C’est une cérémonie, annuelle, au cours de laquelle les membres de la Confrérie reçoivent les directives spirituelles du cheikh Si Ahmed ben Alioua. Faisons observer qu’elle n’a que de lointains rapports avec l’Alaouïsme d’Orient, dont l’origine, remonte à plus de quinze cents ans.
Une austérité accentuée est la règle de là Confrérie Alaouite, dont les prescriptions interdisent notamment l’usage du café et du tabac. D’ailleurs, la doctrine qu’elle professe a pour but le rajeunissement, dans le sens d’une observation plus stricte, des préceptes, de la religion musulmane.
Ajoutons encore que le cheikh Ben Alioua, a fondé, à Paris, une zaouïa de son obédience. Elle exerce, et l’on ne peut que s’en féliciter, une influence bienfaisante et une action salutaire sur l’esprit des travailleurs indigènes nord-africains de la capitale.
A la réunion de la mosquée, commencée à 9 heures du matin, le rite de la cérémonie débuta par les chants des Mossami’ines. Différentes personnalités du monde islamique, prirent tout à tour la parole, notamment MM. Mustapha Hafiz (Hafed), instituteur à la Médersa ; Adda Bentounes, de Mostaganem ; cheikh Saïd Zouaoui, imam à la Mosquée de Si Abderrahmane ; Moulay Hassan ben Abdelaziz, de Tlemcen ; Abdelmadjid ben Brahim, chef de la Zaouïa de Tolga ; cheikh Mohamed Erdabi (El Larbi ?), mouderès à Blida ; cheikh Abdallah El Medmoun ; Ould cheikh Kouider, de Blida ; Abdallah Briksi (Brixi), de Tlemcen : le docteur ben Larbi, etc...
Parmi les, assistants, on remarquait MM. Chekiken, conseiller général ; le docteur Bentami, conseiller général ; Kaïd Hamoud, Ben Larbi, conseillers municipaux ; MM. Ben Smaïn, Mohamed ben Kadi (avocat de Tlemcen), Toufik El Madani, Laredj Benguella, etc...
Les discours des orateurs, prêchant l’union de tous les musulmans et exaltant les hautes vertus du cheikh El Alaoui, furent prononcés dans un grand silence et suivis avec une attention soutenue.
Ce n’est que près de midi que cette imposante manifestation prit fin.
Au cours de l’après-midi, à Saint-Eugène, les principaux adeptes du cheikh Alaoui se réunirent autour de lui dans un déjeuner tout intime.
A.C
Louange à Dieu. Seul puissant maître de l'univers.
Messieurs, Chers amis et frères…
Partis, voilà quelques jours, de Paris, nous voici réunis au sein de la grande famille alaouite ; ce jour est pour nous un jour de joie et de gratitude. Joie de nous retrouver autour de notre vénéré Père (spirituel, Cheikh Ahmed Benalioua), joie de revoir tous nos frères et nos amis. Nous ne sommes, il est vrai, qu'une dizaine de frères parisiens à jouir de ce bonheur :
Amarouche Lakhdar (moi-même)
Keri Mohammed,
Ali Mouhand Rabah,
Zerourou Ahmed,
Aït Chabane Saïd,
Bourahla Ounès,
Haddaje Taha,
Benbaziz Ali,
Mais tous nos frères demeurés à Paris auraient souhaité partager notre chance, si les circonstances l'avaient permis ; du moins ils pensent à nous ; pensons donc à eux, et que la divine Providence mette dans leurs cœurs la même joie dont elle favorise nos yeux en ce jour heureux.
Ce jour béni est aussi, pour nous, un jour de gratitude, d'abord envers l’Être suprême qui a rendu notre voyage facile et nous a conduits sans encombre vers vous ; ensuite envers les très sympathiques animateurs et favorisateurs de cette réunion plénière. Comme de juste, la primeur de notre reconnaissante va à notre bien-aimé Père (spirituel, Cheikh Ahmed Benalioua), ainsi qu'à M. Bardes, gouverneur général, sans oublier M. Gérolami administrateur des affaires nord-africaines à Paris.
Ce n'est pas un vain mot que cette reconnaissance que nous leur exprimons ici c'est une gratitude profonde et raisonnée ; tous les trois, chacun dans son domaine, n'ont de cesse à nous seconder dans le relèvement de notre antique civilisation : civilisation morale, par le respect de notre religion, de nos vies et de nos droits mutuels ; civilisation intellectuelle par le développement de l'instruction publique et de la culture, dans nos deux langues ; civilisation matérielle, par l'organisation attentive de l'hygiène et du travail.
Vous avez, tous, présence de l'esprit, comme les conférences médicales qu'ils nous ont offertes grâce au sympathique docteur Bentami.
Nous ajoutons à ce dernier nom, celui de Sidi Boumediene, adjoint au maire, dont le dévouement pour ses frères musulmans d'Alger est très connu.
Tous ont semé l'estime, la reconnaissance en nos cœurs. Ils y trouveront en retour, les fleurs de l'amitié et du loyalisme.
Amarouche Lakhdar,
Délégué de la Confrérie Alaouite à Paris.
Alger le 04/11/1928
Grande réunion de la Confrérie Alaouite - L'Écho d'Alger 04/11/1928
La grande confrérie Alaouite a l'habitude de se réunir, chaque année, à Alger, dans une de ses grandes mosquées.
Cette année les réunions auront lieu à la mosquée de Sidi Ramdane les 27, 28 et 29 octobre 1928.
A l'occasion de ces réunions les Directions de Chemins de fer de l’État et du P.L.M. accorderont une réduction de 50% sur toutes les lignes des réseaux des trois départements à tous les musulmans désirant prendre part à ces réunions.
Les billets d'aller et retour, comportant cette réduction, seront délivrés sur la demande expresse des voyageurs sur les gares d'Alger ou de l'Agha seulement, par toutes les gares des réseaux, à partir des premiers trains du 24 octobre jusqu'aux derniers trains permettant d'arriver à Alger le 29 octobre.
Les coupons de retour de ces billets seront valables au départ des gares d'Alger et de l'Agha exclusivement à partir des premiers trains du 29 octobre jusqu'aux derniers trains du 31 octobre.
Ils ne seront susceptibles d'aucune prolongation de validité, ni d'arrêt en cours de route.
BENGUELLA LAREDJ
Membre de la Confrérie alaouite
Alger le 12/10/1928
Grandes réunions alaouites -L'Écho d'Alger 12/10/1928
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