Cheikh al-Madani - Poème sur le Cheikh al-Alawi

Cheikh Mohammed Madani composa ce poème vers 1920 lors d’une visite rendue à son maître Cheikh Ahmed Alawi, il y décrit son amour ardent et lui demanda de l’aider à s’élever davantage sur la voie de la connaissance divine.


1. Est-ce le désir ardent qui m’amena jusqu’à votre quartier ?
Est-ce le ravissement ? Ou est-ce les deux conjointement ?

2. Est-ce le vent du Nord ?
M’apportant des effluves venant de vous !

3. Non, c’est le vouloir du Maître qui m’y conduit !
Lui qui rapproche les pléiades, qui meut les étoiles.

4. J’ai brisé la chaine de paresse et je me suis dirigé
Vers le Pôle des humains, le Secours de la guidance, l’Astre du ciel.

5. Par de fulgurantes évocations, il captive à bon escient le cœur du disciple

6. Lorsqu’il touche, par la lumière d’Allah, un cœur sincère
Il l’oriente vers la Vérité, par pure générosité.

7. J’ai parcouru le désert de l’éloignement,
Je viens à vous afin de parfaire ce qui reste [à parfaire]

8. Mon but est-il un simple regard porté vers vous, ou [pouvoir humer] une exhalaison de votre secret ?
Non, [bien plus] je désire les deux à la fois !

9. Ô Maître ! Exaucez mes vœux, pardonnez mes péchés, ceux passés et ceux à venir.

10. [Moi] Qui vient à vous en serviteur passionné
J’honorerai le Pacte, et ne le trahirai jamais.

11. Traitez donc votre serviteur avec bienveillance, Ô Pole ! al Alawi, qui fut élevé

12. Me voici en votre présence, dans la station de l’indigence,
Accordez-moi votre aumône. On vous connaît bienveillant

13. On connaît votre douceur, votre générosité et votre belle moralité, pardonnez donc aux injustes !

14. Je me suis fait du tort à moi-même ; mais vous connaissez mon excuse,

15. Que j’espère acceptée, car il en est ainsi de la magnanimité habituelle des généreux! Vous êtes à la tête des généreux, et c’est-ce que nous connaissons de vous ; si nous avons mal- agi, pardonnez-nous !

16. Pitié ! Je n’ai pas failli, Ce n’est seulement [que le résultat] de [mon humble] effort et du décret.

17. Si, en un jour solennel, je ne puis être avec vous,
Votre essence ne quitte cependant jamais mon regard.

18. Ma richesse est dans le soleil de votre essence
Qui a illuminé l’époque et en a dissipé les ténèbres.

19. Vous avez renouvelé la religion après son occultation ; Vous avez revivifié les nations !

20. Vous nous avez offert une connaissance, dont la dot [à payer] est plus chère que l’âme, que la vie

21. Vous nous avez offert « l’ouverture évidente »
Bien au-dessus de celle que bien des hommes prestigieux ont pu obtenir.

22. Vous n’avez jamais cessé de revivifier les cœurs morts, vous les avez ressuscités parmi dépouilles et ossements

23. Que le Seigneur des grâces vous récompense !
Ainsi qu’Il récompense un Maître qui s’est acquitté de sa mission

24. Votre serviteur Madani espère une parole qui illustre votre agrément; que par elle et son bienfait, il se voit apaisé !

25. Dites-moi : « Je suis satisfait de toi », Et, Ô Imām, « dilatez » ma poitrine avant qu’elle n’implose.

26. Par le Seigneur de la Sainte Demeure [la kaaba] ! Vous voyant satisfait de moi, le visage éclairé d’un sourire, je triompherais!

 

Traduction N. Madani.
Révision de sidi Abd Al-Malik, Mouqaddam de la Madaniyya.

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