Les réunions alaouites ont commencé le 14 septembre (1929) et ne prendront fin que le 21 du même mois. Durant celle période, deux réunions solennelles ont eu lieu, le 18 à la Mosquée Sidi Ramdane et le 17 à Djamaa-el-Djedid (la Nouvelle Mosquée). C’est à cette dernière réunion qu’il nous a été donné d’assister.
La confrérie alaouite a été créée en 1908 (en réalité en 1909) à Mostaganem, par le cheikh Ahmed ben Mustapha Alaoui. S’inspirant des principes de la religion mohammadienne, elle met en pratique certains versets du Coran, qui recommandent l’amour de son prochain. C’est, en somme, une sorte de « franc-maçonnerie » dont tous les membres sont solidaires et doivent se prêter aide morale et matérielle en tout lieu et toute circonstance.
Les membres de la confrérie appartiennent indifféremment aux rites de la religion musulmane : hanbalite, hanéfite, malékite et chaféite. Quelques chrétiens convertis à l’Islamisme en font également partie.
La confrérie alaouite rayonne sur toute l’Afrique du Nord, la France, la Palestine, l’Égypte, jusque sur l’Amérique et les Indes. Dans chaque ville où il y a des Alaouias, le chef de la confrérie est représenté par un Moqaddem, choisi de préférence parmi les muftis et les imams. Le Moqaddem est lui-même secondé par un chaouch. Il a pour mission d'initier les fidèles à la religion islamique et si ses connaissances le lui permettent, de leur enseigner les lettres, les sciences, les arts et la jurisprudence musulmane. C’est d’ailleurs dans ce but d’éducation religieuse et générale que se tiennent, chaque année, à Alger, les grandes réunions alaouites.
A 9h30, les fidèles étaient presque tous réunis dans le Djamaa-el-Djedid, place du Gouvernement, les pieds nus, assis sur des nattes, à la mode orientale. Leur chef, le cheikh Ahmed, se tenait sous le mihrab, sorte de niche très haute où chaque jour, l'imam fait ses prières. Autour de lui étaient accroupis, sans ordre, MM. Gaad Saïd, secrétaire du cheikh : Benzakoum Abderrahmane, grand mufti d’Alger ; Belkadi, imam de la mosquée hanéfite ; Cheikh Saïd, imam de la mosquée Sidi Ramdane ; le docteur Benlarbi ainsi que plusieurs autres muftis et imams et des professeurs.
Au centre de la mosquée, les talebs se tenaient immobiles, sur la "es-sa’da", estrade élevée d’environ trois mètres au-dessus du sol et supportée par quatre piliers cylindriques en bois.
Après l’exécution de chants religieux par les élèves d'une école coranique, des orateurs montèrent, tour à tour, sur le minbar, chaire en marbre, à laquelle on accède par un escalier, également en marbre, et y prononcèrent des discours ou, plus exactement, des conférences. Parmi eux, nous avons noté le cheikh Saïd, le cheikh Hassen (Trabelsi), mouderis et professeur à la medersa de Bône, Bensmaïne de Mostaganem et Mohammed Larbi de Bône, qui tous deux parlèrent en français. Pour donner au lecteur une idée des sujets traités au cours des réunions alaouites, nous donnons quelques extraits de la conférence de M. Mohamed Larbi, sur les bienfaits de la religion :
« L'homme, créé faible et impuissant, est incapable de se faire une idée de cette grande vérité (existence de Dieu) et, par conséquent, de la concevoir telle qu'elle existe. Faisant partie lui-même de cette immensité, dont il n’est qu’une faible molécule, il est irrémédiablement voué à l’échec le plus complet. »
« Quant su mystère de la nature, pour l'entrevoir, l’homme doit au préalable observer certaines règles morales et exécuter intégralement certaines prescriptions, de manière à dégager son âme de toute pensée obscure et de toute passion susceptible de l'absorber et, par-là, l'homme doit faire l’acquisition d’un maître spirituel dont l'aide est à la fois obligatoire et nécessaire pour parvenir à la conception de l’existence du Maître Suprême... »
Malgré la chaleur qui pénétrait dans la Mosquée par les portes grandes ouvertes, la cérémonie ne prit fin qu’à midi trente.
La confrérie alaouite a été créée en 1908 (en réalité en 1909) à Mostaganem, par le cheikh Ahmed ben Mustapha Alaoui. S’inspirant des principes de la religion mohammadienne, elle met en pratique certains versets du Coran, qui recommandent l’amour de son prochain. C’est, en somme, une sorte de « franc-maçonnerie » dont tous les membres sont solidaires et doivent se prêter aide morale et matérielle en tout lieu et toute circonstance.
Les membres de la confrérie appartiennent indifféremment aux rites de la religion musulmane : hanbalite, hanéfite, malékite et chaféite. Quelques chrétiens convertis à l’Islamisme en font également partie.
La confrérie alaouite rayonne sur toute l’Afrique du Nord, la France, la Palestine, l’Égypte, jusque sur l’Amérique et les Indes. Dans chaque ville où il y a des Alaouias, le chef de la confrérie est représenté par un Moqaddem, choisi de préférence parmi les muftis et les imams. Le Moqaddem est lui-même secondé par un chaouch. Il a pour mission d'initier les fidèles à la religion islamique et si ses connaissances le lui permettent, de leur enseigner les lettres, les sciences, les arts et la jurisprudence musulmane. C’est d’ailleurs dans ce but d’éducation religieuse et générale que se tiennent, chaque année, à Alger, les grandes réunions alaouites.
A 9h30, les fidèles étaient presque tous réunis dans le Djamaa-el-Djedid, place du Gouvernement, les pieds nus, assis sur des nattes, à la mode orientale. Leur chef, le cheikh Ahmed, se tenait sous le mihrab, sorte de niche très haute où chaque jour, l'imam fait ses prières. Autour de lui étaient accroupis, sans ordre, MM. Gaad Saïd, secrétaire du cheikh : Benzakoum Abderrahmane, grand mufti d’Alger ; Belkadi, imam de la mosquée hanéfite ; Cheikh Saïd, imam de la mosquée Sidi Ramdane ; le docteur Benlarbi ainsi que plusieurs autres muftis et imams et des professeurs.
Au centre de la mosquée, les talebs se tenaient immobiles, sur la "es-sa’da", estrade élevée d’environ trois mètres au-dessus du sol et supportée par quatre piliers cylindriques en bois.
Après l’exécution de chants religieux par les élèves d'une école coranique, des orateurs montèrent, tour à tour, sur le minbar, chaire en marbre, à laquelle on accède par un escalier, également en marbre, et y prononcèrent des discours ou, plus exactement, des conférences. Parmi eux, nous avons noté le cheikh Saïd, le cheikh Hassen (Trabelsi), mouderis et professeur à la medersa de Bône, Bensmaïne de Mostaganem et Mohammed Larbi de Bône, qui tous deux parlèrent en français. Pour donner au lecteur une idée des sujets traités au cours des réunions alaouites, nous donnons quelques extraits de la conférence de M. Mohamed Larbi, sur les bienfaits de la religion :
« L'homme, créé faible et impuissant, est incapable de se faire une idée de cette grande vérité (existence de Dieu) et, par conséquent, de la concevoir telle qu'elle existe. Faisant partie lui-même de cette immensité, dont il n’est qu’une faible molécule, il est irrémédiablement voué à l’échec le plus complet. »
« Quant su mystère de la nature, pour l'entrevoir, l’homme doit au préalable observer certaines règles morales et exécuter intégralement certaines prescriptions, de manière à dégager son âme de toute pensée obscure et de toute passion susceptible de l'absorber et, par-là, l'homme doit faire l’acquisition d’un maître spirituel dont l'aide est à la fois obligatoire et nécessaire pour parvenir à la conception de l’existence du Maître Suprême... »
Malgré la chaleur qui pénétrait dans la Mosquée par les portes grandes ouvertes, la cérémonie ne prit fin qu’à midi trente.
Marcel Maitrot de la Motte.
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