprès de Dieu et le « wali »( traduit par saint) n’est qu’une « wasîla » , le « support », l’aide dans le chemin ou tarîqa qui mènerait â l’assistance divine ; â l’instar du « bâton » de Moise, le wali ou « ami » de Dieu, n’aide le cheminant que par La Loi Révélée, assurant « équilibre et connaissance », harmonie nécessaire entre l’exotérique et l’ésotérique (zâhir et bâtine ou chari’a et haqiqa). Les enseignements des wali sont pérennises par les ecoles traditionnelles, les zawiyyas, qui ont pour éponymes des Maitres dûment relies â des chaînes de maîtres remontant â notre Prophète ‘aleyhi es-Salaam.



C’est dans la zawiyya Darqawiyya de Tlemcen, située dans le quartier dit ‘Ars eddydou, que je fus enseigne dès l’âge de trente mois par le Taleb Sidi Qaddour Ben’ayyad rahimahù Allah, disciple spirituel de Moulay El ‘Arbi Ed-Darqawi (1737-1823), lui même disciple de l’Imâm Abû El Hassan A-Shâdhili (1196-1258) disciple de Sidi Boumediene (1126-1198). Mon père Hadj Mostafa rahimahù Allah disciple de Sidi Qaddour Ben ‘Achour (1850-1938) radya Allah ‘anhum, me disait que les inities retiraient leurs chaussures quand ils arrivaient â Tlemcen, eu égard aux walis qui jonchent chaque empan du sol tlemcenien. Ceci est en soi un geste symbolique de la tarîqa, « se déchausser- khal’ enna’leyn » : Moise ôta « ses deux sandales » en cheminant vers Dieu (Coran VII/144 ; XX/12)…



Les religions sont ce que les hommes en font ; « révélées » comme le sont les « religions du Livre », Judaïsme, Christianisme et Islam, ou « inspirées » et enseignées par des « Sages » comme le Bouddhisme, Taoïsme, Indouisme et Shintoïsme, pour ne citer que les plus connues, elles ont toutes trois dimensions indissociables. Selon un enseignement du Prophète de l’Islam, ce que l’on désigne par « hadith », enseignement célèbre désigne par « hadith Jibril » ou hadith de l’Ange Gabriel, toute religion est : Doctrine-Culte-Ethique, en langue arabe cela correspond aux Imân-Islam-Ihsân, l’ensemble est la religion ou « dyne ».



L’on peut distinguer schématiquement deux catégories de religion : les dulies et les latries ; dulie vient du grec « douleia » signifiant « servitude » ou « ‘ibada » en arabe, latrie de « latreia » signifiant « adoration » ou « soujoud »en arabe. Une religion peut comporter ces deux catégories, ainsi dans le catholicisme il y a « l’hyperdulie » culte voue â la Sainte Vierge, par opposition au culte de dulie voue aux anges et au saints. Les temples dédiés à l’adoration seront ainsi des lieux « consacres » où se pratiqueront des « sacrements » par des prêtres, intermédiaires entre les hommes et Le/Les dieux, selon les doctrines mono ou polythéistes.



En Islam il n’y a pas de sacrement donc pas de clergé, officiant pratiquant des sacrements. De même il n’existe qu’un seul temple consacre « de toute éternité », selon la doctrine islamique, la « Kaaba » â la Mecque, unique « Maison de Dieu », sans « serviteur » attitre, même son entretien n’est pas considère comme « sacre » (Coran IX/19), seul compte les bonnes actions envers les créatures de Dieu, L’Unique Sacre, « Qudûs »en arabe.



Le clergé, interprétant les textes révélés, mit en place un « magistère ». Si l’on se réfère â l’origine historique de ce terme, il apparut au XIIème siècle (1170) avec le sens de : autorité doctrinale, morale et intellectuelle, le Magistère de l’Eglise Catholique. Il est â noter que son sens fut dévié au XVIIème siècle (1610), époque des « alchimistes » en Occident, magistère signifiant alors : une composition aux propriétés « merveilleuses »…Au XVIIIème siècle(1701) annonçant déjà La Révolution Française, il prit le sens premier latin de « maître » qu’utilisa V. Hugo : maitre d’école de village, autorité doctrinale, morale et intellectuelle, qui apprenait â lire aux paysans pour les débarrasser du « paganisme » ( mot de la même racine que paysan, paganus, considère comme obscurantiste, polythéiste et ignare…).



C’est le « magistère » qui décide de la « sainteté » d’un personnage. Saint, du latin « sanctus », désigne un chrétien qui par ses œuvres méritoires et ses vertus est « canonise » après sa mort par le Magistère de l’Eglise Catholique. Il est â noter aussi, ici, le sens précis de sanctus, qui a donne « sanction ». Il est différant de celui de « sacre », du latin « sacer », qui signifie : mis â part, sépare du profane, réserve aux dieux et redoutable â l’homme ; est saint ce qui fait l’objet d’une sanction, c’est â dire d’une loi qui interdit d’y toucher. Le rapprochement des deux termes, saint et sacre, se retrouve dans l’expression « sacro-saint », elle indique un long processus culturel, propre â l’évolution de l’Eglise chrétienne, son Magistère, la « Communion des Saints » est pour le catholicisme, terme apparu au XIIème siècle, « l’ensemble des biens spirituels de l’Eglise, mis en commun dans le corps mystique dont le Christ est la tête et auquel participe chaque chrétien ».



Il en va autrement dans le judaïsme où la sainteté est liée exclusivement â Dieu. En hébreu comme en arabe et araméen, langues sémites différentes des langues gréco-latines indo-européennes, saint se dit « qodosh ». Les exégètes talmudistes lui donnent le sens de « pur, brillant » et dans la Bible les prophètes Isaïe (versets16 et 24) et Amos (v10-17) ont proclame : Dieu révèle Sa Sainteté par Sa Justice et veut l’Alliance par la droiture et la pureté morale. Cette justice et droiture nécessaire fut ensuite associée â « l’étude de la Thora », Révélation divine contenue dans les cinq livres de Moise, La Loi. Comme l’enseigne au XIème siècle Baya ibn Paqùda dans son célèbre « El hidâya ilâ fara’id el qulub », traduit de l’arabe en « Devoirs du cœur », le peuple saint est celui qui étudie La Loi, les rabbins et leurs disciples qui vouent leurs existences â l’étude de la Thora sont appelés saints…Maimonide reprendra cet enseignement talmudique, un siècle plus tard, dans son non moins célèbre « Guide des égares » traduit de l’arabe « Dalâlât el hâ’iryn ».



« La Loi a été donnée par Moise, La Grâce et La Vérité sont venues par Jésus Christ » enseigne l’Evangile de Jean (I/16-17) et Jean le Baptiste ajoute « je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme dit Isaïe » (I/23). Jean le baptiste est pour l’Islam : Yahya, cite dans le Coran (XIX/13-15) il précède Jésus Christ Le Messie (christos signifiant oint ou messih = messie en arabe), fils de Marie, sa « tète » tranchée par Hérode est enterrée dans la mosquée de Omeyyades â Damas, un mausolée y est l’objet de recueillement pour les chrétiens et les musulmans. Le dogme de la trinité est étranger â l’Islam qui professe l’Un, ni engendre ni géniteur. Cette doctrine unitive est â l’origine du mysticisme islamique qui s’est largement répandu dans le monde musulman et notamment en Andalousie, patrie de Sidi Boumediene de Séville et Ibn ‘Arabi. Le « chemin du Seigneur » ou Tarîqa en arabe sera « aplani » par cette unicité de l’Etre, enseignent les maîtres musulmans, qui du Xème siècle au XIIIème ont influence leurs contemporains juifs et chrétiens.



Les écrits arabes traduits en hébreu et latin, suscitèrent polémique et acculturation. Les magistères juif et chrétien de l’époque, jusqu’au XVIIème siècle, traitèrent les mystiques juifs et chrétiens qui adhéraient sans renoncer â leurs foi en la Thora et l’Evangile de « syncrétiste » au mieux, tel Baya, de « relaps » au pire, tel Ramon Lulle…Saint Thomas d’Aquin(1270) s’appuyant sur les écrits d’Algazel (nom latinise de El Ghazali) , commentant Aristote, rejette « l’unicité de l’intellect » enseigne par Averroès (nom latinise d’Ibn Ruschd) , y trouvant une négation de la Trinité. Ramon Lulle de Majorque (1233-1316) qui se disait « procureur des infidèles », hérétique pour l’Inquisition mais « grand maître » pour les franciscains, écrivait en arabe et en catalan seulement ses enseignements mystiques, d’ailleurs sa tombe porte une épitaphe en arabe dédiée â « l’Amour de l’Autre = Hûwwa, en arabe ». Croyant ferme en la Trinite, il enseignait comme ses contemporains juifs et musulmans un mysticisme d’humilité et de connaissance (ma’rifa en arabe) qui exclue toute « union avec Dieu » : l’homme s’éteint en Dieu, ou « fanâ », il porte en lui une « nuit », un néant, qui ne saurait se confondre, s’unifier avec l’Unique Agissant Dieu…thème récurrent dans les sentences ou « hikam » de Sidi Boumediene, de Ibn ‘Atâ-Allah d’Alexandrie ou Roumi de Konya, entre autres. Pour Maître Eckart (1260-1327) allemand de Thuringe, la tarîqa mystique est commande par l’archétype de l’âme humaine : l’âme part de l’Unité divine et la création la disperse, en se détachant des créatures elle s’unit â Dieu. Mal compris, comme le fut El Halladj, il fut condamne par ses pairs…



Ceux que l’on désigne par saints en islam sont en fait des « amis » ou « wali » de Dieu, plus précisément, des hommes et des femmes qui ont choisi spirituellement la « compagnie » de Dieu, « el’ uns », la préférant â celle des « préoccupations » humaines , sans pour autant se soustraire â la société, suivant le modèle qu’est le Prophète. En effet, avant la Révélation, Mohammed ‘aleyhi es-Salaam, s’est engage dans un « ordre » de chevalerie : Hilf el foudoul, pour combattre noblement les iniquités, défendre les faibles, promouvoir la paix. Le terme de « marabout » ou « mrabet » utilise généralement en Afrique vient de « Ribat » qui a donne Rabat, l’une des premières villes arabes qui avait la fonction de former des « mourabitun », le sceau impose sur leur « diplôme » explique leur formation : un fer à cheval, une épée, un calame, entoure d’un chapelet…ils recevaient un enseignement religieux , une formation scientifique ( généralement médicale), une formation de soldat cavalier…Sidi Boumediene a perdu un bras lors d’une croisade, l’Emir Abdelqader partait en campagne militaire et avait dans son campement sa bibliothèque riche en ouvrages scientifiques de l’époque et des traites de philosophie, alors qu’il était disciple spirituel dans la « tarîqa »de son père la Qâdiriyya de Sidi ‘Abdel Qâdir El Guilâny ( de Bagdad XIIème siècle), il est enterre â Damas où il fut exile, â cote de son autre maître mystique Ibn ‘Arabi. Les marabouts défendaient les frontières et créaient des écoles traditionnelles ou « zawiyya », leurs qualités et compétences, leurs approfondissement des connaissances en voyageant siyâha de zawiyya en zawiyya, leurs désintéressements, suscitaient respect voire vénération des populations.



Ibn Khaldoun de passage â Tlemcen écrit qu’il a séjourne dans « le ribat » de Sidi Boumediene durant l’été 1370 : décide â renoncer à la facticité du monde et â me consacrer â la science…Science qu’il revint enseigner dans le ribat d’El Ubâd en 1375. Tous les marabouts de Tlemcen sont des hommes de science, â l’instar de Sidi Boumediene, en sciences religieuses, mathématiques, naturelles, médicinale. L’autobiographie d’Ibn ‘Adjiba (1747-1809), un « saint » marocain, indique la pérennité de la formation maraboutique, il y est décrit sa formation en sciences naturelles et mathématiques et religieuses. Le « saint » juif de Tlemcen, le Rav Enkaoua est un médecin venu d’Andalousie, fuyant les pogromes â la chute de Grenade, son mausolée est dans un jardin où l’on trouve des plantes médicinales que l’on cueille jusqu’â présent. La vénération que lui témoignèrent juifs et musulmans furent â l’origine de nombreuses « guérisons miraculeuses », aujourd’hui l’on expliquerait cela par la « psychosomatique »…



En conclusion, la « voie » ou « tarîqa », chemin initiatique, exige : science (hikma), connaissance (ma’rifa), bonne action, pour et par l’amour de Dieu, envers Ses créatures (‘amâl assâlih), une introspection itinéraire du « moi au soi » (muhâsaba), et surtout le détachement et dépouillement de tout ce qui préoccupe l’être humain matériellement ou émotionnellement (zuhd et tajrid).



I-/ Abû Madyan El Ghawth: Le Secours par l’Amour en Dieu (1126-1197)

« Les vrais soufis sont du passe, le soufisme est devenu charlatanerie, le soufisme est devenu une gourde â ablutions, un tapis de prières et une tunique bigarrée, le soufisme est devenu des cris que l’on pousse, une extase simulée et un coup de folie, l’on se trompe et l’on trompe, ce comportement n’a rien de commun avec la voie qui permet d’atteindre le But » Ces vers de Junayd du Xème siècle sont cites par Ibn ‘Arabi ( 1165-1240) dans Rùh el Quds (L’Esprit de Sainteté) traduit avec pour titre « Les Soufis d’Andalousie ». Il y dénonce la décadence spirituelle de son époque…El Junayd surnomme « seyid at-tâ’ifa » ou Le seigneur de la Tribu spirituelle, ajoute : Sache que tu ne parviendras pas â Lui par toi-même, mais que c’est par Lui-même que tu pourras L’atteindre ! », « Agis en sorte que tu sois une miséricorde pour les autres, même si Dieu a fait de toi une épreuve pour toi-même ». Ces enseignements furent développes et transmis par Sidi ‘Abdel Qâdir El Guilâny surnomme « Sultân el awliya » Sultan des Saints, et Sidi Abû Madyan Chou’aib surnomme « El Ghawth » Le Grand Secours, puis par « Scheik el Akbar, Le Grand Maitre » Ibn ‘Arabi. Tous ont dénonce les dérives faites au nom du soufisme, les usages abusifs de ce terme. Soufi vient selon nos Maîtres de « Safaa » ou pureté et sincérité en l’Amour voue â Dieu, â l’instar des « gens du suff » ou gens du péristyle que cite le Coran dans la sourate II au verset 273 et qui comptaient parmi eux Bilal, Abû Hurayra, Salman el Fârisî, entre autres. C’étaient des pauvres (faqîr, fuqâra au pluriel, terme désignant â nos jours les disciples des tarîqa), pieux, qui se réunissaient journellement â la mosquée de Médine, en cercle d’étude et commentaire du Coran , les ignorants les prenaient pour riches et fortunes tellement ils rayonnaient en apparence, ils ne sollicitaient personne pour une aide ou une aumône , n’avaient aucune arrogance dans l’attitude ou le comportement, le Prophète aimait se joindre â eux et les considérait comme «awliya Allah ». Mais d’autres auteurs attribuent le mot soufi au fait qu’ils s’habillaient de laine ou « souff », même El Junayd en fait une caractéristique : Le soufisme est base sur huit vertus qui lui sont propres : la générosité d’âme ou sakhâ comme Abraham, l’acceptation du décret divin ou ridâ comme Ismaël, la discrétion du langage par l’allusion ou ichâra comme Zacharie( Coran III / 41 XIX/10), l’exil volontaire ou ghorba comme Jean le baptiste, l’habit de laine ou souff comme Moise, la siyâha ou pérégrination comme Jésus et la pauvreté comme Mohammed ‘aleyhum es-Salaam …



Abû Madyan reprendra tous ces thèmes initiatiques dans ses sentences et poésies mystiques. Tout comme ses illustres prédécesseurs il met en garde l’être humain contre « l’ontologisme », le « anâ ou je », le « moi » qui préoccupe intérieurement et génère la confusion entre la recherche de soi et la quête de l’Absolu, la confusion entre psychique et spirituel , ontologisme de celui qui reste attache â la « nature tabi’â » « Si tu regardes avec l’œil de ton intelligence, tu ne trouveras rien d’autre que Lui trace sur les essences ; Si tu cherches une autre réalité que Lui, c’est que tu n’as pas cesse de t’empêtrer dans la traîne de ton ignorance ». Mais, le « moi » ou « anâ » est ce chemin de l’identité qui mène â une identification « suprême » que redoutent les mystiques : en ne reconnaissant qu’une seule « réalité », La Réalité Divine, unique « Vérité », la créature humaine finit par se « fourvoyer » en proclamant « je suis Vérité ». Au Xème siècle, les Maitres mystiques de Baghdâd, tel le martyre (Xème siècle) El Halladj radya ALLAH’anhu, ont souffert de l’incompréhension des « traditionalistes » et leur rigueur. L’Emir Abdelkader l’Algérien, disciple spirituel d’Ibn ‘Arabi l’Andalou, explique cela dans son livre des « Haltes ou Mawâqif » : celui qui dit être la Vérité verra s’abattre sur lui les glaives de la sharia (droit canonique) et ceux de la haqiqa (ésotérisme), El Halladj fut supplicie suite â une fatwa (décision juridique) commune des docteurs de la loi et des maîtres spirituels…toute vérité n’est pas bonne â dire… Ce qui rappelle aussi un enseignement récurrent, conforme â celui énonce dans l’Evangile « ne donnez pas les choses saintes aux chiens, ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent… » (Mat.7/6 ; Luc 21/12).



Tout comme El Halladj , Abû Madiyan s’interroge : yâ Anâ menhu anâ hatsâ anâ / hemtsù fy sùkry- O Moi qui est moi si ce n’est moi errant dans mon ivresse ( Coran/ Anâ =Moi est exclusivement attribut divin XX/11-15) ; El Halladj s’explique : Entre moi et Toi (Seigneur) il y a un « je suis » qui me tourmente, ôte par Ton « JE suis », mon « je suis » hors d’entre nous - beyny wa beynik ennyun yuzâhimuny, ferfa’ bi ennyiki ennyyi min el beyni. Par ailleurs, comme l’évoque El Emir ‘Abdelqader, cite précédemment : Les gens, dit El Halladj, créatures « temporelles », parlent en être temporels. Si donc je m’exprime en la pérennité, ils me désavouent, proclament mon impiété et entreprennent de me tuer. En quoi ils sont dignes d’indulgence et, pour tout ce qu’ils pourraient faire de moi, dignes de rétributions. El Junayd, Maitre référent de toutes les écoles traditionnelles (zawiyya) â nos jours, enseignait aussi (â Bagdad au Xème siècle) : Passer du « moi » â Dieu est difficile et douloureux…les hommes des relations familières avec Dieu (ahl el ‘uns), quand ils sont seuls et s’entretiennent intimement avec Lui (munâjât), disent des choses qui les feraient traiter d’hérétiques par le commun des croyants qui les entendraient… Sidi ‘Abdelqâdir El Guilâny (le Ghawth de Bagdad 1077-1166) enseigne: Cette ivresse initiatique ne s’offre en vérité, qu’â ceux qui â son pacte-mithâq demeurent fidèles, surent bannir de leur cœur l’égoïsme rebelle et de l’idée du « moi » la creuse vanité. La source de ces enseignements est ce Maître du IXème siècle Muhâsiby et son œuvre magistrale « Erri’âya li huquq ALLAH »ou « Observation scrupuleuse des droits de Dieu ».



La quête du salut ou « najât », du secours ou « Ghawth », est conditionnée par « l’examen de conscience scrupuleux ou wara’ ». Sans rejeter les formes de dévotions les plus « naïves », comme rechercher le paradis et « ses joies et plaisirs », il mène le disciple ou faqir ou mouride â la « vision de l’Essence divine » qui seule comble de joie, par le wara’. Mettant en garde les croyants contre les tentations « d’ostentation ou riyâ » , par les « habits » , le paraître, ou les « reproches, disputes ou jidal » stigmatisant les comportements apparents d’autrui , Muhâsiby les renvoie vers « eux mêmes » : fel yerja’ el mu’minu ilâ nefsihi fel yaqùl lahâ jidâluki tserku essunnati – que le croyant retourne vers son âme et lui dise : « par tes disputes tu romps avec la tradition du Prophète » (Erri’âya , chapitres 2 ;7 ;29 ;58 traitant de l’illusion ghirra qu’on peut avoir sur sa propre dévotion…). A l’égard des croyants en autres religions, Muhâsiby rappelle l’enseignement coranique récurrent du verset 125 du chapitre XVI enseignant en substance « Adressez vous aux gens des autres religions avec science et patience, avec éthique-ihsân, Dieu seul sait qui s’égare ou bien se guide… » Et, aux versets 116-117 « Ne vous autorisez pas de ce que votre langue fabule pour dire : ceci est licite ou c’est interdit (hadâ halâl hadâ harâm), de sorte â forger le mensonge sur Dieu…piètre jouissance temporaire (d’une autorité supposée acquise par votre vision personnelle de la dévotion) … ». Muhâsiby, Junayd, ‘Abdelqâdir El Guilâny (ou El Djilâly), radya ALLAH ‘anhum, sont les Cheikhs de Abû Madyan tel que cela paraît dans ses Dhikr ou litanies et ses sentences –hikam. Disciple de Sidi Harazem de Fès qui l’initia à la science des « soufis » telle que l’a enseignée El Ghazali dans le célèbre Ihya et El Muhâsiby dans la Ri’âya.



Abû Madyan dit avoir perfectionné ses connaissances mystiques auprès d’un Maître qui ne parlait pas l’arabe, un Sheikh chelhi, Sidi Abû Ya’za Yâlennour du sud de Meknès. Il apprit notamment la rigueur ou schidda, la bienveillance ou lutf et le « qahr ennefs » ou « se faire violence ». Après son séjour disciplinaire, il demanda l’autorisation â Sidi Abû Ya’za de partir poursuivre sa quête et d’accomplir le Hadj â la Mecque. C’est là qu’il rencontra Sidi ‘Abdelqâdir qui lui donna l’investiture sous forme de la khirqa ou froc, tradition que l’on retrouve chez les moines des ordres religieux â travers le monde…Dénonçant toute forme de pharisaïsme, il professait dans ses sentences « le brisement du cœur du pécheur vaut mieux que le zèle content de soi du vertueux ». Le Dhikr, pensée, souvenir, litanie, demeure sa pédagogie : Abandonne toi â Dieu jusqu’â ce que Son Dhikr triomphe de ton Dhikr (suivant l’enseignement coranique fedzkurùny edzkurkum – alâ bi Dhikr ALLAH tsetma’in el qulùb).



Ses poèmes chantes â nos jours, sont qualifies parfois de « bachiques », ce qui est réducteur même si l’on se réfère au concept métaphysique hellène des Odes dédiées â Bacchus : Bacchus dieu de la vigne chez Rome est le Dionysos de la Grèce antique, le vin est alors le sang de ce dieu, assurant l’immortalité ; dans le Tao le vin est lie â la « vertu » de l’ivresse qui procure connaissance et initiation ;« boisson des Dieux » de l’Ancien Testament ( Deut. XXXII/37-38), le vin est lie aux sacrifices et symbolise « la colère de Dieu » (Isaie LI/17) et dans l’Evangile de Jean (Apoc.XIV/10), Jean pur ne buvait pas de vin enseigne le Nouveau Testament condamnant l’ivresse des boissons (Galates V/21). Abû Madiyane décrit les vertus de l’ivresse « spirituelle », il précise en fait : Parmi mes intimes et des verres qui circulent, ensorcelant les esprits / En vérité je n’ai pas besoin de boire, c’est de l’Amour de Dieu que vient mon ivresse…chante-t-il inlassablement « beyna khullâny wa ekwâsi tsudâr tsesharu el edhân/ leysa ly aslan ‘alâ eshurbi ghinâ wal hawâ sukry ». Ceci se retrouve aussi bien chez Ibn ‘Arabi l’Andalou de Murcie que Roumi le Turc de Konya ou Omar Khayyâm l’Iranien ou Ibn El Fâridh l’Egyptien du Caire, tous ont célèbre « le vin Amour » dans des poèmes et Dhikr désignés par « khamryât » , précisant â chaque fois : Je suis enivre par Toi, et non par une boisson ou l’opium…(Ruba’iyat de Roumi) ; Nous avons bu du vin dont nous sommes enivres avant la création de la vigne…nos esprits sont le vin et nos corps la vigne(Khamrya d’Ibn El Fâridh).



Le Maitre Cheikh Ibn ‘Aliwa (1869-1934 Mostaganem) radya Allah ‘anhu, Darqawi respectueux de la chaîne initiatique Schadhiliyya, commente El ghaythya sentences de Abû Madiyane El Ghawth. Revivifiant, et non reformant, les sciences religieuses comme l’enseigne le Prophète ‘aleyhi es-Salaam : Dieu enverra â chaque siècle un mujaddid (hadith de Abû Daoud- Malâhim, 1), le Cheikh El ‘Alawi (c’est ainsi qu’il est connu) enseigne cette chaîne ou silsila de Maîtres, Secours (Ghawth), auprès de qui le croyant peut trouver assistance dans ses tourments. L’amour des créatures de Dieu est une des approches possibles du Créateur, enseigne-t-il, citant le récit de Joseph, « tente par la beauté de la femme, qui le sollicitait, il n’y vit que la manifestation de La Beauté attribuée par Dieu â Ses créatures et cela le préserva de commettre un adultère » (lewlâ en rrâ’â burhâna rabbihiCoran XII/24,31 ; Malek Bennabi rahimahu Allah, a consacre une remarquable analyse de ce chapitre XII dans son livre Le phénomène coranique). Le croyant cherche sans cesse quelqu’un pour le conduire â Dieu, ou du moins les valeurs spirituelles cachées en lui, c’est â dire la Fitra, ajoute-t-il par ailleurs, citant le verset 69 de XXIX (l’effort nécessaire). Le muhsin, celui qui a un « bel agir », comme le traduit J. Berque, est l’être humain éthique, altruiste, qui célèbre sa foi par l’assistance d’autrui, tel est l’islam défini, entre autres versets, par le chapitre CVII intitule justement « l’aide », excluant toute ostentation ( ryâ’). La principale « mission » du Prophète de l’islam est, selon un hadith, de venir « parfaire les règles de la morale makârym el akhlâq », car il est désigne dans le Coran par « doué d’une éminente valeur morale » (wa innaka la’alâ khuluqin ‘adhym…LXVIII/4).



II/ EL Fitra ou Humanum : L’entéléchie de l’être humain

L’entéléchie est un concept du grec entelekheia ou achèvement, ce qui satisfait pleinement l’esprit et le cœur. Le Coran et les propos ou hadith du Prophète enseignent que l’être humain est ne dans la Fitra, ou humanum, qui le différencie de toutes les créatures. Créature parfaite, achevée, l’homme peut, cependant, descendre au plus bas par le mauvais choix qu’il fait en agissant contre sa propre nature. Il fut crée â l’image de la Miséricorde, selon un hadith (‘alâ sùratu errahmân), et lorsqu’il « oublie » d’être miséricordieux envers ses semblables ou les autres créatures, il chute. Insân, être humain, a en effet pour racine le verbe oublier nasâ et accompagner annasa, l’être humain est ainsi oublieux et accompagnant. Par un pacte primordiale ou mithaq que rappelle le Coran VII/172, l’humanité potentialité en les reins d’Adam s’engagea pourtant â ne pas « oublier », l’être humain revendiqua le « libre arbitre », ce don amâna que lui proposa Le Créateur et que refusèrent les autres créatures, effrayées par cette charge (XXXIII/72). Cela constitue l’humanum Fitra que l’on ne peut retrouver que par « l’équité et la science », les deux vertus fondamentales de la Morale universelle, selon l’islam, cette nature primordiale évoquée par El ‘Alaoui et Abû Madiyane… Lorsque l’être humain transgresse la Loi Divine, oubliant ses engagements, il régresse : ceux qui n’ont pas respecte le Shabbat furent des singes (Coran II/65), ce verset important pour les croyants qui se trompent en sous estimant les cultes (IV/154 ; V/60 : VII/163,166 ; XVI/124…), â l’exemple d’Abraham, le croyant et le non croyant sont « conscience » et action.



Abraham est une oumma ou « matrie », son exemple dans la Thora et l’Evangile est rappelé souvent par les versets coraniques. L’Evangile (Jean VIII/58) enseigne : avant que Abraham ne fut, je suis, dit Jésus ; ceci apparaît comme contradictoire avec l’histoire : Jésus est venu après Abraham. Le Coran enseigne (XXII/78) : suivez la religion d’Abraham, c’est lui qui vous nomma musulmans avant ; autre anachronisme dirait l’historiciste. Le Zohar hébreu explique qu’Abraham de la Genèse XII/9 doit être entendu comme « création » ou barâ, le Coran explique la nature de Jésus « rouh Allah wa kalimâtuh », Esprit de Dieu mis en Marie La Vierge et Son Verbe (IV/171, entre autres versets), il est donc clair pour le croyant en ces écritures (II/285), qu’â la création l’humain est musulman par la Fitra, et que l’Esprit (rouh) est avant la création. Le parangon qu’est Abraham nous indique le chemin de la proximité Divine : il douta, demandant â Dieu de lui montrer comment « revivre », - si non tu ne croirais plus, dit Le Seigneur, -certes non, répondit Abraham, mais cela apaisera mon cœur ; -prends quatre volatils, ramènes les contre toi, découpes les et disposes les parties autour des collines qui t’encerclent, ordonne leur de venir â toi, elles revivront selon l’ordre divin ! Ibn ‘Arabi explique : Abraham est l’homme en quête de Dieu, les volatils sont ses qualités et défauts : l’exégèse littérale dit qu’il s’agit du paon, coq, corbeau et colombe, symboles de l’autosatisfaction( paon), sens du devoir réveil â la prière (coq), sens de la dignité et son respect ( le corbeau montre â Caen qu’il faut enterrer le corps de son frère Abel V/30632), sens de la Paix retrouvée après le déluge ( colombe) ; les découper signifie les analyser , les mettre par parties sur les collines qui encerclent signifie les attribuer aux produits des actes que l’homme accomplit et qui l’encerclent, les conséquences de nos actes sont telles des montagnes…par la reconnaissance analytique de nos motivations et leurs acceptations en les intégrant en toute conscience en nous, en s’acceptant « tel que l’on est », nous revivront…



Abû Madiyane enseigna cet humanum dans la pure tradition des Maitres tel El Muhâsiby :bil muhâsabati yassilu el ‘abdu ilâ daradjeti el murâqaba / men lem yedjid fy qalbihi zâdjiren fa huwa khareb…par l’examen de conscience le serviteur de Dieu accède â la station de la contemplation de Dieu /celui qui n’a pas en son cœur une lumière ou conscience, est en ruine….



Conclusion : L’humanité est une et multiple

Cette communication ne fait qu’effleurer les enseignements de Sidi Boumediene, ce grand Cheikh qui s’appliqua â harmoniser les enseignements exotériques et ésotériques, ne rejetant aucune approche culturelle. Tout comme son contemporain et ami Averroès, il subit le pharisaïsme des juristes de son époque, Andalou, il vécut les différentes spiritualités de son temps, s’interdisant de juger ou exclure ce qui n’était pas conforme aux enseignements traditionnels. S’appuyant sur les enseignements coraniques prônant le respect de la diversité des hommes, leurs us et coutumes, croyances, « voulues par Le Créateur » (XLIX/13-18), il prit pour modèle le Prophète ‘aleyhi es-Salaam, qu’il chanta et célébra dans toutes ses qasîda, selon l’enseignement coranique : « C’est Lui qui a envoyé Son Messager avec la guidance et la religion du Vrai, pour la faire prévaloir sur tout. Qu’il suffise de Dieu comme témoin.» « Mohammed est l’Envoyé de Dieu et ceux qui le suivent sont intransigeants â l’égard des obscurantistes, miséricordieux entre eux. Tu les vois s’incliner se prosterner, quêter une grâce de Dieu et Son agrément. Ils portent sur le visage les signes de leur adoration de Dieu. Tel est leur modèle dans la Thora et leur modèle dans l’Evangile est la semence qui pousse, que Dieu affermit, elle s’épaissit, se dresse sur sa tige émerveillant les semeurs, au dam des obscurantistes…XLVIII/28,29 »



L’amour et le service (‘ibâda)de Dieu résident en la vision unitive , par le cœur et la raison, de cette harmonie nécessaire, une humanité dont la diversite multiple n’est que « grâce » divine, Adam est adym « surface de la terre » ( Lisân d’Ibn Mundhur), argile multicolore et multi-son ( hadith du Prophète et versets20-22/XXX). Sidi Boumediene enseigne : « Considère le haut et le bas de l’existence d’un regard etaye par la raison / Tu verras que tout fait allusion â Sa Majesté de façon directe ou allégorique », il nous faut déchiffrer et lire l’écrit qu’est l’humanité, l’aimer c’est aimer Dieu subhânahu wa tsa’âlâ car « el ejsâmu aqlâm wa el arwâhu elwâh wa ennufùs ku’ùs » Les corps sont des calames(qui ecrivent) , les esprits des écriteaux et les âmes des coupes( remplies de boissons).(Diwân de Abû Madiyane).



Références bibliographiques:

Abd-El-Qadir Guilâni : par M. Ali Aini / Librairie P. Geuthner / Paris 1967

Abd el-Kader l’Emir : par M. Chodkiewicz / Ed. Seuil/Paris1982

Baya: Les devoirs du cœur (El hidâya ilâ fara’id el qulub) Trad

A. Chouraqui /D.D.Brouwer/Paris1972

Chodkiewicz (Michel) : Le Sceau des Saints /N.R.F. Gallimard/ Paris 1986

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Guettât (Mahmoud) : La musique classique du Maghreb/ Sindbad Paris 1980

Hadj Eddine (Ghawthi) : Magistère en Islam ?/ in Année Canonique tome XXXI/ Inst. Catho. Paris1988

Hujwiry (Shaykh Abû-Al-Hasan) : Somme spirituelle (Kashf al mahjub)/Trad. D. Mortazavi/Sindbad 1988

Ibn ‘Arabi (Muhyeddine) : Les Soufis Andalous ( Rùh al quds)/Trad.G. Leconte/Sindbad 1979

Les Illuminations (El Futuhât)/ Trad. Collectif/ Sindbad 1988

Ibn ‘Adjiba : L’autobiographie (Fahrasa) Trad.J-L. Michon/ Ed. Arche/ Milan 1982

Ibn Khaldùn : La voie et la Loi (Shifâ al-sâ’il…)/Trad. R. Perez /Sindbad 1991

Ibn Ruschd (Averroès): Accord de la Religion et la Philosophie/ Trad. L. Gauthier/Sindbad 1988

Issachar Ben-Ami: Cultes des Saints judéo-musulmans au Maroc/ Ed. Maisonneuve et Larose /Paris 1990

Junayd (Sayid et-tâ’ifa) : Enseignement spirituel /Trad. R. Deladrière / Sindbad 1983

Theillard de Chardin : Le phénomène humain/Ed. Seuil Paris 1955

Thomas d’Aquin (Saint) : Contre Averroès/ Trad.A.de Libera/ Ed. G.F-Flammarion Paris1997

Tirmidhi (al-Hakim) : Le sceau des saints (khatm el ‘awlya)/ Trad. S. Rezki / Ed. Albouraq Paris 2005

Toshihuko Izutsu : Unicité de l’Existence en Islam /Trad. M.C. Gandry/Les deux Océans Paris 1980

Zaehner (R.C) : Mystique sacrée-Mystique profane/ Trad. Eva de Vitray / Ed. du Rocher Paris 1983



Note : Les traductions des versets coraniques et des hadiths cites nécessitent la consultation de plusieurs ouvrages, chaque auteur traduisant selon sa « sensibilité » spirituelle culturelle. Ce qui est propose ici sont des « jalons » pour approcher les signifies en langue arabe. Le référant reste le dictionnaire encyclopédique intitule « Lisân el ‘arab » ou « La langue des Arabes » de Ibn Mundhùr , un Maitre du XIII/XIV ème siècle, non encore traduit, édité par Dar el Ma’ârif / Le Caire 1960. Cheikh Hamza Boubeker (chez Fayard 1980), Jacques Berque (chez Sindbad 1990) ont propose, entre autres auteurs, des commentaires du Coran en français riches en annotations très utiles ; Muhammad Vâlsan a, par ailleurs traduit des hadiths et khabar (traditions du Prophète de l’Islam, paroles et actes rapportes par les Compagnons) parus aux Editions de l’Œuvre (1983) sous le titre « La Niche des Lumières » d’Ibn ‘Arabi.



Ghawthi Hadj Eddine Sari Ali, Fédération Européenne des Réseaux scientifiques- Ethique et Droits de l’Homme, Conseil de l’Europe- Strasbourg- Délègue général de La Fraternité d’Abraham- Paris.

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