Mohammed Ben Allel - Shahaid & Fatawî (1-03)

Parmi les témoins (Shahaid & Fatawî) de Tlemcen (Algérie), Mohammed Ben Allel, Mufti de Tlemcen. (Allal)

Cheikh Mohammed Ben Allel a longtemps vécu à Mostaganem où il enseignait. C’est en réponse à une question du secrétaire du Cheikh al-Alawî, Mohammed Ben Abdel-Bâri, que le Mufti rédige une lettre datée du 15 novembre 1923. Il y qualifie Cheikh al-Alawî d’ami intime (khill), qui est pour lui « comme un fils » et un Cheikh murshid, c’est-à-dire un maître vraiment apte à guider spirituellement les gens.

Son témoignage : "Sache que j’ai vécu [à Mostaganem] 27 ans… J’ai fréquenté ce grand homme et ai été témoin de son adab et de sa grande dignité. Je n’ai vu que du bien chez lui. J’ai vu l’excellence de son comportement avec son maître, le Cheikh al-Bouzidi, qui était satisfait de lui et le fut jusqu’à sa mort, après laquelle il le remplaça... Il assistait à certaines de nos leçons, particulièrement celles de théologie (‘ilm al-tawhîd) et de jurisprudence (fiqh) portant sur le Murshid al-mu‘în, ainsi que d’autres. À cette époque, je voyais briller sur lui sa piété et lui disais : « Quel dommage que tu ne te consacres pas à la science religieuse ! », en raison de la finesse de ses questions et de son adab. Mais mes espoirs se sont tout de même concrétisés et je considère que c’est un honneur de l’avoir eu comme étudiant. J’espère qu’il priera en ma faveur [...], la vie Cheikh al-Alawî témoigne de son orthodoxie et ses conceptions religieuses (‘aqîda) sont de l’or pur.


Références : Shahaid & Fatawî, op. cit., p. 19-21. (En attente d'une traduction (complète) de son témoignage dans le livre "Shahaid & Fatawî".... )
_______________

Cheikh Muhammad ben Allal est né en 1860 à Tlemcen. Il fut diplômé de l'école de Tlemcen en 1882 et nommé imam de la mosquée Sidi Ibrahim Al Gharib à Tlemcen. Il occupa ce poste pendant huit ans. il fut par la suite nommé enseignant à Mostaganem à la mosquée Tabbana (la mosquée Mérinide) en 1890. Ainsi sa période d'enseignement à Mostaganem s'étala sur vingt sept ans comme il l'a mentionné dans son témoignage (selon le calendrier Hijri). Puis il assuma la tâche de Mufti à Tlemcen de 1916 jusqu'à son décès en 1931. 

(Source : L'histoire culturelle de l'Algérie par Abu al-Qasim Saadallah, vol. 3, pp. 118, 119).

Le décès du Cheikh Mohammed Ben Allel annoncé dans le journal l'IKDAM du 15 septembre 1931:

Nous apprenons avec peine le décès de M. Hadj Allal ben Mostefa, muphti de Tlemcen, qui vient de s'éteindre, entouré de tous les siens, à l'âge de 80 ans. L'homme de bien, de droiture exemplaire. le défunt ne comptait que des amis, tant son caractère, à l’abord plutôt froid, était affable et plein d’aménité.

Ses obsèques ont donné lieu, dimanche soir (13 septembre 1931), à une grande manifestation de sympathie, tant à l’égard de sa famille éplorée, qu’à l’égard de celui qui laissait des regrets unanimes.

Une foule nombreuse accompagnait sa dépouille mortelle au champ de repos, parmi laquelle on remarquait M. le Sous-Préfet; M. Bel, directeur de la Médersa; M. Pinaud, professeur de la Médersa; le culte Israélite, représenté par le grand rabbin Messas et ses adjoints; M. Kara Mustapha, muphti de Mostaganem ; M Taleb Mustapha, muphti de Bel-Abbes; M. Daouadji, cadi de notre ville, et plusieurs autres notabilités européennes et indigènes.

Au cimetière, de nombreux discours furent prononcés : M. De Lacour, sous-préfet ; M. Bel, directeur de la Médersa; M Daouadji, cadi; M. Meziane Moulay Ahmed, Imam de Sidi Brahim ; M. Abdallah Bereksi, négociant, et M. Taleb, avocat, ont pris tour à tour la parole pour retracer la vie toute de probité du disparu qui était depuis plusieurs années muphti dans notre ville.

Nous prions son fils, M. Hadj Allal, instituteur; M. Hadj Allal Ahmed et M. le docteur Allal, oncle et neveu du défunt, et les nombreuses familles atteintes par ce deuil de trouver ici l'expression de nos condoléances attristes et bien sincères.




 


Commentaires