L’enseignement religieux a toujours considéré le lien de la foi étant le lien le plus fort et le plus solide, le plus précieux et le plus honorable des acquis, et il est indispensable de le préserver avant tout autre lien comme celui de la patrie, de la famille etc...
Ce lien a bien longtemps été privilégié parmi les croyants, ils en ont fait un lien indissoluble qui doit être honoré et l’ultime fin qui doit être accomplie, ainsi qu’une corde solide qui doit être tenue solidement « et cramponnez-vous tous ensemble fermement à la corde qui vous lie à Dieu et ne vous divisez pas, et rappelez-vous des bénédictions d’Allah envers vous, lorsque vous étiez ennemis, c'est Lui qui réconcilia vos cœurs, et par Sa grâce vous êtes devenus frères » (Ãl-Imrān : 103).
Je suis certain que cette affabilité et cette affinité n’ont été possibles que grâce à la foi encrée dans les cœurs des croyants et qui préservait encore sa succulence et sa douceur, elle les incitait au bien et les empêchait d’aborder le mal. Tout ce qui a découlé des véritables merveilles et des œuvres éclatantes ne sont que le résultat de leur foi et le fruit de leurs efforts à perpétuer le message divin comme l’exige la foi parfaite, et il n’est nullement surprenant si nous disons que l’univers et ce qu’il contienne était futile à leurs yeux par rapport à l’essence de leur foi, et « leur lumière s'emploie intensément devant eux et à leur latéralité conjointe (leurs droites et leurs gauches) » (Hadid : 12).
Ils ont fondé de nouveaux états et vaincu les anciennes nations et bouleversé le monde. Tel était leur passé, et voyez-vous ce qu’ils sont devenus aujourd'hui depuis que la décadence a fait surface et la force fut remplacée par l’impuissance de sorte qu’ils sont presque considérés comme des vicieux, des crapules et des êtres les plus abjects aux yeux des autres après qu’ils étaient les maîtres du monde, et ainsi est fait le monde, la terre est échangée contre une autre terre et les cieux de même, les vivants meurent et les morts ressuscités.
Et après qu’ils aient été infligés par l’impact de l'impuissance dans tout le sens du terme, et nous voulons parler du peu de foi qui reste et non pas de la faiblesse d’un état ou des armées, ils ont alors commencé à marcher en reculant jusqu’à ce qu’ils soient arrivés au point de départ, et il n’y a pas plus explicite comme image. Ils n‘ont désormais aucun lien qui les rassemble, ni de zèle qui les ressuscite, ni de nationalisme qui leur profite, etc... C’est comme s’ils avaient été créés pour vivre à s’opposer mutuellement aux projets des uns et des autres, ayant des opinions querelleuses, des visions opposées, et tout cela parce qu’ils ont perdu le fruit de la religion et l’étoile brillante qui les surplombait a disparu.
Et aujourd’hui, il n’y a aucune trace de cette lumière dans certains cœurs à part une toute petite lueur qui est sur le point de disparaitre après un certain temps. Nous avons affirmé ceci après avoir constaté que cela a touché la majorité et que le fléau s’est généralisé.
Nous entendons parfois, et ce n’est guère peu de choses, ce qui sort de la bouche des musulmans et publié dans leurs journaux et qui se propage dans leurs groupements, ce qui était inimaginable jusqu’ici, et on ne désire pas s'étaler sur ce sujet, mais je dis ceci : « ils détruisent leurs foyers de leurs propres mains » (Hachr : 2) non seulement ils détruisent leurs foyers de leurs propres mains mais des mains des autres également, et ainsi tu les vois œuvrer à affaiblir leur foi par tous les moyens possibles jusqu’à ce que le fruit de leurs efforts atteigne la grande majorité. Notre consolation est de dire : « à Dieu ce qu’il a donné et à Lui ce qu’il a repris ».
La sacralisation du croyant est considérée par Allah et Son Messager plus importante que la sacralisation de la Kaaba (la Maison Sacrée). Le Messager d’Allah (§) dit dans un hadith qu’Abu Hourayrah a rapporté : « Tout musulman est sacré pour le reste des musulmans que ce soit par son sang, ses biens ou son honneur ».
Il a également expliqué le sens de l’Islam par lequel le musulman obtient ce privilège de sacralisation de sorte qu’il est intouchable dans son corps, son argent et son honneur lorsqu’il dit: « L’Islam est de témoigner qu’il n’y a pas d’autre divinité sinon Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah (Chahâda), l’établissement de la prière (Salat) et le versement de l’impôt légal (Zakat), le pèlerinage à la Mecque (Hadj) pour ceux qui ont la possibilité de le faire et le jeûne du mois de Ramadan (Sawm) ».
Celui qui fait son possible d’acquérir ces qualités aurait obtenu ce privilège d’être dans une forteresse bien fortifiée qui le protège des morsures de dents tranchantes, des frappes de mains brutales et des mauvaises langues, cette forteresse a également abrité les protégés en terre d’islam (les dhimmis), les pacifiques et les moines qui ont bénéficié de l’islam un respect non négligeable.
Les musulmans auparavant vécurent dans cette forteresse et furent protégés de ceux qui les visaient avec une mauvaise intention comme s’ils étaient dans un paradis. Puis le temps passa et arrive une époque où tout n’est plus comme avant où la foi musulmane fut mise à l’épreuve comme ce fut le cas des autres religions, « Ceux-ci trouvèrent le temps assez long et leurs cœurs s'endurcirent, et beaucoup d'entre eux sont pervers », (Hadîd : V16). Ceci est l’effet nocif du long terme, telle est la règle divine dans les cieux et la terre « Si les gens des cités croyaient (en Dieu) et craignaient (Dieu), nous les aurions couverts de bénédictions (qui descendent) du ciel et (poussent) de la terre » (A’raf : 96).
En résumé, tout ce qui nous fut infligé et qui se perpétue encore est causé par la faiblesse de notre foi et notre négligence dans nos tâches (religieuses), et j’en suis certain qu’il n’y aura pas d’essors pour les musulmans à moins qu’ils considèrent la religion telle qu’elle fut aux yeux de leurs aïeux, un garant de félicité dans les deux mondes, et que rien en dehors d’elle ne peut se mesurer à elle et la remplacer.
Quant à l’autre essors synonyme de renaissance cela pourrait l’être, mais pas en tant que musulmans, et nous constatons que c’est la seule intonation que clament certains modernistes, et qu’en font allusion une catégorie d’athées, « et Dieu prévaut par son ordre » (Yusuf : 21), et « C'est à Lui qu'appartient le jugement et Il est le plus prompt des juges » (Yusuf : 21).
Source : La Foi ! Ce que vous ignorez d’elle ! Journal al-Balagh al-Jazaïri. N° 82. 17/08/1928
Pour lire le texte en arabe, cliquez sur ce lien.
Traduit de l'Arabe par Derwish al-Alawi, Les Amis du Cheikh Ahmed al-Alawi
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